EN DEUX MOTS : Réalisatrice et scénariste engagée envers la cause afro-américaine, Ava DuVernay dévoile sa nouvelle œuvre avec When They See Us, via la plateforme américaine Netflix. Une production accomplie et affirmée qui dénonce une énième injustice sur le traitement fait envers les Noirs aux Etats-Unis dans le milieu pénal.
En s’inspirant de la tristement célèbre histoire de cinq adolescents accusés à tort d’agression et du viol d’une joggeuse à Central Park, la réalisatrice décortique et divise son faux Biopic en 4 parties distinctes :
PART I : 1er épisode d’une heure (le plus court), ce Drame débute en présentant brièvement nos cinq jeunes (Asante Blackk / Caleel Harris / Ethan Herisse / Jharrel Jerome / Marquis Rodriguez) dans le quotidien d’une journée lambda pour eux, le 19 avril 1989. Lors de ce printemps à New York, la nuit tombe, les jeunes s’éternisent dans le Parc et des événements s’accélèrent à leurs dépends. Dans l’agitation la police arrive, et une fois n’est pas coutume, arrête plusieurs jeunes Noirs, disposés en groupe. Après cette introduction volontairement brouillonne le reste de l’épisode décortique et démontre sans crier gare l’excès d’intimidations, et d’abus de pouvoir qui mène à des aveux forcés. De manière intentionnellement révoltante Ava DuVernay ne laisse à aucun moment planer le doute sur la culpabilité des cinq adolescents, victimes de lynchage. Probablement trop frustrant et injuste pour faire mouche !
PART II : 6 mois après leurs inculpations, la défense s’organise dans le procès des ‘’Cinq de Central Park’’. Malgré l’absence complète de preuves matérielles, écartés par des analyses ADN non incriminantes, l’accusation déroute le juré avec les enregistrements d’aveux forcés et parvient (via deux procès séparés) à faire condamner injustement Anton McCray, Kevin Richardson, Yusef Salaam, Raymond Santana, et Korey Wise. Dans un montage plus juste que son pilote, la série s’avère plus convaincante et dramatique dans le déroulement des faits démontrés. C’est l’occasion d’assister à un procès quasiment truqué, dont l’issue s’avère obligatoire pour ses enjeux statistiques.
PART III : Après des années passées en prison, Anton, Kevin, Yusef, et Raymond sont enfin libres et retrouvent un monde changé. En alternant un montage entre les débuts de l’incarcération des 4 ados, et leur sorties respectives de prison, la showrunner évite volontairement toute scènes carcéral et laisse planer le doute sur le destin de Korey, toujours emprisonné. Dans ce 3ème épisode plus sentimental et dense, l’intrigue navigue entre les moments charnières qui ont définis ses enfants devenus adultes. C’est également la vie à Harlem qui est ici développée, de façon romancée.
PART IV : Pour son final d’1h30, la plus grosse partie de l’épisode se focalise sur le destin de Korey Wise, durant sa longue peine carcéral, jusqu’à son acquittement. De façon poignante, émotionnelle, et réaliste, le destin du jeune homme passionne par sa justesse. Magnifiquement interprété par Jharrel Jerome (étant le seul des principaux acteurs à prêter ses traits à son personnage durant toute l’histoire), son histoire se répercute sur l’ensemble du quartier de Harlem dans une dernière scène larmoyante et volontairement efficace.
En étant bien plus qu’un simple biopic traitant d’injustice, When They See Us s’avère être un formidable drame familial aux enjeux réussi, réellement touchant, et bien interprété par son casting aussi complet que bien exploité.
MA NOTE : 15/20
CRÉATEUR: Ava DuVernay
AVEC: Asante Blackk, Caleel Harris, Ethan Herisse, Jharrel Jerome, Marquis Rodriguez, Jovan Adepo, Chris Chalk, Justin Cunningham, Freddy Miyares, Marsha S. Blake, Kylie Bunbury, Aunjanue Ellis,
avec Vera Farmiga, Felicity Huffman, John Leguizamo, Niecy Nash, et Michael K. Williams, mais aussi : Joshua Jackson, Famke Janssen (…)
EPISODES: 4 / Durée : 1h15mn ANNÉE DE DIFFUSION: 2019
GENRE : Drame, Biopic CHAÎNE DE DIFFUSION : Netflix