THE PLOT AGAINST AMERICA

Un avenir encore moins radieux…

ALERTE SPOILERS !

EN DEUX MOTS : Pour sa 5ème production avec HBO le célèbre showrunner David Simon retrouve Ed Burns (co-créateur avec lui sur The Wire) afin d’adapter l’œuvre de Philip Roth : The Plot Against America. Une production bien différente pour les showrunner puisqu’il s’agit cette fois d’une mini-série (en 6 épisodes) sous forme d’uchronie.

Bien évidemment, la part de réelle que les deux créateurs affectionne et maîtrise si bien est là puisque l’effrayante histoire que la série raconte débute en pleine Seconde Guerre Mondiale. Pourtant l’action du show s’avère (en partie) verbale et se déroule sur le sol américain. Une histoire que David Simon a décidé d’adapter en écho à l’élection de Donald Trump.

L’intrigue débute en 1940 au New Jersey alors que les élections présidentielles approchent à grand pas. On y suit le destin d’une famille juive qui assiste impuissant à la montée du fascisme dans le pays lorsque l’aviateur Charles Lindbergh (Ben Cole) bat contre toute attente Franklin D. Roosevelt à la présidentielle. Un point de départ crucial à l’histoire qui n’arrive qu’au terme du second épisode.

Avant cela, le pilote de la série nous détaille le contexte de l’histoire et les principaux personnages composés d’Herman Levin (Morgan Spector), sa femme Bess (Zoe Kazan), leurs deux jeunes fils Sandy (Caleb Malis) et Phillip (Azhy Robertson), ainsi que leur cousin orphelin et impétueux, Alvin (Anthony Boyle), et enfin la belle-sœur Evelyn (Winona Ryder). Un épisode mollasson qui apporte plus de structure que de rythme à l’intrigue.

L’intensité monte cependant crescendo, car le second épisode s’avère plus percutant dans son montage, mais c’est réellement le 3ème épisode qui apporte une intensité réaliste par ses scènes d’apparences anodines, mais concrètes. La succession de situations suivant la famille Levin en vacances à Washington est une démonstration réaliste et glaciale de la montée du fascisme au sein même du territoire américain. Alors que la terreur pour les Juifs rime avec harcèlement moral, de réelles dissensions convergent également au sein de la famille Levin.

Evelyn, qui s’est amourachée de l’influent rabbin Lionnel Bengelsdorf (John Turturro) en est la pierre angulaire, son futur mari ayant politiquement soutenu Lindbergh (qui sympathise de son côté avec Hitler). Parallèlement, l’épisode s’achève sur Alvin, amputé d’une jambe, quelques mois après s’être engagé dans l’armée canadienne pour combattre les Nazis. Ainsi, à mi-saison, l’intrigue rentre dans le vif du sujet et effectue son premier saut dans le temps en basculant en mai 1941.

La suite de l’intrigue suit une dynamique semblable, même si elle peine à atteindre la même force émotionnelle et inattendue que lors de son 3ème épisode. Cependant toutes les problématiques avancées autour des personnages dans les épisodes précédents prennent corps et se concrétisent jusqu’au final. La famille Levin implose – tandis qu’Herman et Bess font des sacrifices continus, leur aîné Sandy s’oppose à eux et se lie avec Evelyn – marié au Rabbin, tous deux manipulés par le Gouvernement Américain. De son côté, Alvin poursuit sa vie difficile d’unijambiste à Philadelphie et se fait harceler par le FBI qui le soupçonne de représenter une menace pour son pays.

Tous ses éléments et les situations d’injustices envers les Juifs se font sous les regards apeurés du jeune Phillip, le cadet des Levin. Un point de vue unilatéral est conservé jusqu’au final pour l’ensemble des personnages, laissant planer un mystère voulu de la part des showrunners sur la disparition de Lindbergh et de son avion.

Ainsi, par un sens du suspense réaliste, l’intrigue s’achève en 1942, sans verser le sang (envers les récurrents), mais en déversant haine et injustice auprès des protagonistes juifs de l’intrigue. Cela s’achève en novembre lors de nouvelles élections, truquées, et qui font volontairement écho aux élections Américaines de 2016… Quand uchronie rime avec réalisme effrayant.


MA NOTE : 15/20

CREATEUR(s): David Simon & Ed Burns

AVEC: Morgan Spector, Zoe Kazan, Azhy Robertson, Caleb Malis,  Anthony Boyle, Michael Kostroff, David Krumholtz, Jacob Laval, 

avec Winona Ryder, et John Turturro, mais aussi : Ben Cole (…)

 EPISODES: 6  / Durée : 58mn   ANNEE DE DIFFUSION: 2020

GENRE : Drame, Historique, Science-fiction        CHAINE : HBO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *