THE DEUCE – saison 2

INDUSTRIE LUCRATIVE, DESTINS CORRISIF

EN DEUX MOTS : Dans la continuité d’un univers cohérent, calibrés dans le temps, et rigoureusement linéaire dans son rythme, THE DEUCE débarque à la rentrée pour une suite se déroulant plusieurs années après son excellente introduction dans l’industrie du porno et ses baffons New Yorkais. C’est cette fois dans la fin des années 70 qu’on retrouve l’intégralité du casting (à 1 récurrent près) dont la vie continue pour le meilleur et pour le pire dans une mégalopole changeante.

Toujours impliqué à délivrer des portraits réalistes sous différents points de vues, les créateurs (David Simon George Pelecanos) parviennent intelligemment à réinventer plusieurs de leurs personnages. A l’image du temps et des différents événements qui peuvent logiquement bousculer le cours d’une vie.             

Ainsi, c’est à un Vincent Martino (James Franco) beaucoup plus amère et fatigué qu’on retrouve, et à son jumeau Frankie, plus chanceux et réfléchi (qui cumule quelques erreurs tout de même). De belles surprises viennent également des personnages de Lori (Emily Meade), prostituée reconvertie en actrice X montante mais qui peine à s’émanciper de son insensible Mac C.C. (Gary Carr), de l’homosexuel Paul (Chris Coy), aux ambitions débordantes, d’Ashley (Jamie Neumann), une ancienne pute qui tente dans aidés d’autres, ou encore du Mac Larry Brown (Gbenga Akinnagbe), qui devient un acteur noir de X plus que prometteur.       

Autant de caractères définis et diversifiés qui font le sel de cette production dramatiquement réaliste. Aucun n’arrive toutefois à la cheville du personnage central d’Eileen ‘’Candy’’ Merrell (Maggie Gyllenhaal), coincée dans son image d’actrice porno alors qu’elle se révèle être une talentueuse réalisatrice.

Encore une fois pas de chichi dans l’univers de THE DEUCE et son monde cruel, a cette époque la place réservée aux femmes étant minime, rabaissant, et le parcours aussi douloureux que délicat. Les femmes sont à nouveau les protagonistes forts de cette saison, les hommes étant sujets à nombreux, et différents vices.

Après ce portrait détaillé du casting, c’est sur sa forme que la série est intéressante d’être observée. Composé d’un épisode supplémentaire, cette seconde saison avoisine les 9 heures de diffusion. De quoi donner de l’ épaisseur au récit bien que celui-ci se révèle bien moins percutant qu’en 1ère saison. C’est une sorte de magie qui s’estompe, car à aucuns moments cruciaux le show n’arrive à réellement nous surprendre. On reste finalement là, dans toute cette maîtrise de cinéma, un peu perplexe, ou du moins pas complètement assouvie bien qu’on sache qu’une nouvelle page se tourne. 

Renouvelé pour une 3ème et dernière saison (comme l’avait souhaité initialement ses créateurs), espérons que THE DEUCE retrouve ce grain de force, comme The Wire avait réussi à le faire à l’époque, lors de sa conclusion. 


MA NOTE : 15/20

CREATEUR(s): David Simon & George Pelecanos

AVEC : James Franco, Maggie Gyllenhaal, Gary Carr, Chris Baeur, Lawrence Gilliard Jr., Margarita Levieva, Chris Coy, Michael Rispoli, Gbenga Akinnagbe, Dominique Fishback,

Emily Meade, Luke Kirby, Jamie Neumann, Method Man, David Krumholtz, Mustafa Shakir, Daniel Sauli, Sebastian Arcelus, Sepideh Moafi, Olivia Luccardi (…)

 EPISODES : 9  / Durée : 58mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2018

GENRE : Drame, Policier     CHAINE DE DIFFUSION : HBO

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