Grosse nouveauté de cette fin de décennie (et d’année), la chaîne américaine HBO s’offre l’adaptation du comic culte WATCHMEN sous la houlette du très talentueux Damon Lindelof (Lost, The Leftovers). Ici, pas question d’un reboot classique (comme l’excellent film de Snyder il y a déjà 10 ans) mais belle et bien d’une suite, qui se situerait à notre époque, en 2019, 34 ans après les événements tragiques des comic’s. ….
Dès son pilote Watchmen pose les bases à l’image de cette saison : une œuvre à l’univers Fantastique et politique ambitieuse, aux références constantes et méticuleuses, parvenant sans mal à dévoiler sa propre identité. C’est tout le génie de scénariste de Lindelof, rendre hommage à son matériau de base, tout en dévoilant une intrigue aussi inédite que contemporaine. On retrouve d’ailleurs beaucoup du style propre au showrunner, tel que sa mise en scène naturelle et réaliste (loin du long métrage de 2008) où son amour pour les narrations à tiroirs.
Ainsi : dans une réalité parallèle (ou Robert Redford serait président) l’intrigue se déroule à Tulsa, une petite ville d’Oklahoma, trois ans après une attaque coordonnée de suprématistes blancs qui viser les forces de l’ordre et leurs familles. Suite à cela les forces de l’ordre ont décidé de couvrir leurs visages afin de protéger leurs identités. Dans un contexte ambigu et violent, une nouvelle attaque gronde par le groupe terroriste qui se fait appeler la 7ème Cavalerie.
Si l’intrigue tourne autour de sa formidable actrice principale : Regina King, qui interprète Angela Abar, où Sister Night sous son identité secrète, le pilote se termine brillamment comme les comics commence, avec la mort d’une figure central du récit au passé trouble (en l’occurrence ici Crawford (Don Johnson), le Chef de la police).
Par la suite la série multipliera les références au passé et aux comics avec notamment les rôles centrales et récurrents d’anciens Watchmen tel que Laurie Blake (Jean Smart), reconvertie en agent du F.B.I aigrie dans une brigade anti-justicier, ou encore Adrian Veidt (Jeremy Irons), dans une intrigue secondaire (sous forme de flashbacks), prisonnier sur une Lune de Jupiter.
Cependant, c’est le mystérieux rôle de Will Reeves, interprété par le formidable octogénaire Louis Gosset Jr., qui suscite le plus de fascination, et notamment lorsqu’on apprend lors de l’excellent (un euphémisme) 6ème épisode son passé poignant (qui mélange : délicieux noir et blanc, hommage au cinéma muet, ou encore histoire de ségrégation raciale et de lynchage noir). Dans un subtil mélange de souvenirs-flashbacks on apprend que le grand-père d’Angela n’est d’autre que le Minutmen : Hooded Justice (le 1er héros masqué), dont l’identité n’a jamais été révélée auparavant.
La dernière partie du show accélère encore l’intrigue et les révélations pleuvent tandis qu’on assiste à l’arrivée du Dr. Manhattan. Le très riche 8ème épisode fait en effet la lumière sur le destin du célèbre Semi-Dieu (qui s’avère être Cal (Yahya Abdul-Mateen II), le mari de l’héroïne) ainsi que le lien qui l’unie à l’intrigue central du récit. Alors que la 7ème Cavalerie tente de s’approprier ses pouvoirs, le final fait tomber les derniers masques et révèle Lady Trieu (Hong Chau) comme l’antagoniste principale du show, et accessoirement la fille de Veidt.
Dans une succession d’ultimes rebondissements les pouvoirs du Dr. Manhattan n’échoue à ni l’un, ni l’autre, mais possiblement à Angela dans un dernier twist astucieux… Ainsi Watchmen boucle cette nouvelle boucle avec autant de succès que ses audiences sur la chaîne, reste à savoir comment HBO sera exploité cette réussite !
MA NOTE : 16.5/20
CREATEUR: Damon Lindelof
AVEC: Regina King, Jean Smart, Tim Blake Nelson, Hong Chau, Yahya Abdul-Mateen II, Andrew Howard, Tim Mison, Sara Vickers,
Jacob Ming-Trent, Dylan Schombing, James Wolk, Frances Fisher, avec Louis Gossett Jr., et Jeremy Irons, mais aussi : Don Johnson (…)
EPISODES: 9 / Durée : 58mn ANNEE DE DIFFUSION: 2019
GENRE: Drame, Thriller, Fantastique CHAINE DE DIFFUSION : HBO
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