TOO OLD TO DIE YOUNG

Délire psychédélique

EN DEUX MOTS : Projet très attendu et ambitieux de la plateforme AmazonToo Old To Die Young est la 1ère incursion télévisée du réalisateur Danois Nicolas Winding Refn. Co-créé et scénarisé avec son comparse Ed Brubaker, le metteur en scène de la trilogie Pusher réalise ici l’intégralité de cet énorme projet qui comprend 10 épisodes dont la durée varient d’1h10 à 1h30 (hormis son final de 30 minutes).

Un film de 12h30 dans lequel le réalisateur à eu carte blanche pour réaliser tous ses fantasmes de cinéma. Un tournage de près d’un an et qui rappelle à chaque instant The Neon Demon (pour l’esthétisme), Only God Forgives (pour le mutisme), et surtout Drive (pour l’ultra violence liée au grand banditisme de Los Angeles).

La série détaille le destin de Martin (Miles Tiller), un jeune flic de L.A naviguant dans une large spirale de violence et de crime. Si une grande partie de son action se déroule dans la Cité des Anges, la série nous emmène au Mexique (vol.2) et au Nouveau-Mexique (vol.5) durant des épisodes complets. Qu’importe la localisation choisie, le Danois pose ses caméras de façon fixe comme en travelling et favorise l’éclairage naturel ou en couleur (avec son obsession pour l’effet néon des couleurs rouge, bleu, ou violette).

On retrouve ainsi la pâte iconique du metteur en scène dans ce qui la définit dans ses trois films hollywoodiens : plans larges / dialogues rares /  longueur contemplative excessive / narration nébuleuse et métaphorique / et bande originale signée Cliff Martinez

Cependant, malgré tout cette ampleur cinématographique ultra attirante, le 1er constat qu’on peut appliquer sur la série s’avère décevant et frustrant puisqu’il accentue sévèrement les points négatifs du réalisateur. La mise en scène manque de nervosité, les plans séquences de vitalité, et tous deux s’avèrent vain de leurs contemplations.         

De plus, l’intrigue, volontairement vague, possède un trop large sens de zones d’ombres pour convaincre. Ainsi, durant ses trois premières heures TOO OLD TO DIE YOUNG est autant d’un ennui mortel, que d’un intérêt limité. Un intérêt qui se décante dans une persévérance voulue (?) tandis que les personnages se développent et éclairent l’intrigue au fil du visionnage des 10 volumes (ép.)

La série possède toutefois une ‘’aura’’ bien à elle et qui navigue entre les genres et les thèmes. On retrouve une ultra violence meurtrière qui s’avère soit intensément frontale, soit sensorielle en hors-champ. Le rapport au sexe s’effectue de manière identique dans sa volonté à mélanger perversité et dérangement mental profond. Enfin, par la présentation de certains de ses profils de personnages (les flics / les pères malsains, etc.) et de ses situations (une poursuite avec une voiture électrique qui tombe à plat…) c’est ici l’œuvre la plus absurde et ironique de NWR

Ainsi évolue l’expérience si particulière de la série, qui n’est pas sans rappeler le Twin Peaks 3 de 2017. Toutefois l’œuvre de Lynch avait le mérite de proposer un récit fou et la métaphysique assumé, tandis qu’ici le créateur n’approfondit que son fantasme envers ses deux héroïnes féminines : Maritza, la grande prêtresse de la mort (Cristina Rodlo), et Diana (Jena Malone), et laisse bien trop de questions sans réponses après avoir massacré sa tête d’affiche (vol.8).

Too Old To Die Young : Clairement l’œuvre qu’on aime détester.  


MA NOTE : 14/20

CRÉATEUR(s): Nicolas Winding Refn & Ed Brubaker

AVEC: Miles Teller, Augusto Aguilera, Cristina Rodlo, Nell Tiger Free, avec John Hawkes, et Jena Malone,

 mais aussi: Babs Olusanmokun, William Baldwin, Hart Bochner, Chris Coppola, Celestino Cornielle, Manuel Uriza, Gino Vento, Taylor Hill, Brad Hunt, James Urbaniak (…)

 EPISODES: 10  / Durée : 1h15   ANNÉE DE DIFFUSION: 2019

GENRE: Drame, Thriller, Policier   CHAÎNE: Amazon Prime Video

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