UNDER THE BRIDGE

EN DEUX MOTS : Passée sous le radar au printemps avant un mois de Juin qui s’annonce colossal en termes de production TV, UNDER THE BRIDGE en une création Hulu qui échoue, comme à l’accoutumée, sur Disney +. Au vu du petit catalogue de la firme de Mickey cette nouvelle mini-série se dévoile comme une petite surprise plus que bienvenue. Notamment dans son genre et les têtes d’affiche présentées. De plus, elle se base sur un glaçant fait réel survenu il y a presque 30 ans.

En 1997, une jeune lycéenne, Reena Virk, est assasinée dans une petite ville du nord-ouest du Canada. Huit lycéens sont soupçonnés.

Allociné

Malgré un synopsis aussi succinct que commun, la mini-série dramatique & policière dispose de quelques beaux atouts. Piloté (en partie) par la jeune Quinn Shephard, actrice avant d’être scénariste et réalisatrice, UNDER THE BRIDGE se dévoile comme un projet résolument féministe. Où disons, qui rend largement hommage au travail qu’elles accomplissent aujourd’hui.

De sa distribution, à sa narration, en passant par sa réalisation, la production rend hommage à une histoire qui fait écho, encore à notre époque. La série se base non pas sur un, mais deux ouvrages qui relatent l’affaire. Les deux auteurs en question sont par ailleurs présent dans l’histoire via deux personnages récurrent. La série précise toutefois changer certains aspects de son récit à des fins dramatique.

Qu’importe la véracité de son histoire dans cette adaptation, car UNDER THE BRIDGE relate très justement d’une certaine ambiguïté dans le comportement humain. Est-ce nécessaire pour en faire un hit du genre ? Loin de là, puisque la série n’est pas exempte de défaut au bout du compte. Globalement elle n’en reste pas moins assez percutante et demeure un bel exercice dans son domaine.

CHASSE GARDÉE.

Tout débute dans l’île de Victoria, au nord de Seattle dans l’ouest du Canada. Pas si loin de Vancouver. Ce coin calme aura finalement une importance capitale dans le récit puisqu’il sera la plateforme tournante des trois principaux personnages féminins. Le personnage de Rebecca d’abord (l’une des auteures, décédée avant le tournage) joué par la magnifique Riley Keough, écrivaine en herbe qui revient dans sa ville natale après plus de 10 ans d’absence et un drame familial derrière elle.

Celle-ci donne notamment la réplique à l’actrice Lily Gladstone qui s’est récemment illustrée dans le dernier film de Martin Scorsese. Elle interprète son amie/amour d’enfance et flic qui attend notamment son transfert vers Vancouver. Sa particularité réside dans son adoption, cette dernière étant autochtone, à l’instar de la jeune victime d’origine indienne. Le tout dans un paysage massivement caucasien.

OÙ LE TERRITOIRE DE LA NON-NEUTRALITÉ.

Dernier personnage central, et non pas des moindres, la victime, Reena (Vritika Gupta), de 14 ans est ici développée par le biais de nombreux flash-back qui alimentent le récit. De l’envie de retour au départ jusqu’à l’appartenance, ce sont différents désirs alimentent les personnages intensément et dressent un parallèle intéressant sur ce lieu-dit idyllique. Tandis qu’y règne inlassablement un raciste systémique.

UNDER THE BRIDGE se dévoile sur un format assez habituel de 8 épisodes d’une moyenne de 48 minutes, durant lesquels son enquête prend différentes directions. Plus drame pur que fable policière son meurtre s’éclaire rapidement sur ses premiers épisodes. Tout comme sa distribution secondaire. Là encore les personnages féminins se démarquent. De la plutôt nuancée Joséphine (Chloé Guidry), son amie Kelly (Izzy G.) à la mère endeuillée (Archie Panjabi).

Le show accorde d’ailleurs une vision non-négligeable de la communauté indienne. Qu’il s’agisse de son écriture, sa distribution jusqu’à sa réalisation. Le pilote, très réussi, et à ce propos réalisé par Geeta Patel, déjà en charge du meilleur épisode de la première saison de House of the Dragon.

CONCLUSION

Pour le reste, cette minisérie ne jouit pas d’une direction époustouflante, mais suffisante quoi qu’il en soit. Son montage oscille toutefois entre bon et moins bon en dévoilant de légères longueurs. Et ce, malgré la richesse de son histoire. Ses plus grandes failles résident justement dans le portrait de quelques profils, dont la nuance semble trop dirigée entre innocence pure et culpabilité.

Dans ce sens, la série se conclut par deux épisodes qui mélangent ses points forts aussi bien que ses points faibles. Néanmoins, avec une incursion plus judiciaire lors de son dénouement, UNDER THE BRIDGE fait mouche. Ainsi quand son générique de fin apparaît, son sujet nous prouve qu’il demeure son plus bel atout. C’est bien suffisant.


Les + :

  • Une riche histoire qui relate bien les différents combats intérieurs de ces personnages. Et notamment par rapport au lieu où se déroule le récit.
  • Une direction féminine forte à tous les niveaux. À commencer par sa distribution de haute volée, Riley Keough et Lily Gladstone en tête.
  • Malgré quelques failles notamment avant sa résolution, la mini série dévoile suffisamment d’ambiguïté et de nuances pour combler sa partie dramatique. Notamment dans un sujet universel.

Les – :

  • Les limites de sa force dramatique sont visibles dans son montage qui occulte volontairement et par respect sa violence frontale.
  • Son montage accuse également de quelques légères longueurs, malgré une intrigue qui découpe son affaire méthodiquement.
  • Au plus proche des différentes révélations concernant la motivation des personnages, la série échoue (un peu) à détailler le plus trouble de la nature humaine. Chose qu’on constate dans la caractérisation des différents coupables.

MA NOTE : 14.5/20

Les crédits

CRÉATRICE : Quinn Shephard

AVEC : Kiley Reough & Lily Gladstone, Vritika Gupta, Chloé Guidry, Javon Walton, Izzy G., Aiyana Goodfellow, Ezra F. Khan, Matt Craven, et Archie Panjabi (…)

ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 48mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Hulu / Disney +

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