EN DEUX MOTS : Probablement l’une des nouveautés les plus réjouissantes de ces dernières années, assurément la meilleure nouveauté Netflix depuis House of Cards, MINDHUNTER s’est imposée en 2017 comme un mastodonte du genre policier, qu’elle parvenait à réinventer.
C’est aussi, et surtout, l’aboutissement d’une vision d’obsession d’un réalisateur minimaliste (David Fincher, metteur en scène sur 3 des 9 épisodes) et d’un créateur respectueux du sujet dont il s’inspire (Joe Penhall, au scénario également, en collaboration constante avec John Douglas & Mark Olshaker, auteurs du roman éponyme, et qui interviennent ici comme consultants).
Une rigueur qu’on retrouve ainsi à l’écran par l’écriture dense, la bande-son hypnotique, l’ambiance intense, la mise en scène large digne d’un long, et la retranscription des décors qui nous plongent directement à la fin des années 70. Autant d’éléments qui ne laissent techniquement rien au hasard. Il aura fallu presque 2 ans pour qu’une nouvelle saison aboutisse, comme cela se fait de plus en plus dans des projets d’envergures, et pour un résultat de qualité.
La principale grande force de cette 2de saison s’effectue par le renouvellement des objectifs de son intrigue. Tandis que la 1ère décortiquer le recueil d’informations sur le comportement des serials killers, ainsi que l’émergence d’une unité spéciale dédiée à cette tâche, cette suite s’intéresse davantage aux résultats que cette étude peut avoir sur le terrain.
Dans ce sens l’intrigue se concentre en grande partie (du 3ème au 9ème épisode) sur la traque du Tueur présumé (Christopher Livingston) d’enfants noirs (28 au total) qui sévit à Atlanta de Juillet 1979 jusqu’à son arrestation, deux ans plus tard.
Parallèlement, l’intrigue n’oublie pas son aspect le plus fascinant : ses interrogatoires, avec de nouveaux cas, dont certains bien connus tels que : ‘’Le fils de Sam’’ (Oliver Cooper), ou encore le tristement célèbre gourou Charles Manson (Damon Herriman).
Un montage qui repose sur une nouvelle dynamique et qui développe ses principaux personnages. Si la 1ère saison centrer l’histoire sur Holden (Jonathan Groff) et son instinct infaillible, celle-ci détaille davantage ses deux comparses de façon nuancée.
Ainsi, la froide Wendy Carr (Anna Torv) remplace sous certains aspects le présomptueux héros, tandis que Bill Tench (Holt McCallany), figure centrale cette saison, regorge d’une riche intrigue avec son fils adoptif et par l’éclatement de sa bulle familiale. L’application et les conséquences directes de la dureté de son travail sont indéniablement là.
Entre fiction et faits réels, cette nouvelle intrigue fait de véritables miracles et permet d’approfondir (de manière psychologique) et d’interpréter encore différemment (de manière politique) sont captivant sujet. Sachant que le tueur ‘’BTK’’ (Sonny Valicenti, qui continue d’apparaître en background sur deux tiers des épisodes) fut arrêté en 2005, la curiosité demeure de savoir ou son destin va s’orienter dans la suite de la série…
Certes il y a la surprise en moins, mais le renouvellement en plus.
Quoi qu’il en soit, avec de nombreux seconds rôles, moins sporadiques et parfaitement interprétés, un rythme nouveau, une technique irréprochable, et une continuité d’histoire fascinante et ambiguë, MINDHUNTER saison 2, et son bestiaire de serials killers, demeure autant une œuvre véritablement glaçante qu’un polar intergénérationnel. Immanquable !
MA NOTE : 17.5/20
CREATEUR(s): Joe Penhall & David Fincher
AVEC : Jonathan Groff, Holt McCallany, Anna Torv,
mais aussi : Stacey Roca, Michael Cerveris, Joe Tuttle, Lauren Glazier, Albert Jones, June Carryl, Sierra McClain,
Cameron Britton, Christopher Livingston, Cotter Smith, Damon Herriman, Oliver Cooper et Sonny Valicenti (…)
EPISODES : 9 / Durée : 58mn ANNEE DE DIFFUSION : 2019
GENRE : Policier, Drame CHAINE DE DIFFUSION : Netflix