LOKI – saison 2

EN DEUX MOTS : Assurément la plus originale (et qualitative) production TV du MCU lors de sa sortie, il aura fallu tout de même attendre un peu plus de deux ans pour voir sa suite. LOKI revient pour un nouveau voyage au confins du réel et du temps, avec six nouveaux épisodes assez peu gourmand.

Son mélange d’aventure, de fantastique inconditionnel et de science-fiction rétro assumé, avec cette fois une touche historique (qui pousse son amour du vintage) convainc t’il autant qu’en première saison ? Tout comme le plaisir de retrouver l’interprète de Loki en enquêteur temporel, suffit-il à apporter un charme suffisant pour gommer d’éventuels défauts ?

Hélas non. Malgré une belle inspiration, quelques bonnes nouveautés et de belles qualités techniques, cette saison 2 se perd dans les méandres de Marvel. C’est-à-dire dans une formule qui étire des concepts qui perdent (plus ou moins) rapidement en élasticité.

COURSE (A PIED) CONTRE LA MONTRE

Tout est une question de temps. De boucle. De serpent qui se mord la queue. Et LOKI saison 2 se mord bel et bien la queue, en étant victime de son propre concept. Non seulement, car elle traîne cruellement de la pâte dans son intrigue, mais en plus, car elle s’avère trop brumeuse pour se montrer haletante. Maline peut être, condescendante cela reste à voir, longuette c’est certain. Un comble sans aucun doute, vu son format toujours très léger.

Il y a toujours sa magnifique direction artistique pour nous émoustiller les yeux. Avec une mise en scène qui met merveilleusement bien en valeur cet amour du rétro futuriste. LOKI jouit évidemment d’un budget et d’un savoir-faire conséquent (grâce à son succès). Elle se renouvèle aujourd’hui dans quelques décors (de notre monde) historiques (mais donc plus fade). Cela ne suffit pas toutefois à rythmer une intrigue qui fait trop souvent du surplace.

On enchaîne ainsi les épisodes sans déplaisir, mais avec une sensation de manque de contenu. De retenue. Cela part d’un principe de course contre la montre qui perd en suspense au fil des épisodes. Là où elle s’égare constamment dans différents décors.

Son premier épisode partait pourtant sur de bons rails. Avec un côté apocalypse temporel qui montrait néanmoins quelques failles. À l’image de celle qui gangrène le TVA, ses failles s’élargissent, grossissent et brisent le rythme d’une série au potentiel pourtant immense. Son doux humour s’évanouit presque autant que le reste à mesure que la saison dilue ses belles caractéristiques.

UNE QUESTION DE TEMPS. ET D’INTENSITÉ DILUÉE

Circulent à l’écran nos différents personnages qui remplissent tous plutôt bien leurs rôles. Dans un temps à chacun bien reparti. Seul ombre sur le tableau ici, et pas des moindres : la caractérisation de Loki lui-même, un héros qui manque de malice… Malgré l’immense charme de Tom Hiddleston. C’est surtout la faute à une team de scénariste qui en oublie le concept du personnage (et des variants de sa première saison) vers une nouvelle direction. Unilatérale, en ligne droite, linéaire.

Si sa partenaire Sophia Di Martino souffre presque de la même caractéristique, on peut néanmoins compter sur différentes prestations pour convaincre. C’est le cas du sympathique Owen Wilson en second doux et drôle, ou Gugu Mbatha-Raw charismatique et nuancée comme jamais. Côté petit nouveau le récemment oscarisé Ke Huy Quan gonfle les rangs dans un délicieux rôle récurrent. « Ouroboros » ou « O.B. », qui donne son nom au premier épisode de cette seconde saison, se révèle comme un atypique savant aussi comique, burlesque, que vitaminé. Un atout de choix dans la distribution.

Enfin, la special guest star Jonathan Majors revient dans la peau de celui Qui demeure, ou plutôt l’un de ses variant, dans ce qui semble être son personnage genèse. Un concept a creusé qui, je l’espère, ne sera pas éclabousser par les récents déboires de l’acteur. Rien de moins sûr, hélas. Quoi qu’il en soit, sa prestation demeure aussi exaltante que dans la première saison ou le film Antman 3. Même si trop condensé probablement.

CONCLUSION

À l’aube de son final, subsiste donc cette impression de boucle, mais pour un spectateur non contenté. Pire, quasiment d’une perte de temps. (Je reste dans le thème). Et lors de son final, la série parvient presque à corriger son tir grâce à quelques nuances autour de Loki, divinement interprété. Mais ici encore bon et mauvais s’entremêlent pour un résultat trop peu suffisant.

La saison 2 de LOKI n’est pas mauvaise. Loin de là. Elle est simplement très décevante si on la compare à la saison précédente, pleine de promesses non tenues aujourd’hui. Et comme tout se tarit chez Marvel et Disney, le contraire aurait été étonnant. Le résultat du dernier film du MCU au cinéma (The Marvels) prouve néanmoins que le studio est en berne. Et tant pis pour lui.


Les + :

  • Le plaisir de retrouver une tête d’affiche et un postulat stimulant.
  • Une direction artistique qui mélange les genres et convainc. Notamment dans sa partie SF rétro futuriste idéal.
  • En plus du casting récurrent plein de charme vient s’ajouter le formidable Ke Huy Quan qui apporte son énergie naturelle à une intrigue qui en manque.

Les – :

  • La désagréable et réelle sensation de surplace de l’intrigue. Malgré un renouvellement (partiel), vers le genre historique, celle-ci dispose d’un rythme inadapté à son format. Et de ses enjeux.
  • Un concept de course contre la montre qui perd toute en intensité au fil de la saison.
  • Si les seconds rôles sont exploités suffisamment (pour la plupart) la figure de Loki (et sa variante) perd en subtilité et en charme.
  • Une saison 2 qui semble parfois trop vouloir complexifier son récit. En vain, car elle fait en décrochant l’intérêt de son spectateur, plus que pour apporter une épaisseur à des problématiques fantastique pourtant très riche.

MA NOTE : 13/20

Les crédits

CREATEUR : Michael Waldron

AVEC: Tom Hiddleston, Sophia Di Martino, Gugu Mbatha-Raw, Wunmi Mosaku, Eugene Cordero, avec Ke Huy Quan, et Owen Wilson (…)

mais aussi : Rafael Casal, Kate Dickie, Liz Carr, Neil Ellice, avec la voix de Tara Strong, et Jonathan Majors (…)

EPISODES : 6 / Durée (moyenne) : 45mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Aventure, Drame, Science-fiction, Fantastique / CHAÎNE : Disney +

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *