EN DEUX MOTS : Blockbuster estival télévisuel faisant office de sous Jack Ryan dû à une renommée moindre pour sa référence littéraire, la saison 1 de THE TERMINAL LIST débarque (en intégralité) sur Amazon en ce tout début d’été. Étonnant pour la plateforme qui favorise de plus en plus une diffusion hebdomadaire, d’autant que pour vendre son nouveau produit, elle met en tête d’affiche le bankable Chris Pratt.
Démolie par la critique, mais plutôt appréciée du public au vu des avis générés, la série dévoile quoi qu’il en soit un synopsis d’une banalité affligeante.
»Au cours d’une mission secrète, l’escouade de Navy SEAL dont faisait partie Reece est décimée. Unique survivant, il rentre chez lui avec des symptômes de stress post-traumatique. Ses souvenirs sont contradictoires et flous sur l’événement et il se sent terriblement coupable. Bientôt, Reece découvre qu’une organisation puissante et obscure est à ses trousses… »
D’après l’ouvrage de Jack Carr.
Ça ne serait pas la première fois qu’un bon film ou qu’une bonne série exploite un récit classique et qu’elle le subjugue par sa technique notamment. Mais ici, malgré quelques atouts, la saison 1 de THE TERMINAL LIST s’éparpille sur sa réalisation et n’exploite que trop peu son casting. Solide dans son enveloppe – de ses décors majoritairement urbains sur la côte Ouest à sa mise en scène sans fulgurances, mais propre sur son format 16:9 – le pilote est tout de même réalisé par Antoine Fuqua qui avait déjà dirigé notre tête d’affiche sur le remake des 7 mercenaires.
Scénaristes et réalisateurs s’enchaînent ensuite sous un scénario très, très classique et sans surprises qui visent l’efficacité contre l’originalité sous un rythme pseudo soutenu, car les durées des (8) épisodes avoisinent les une heure chacun. Notre bien connu héros bourru et sans pitié applique une vengeance aveugle à ses ennemies en usant de toutes les techniques possibles et inimaginables d’un Navy Seal pour supprimer ses (nombreuses) cibles tout en échappant aux fédéraux dans la seconde partie du show.
Ainsi, THE TERMINAL LIST demeure un thriller conspirationniste cousu de fil blanc (pour ses dernières cibles notamment) mais bercé d’une action régulière plutôt efficace. Sans baigner dans l’hémoglobine, loin de là, la production ambitionne de faire de Chris Pratt une bête meurtrie, taciturne, machine à tuer implacable. Le résultat mélange bon et beaucoup moins bon surtout pour son traitement psychologique très simpliste qui confèrent de nombreuses visions au personnage.
Un artifice qui s’étiole dès les premiers épisodes, faisant disparaître par la même occasion la ligne d’ambiguïté autour des actes sanglants du personnage central. Autour de lui, le casting récurrent demeure mince, et celui secondaire trop anodin pour marquer les esprits. Malgré les créditations de Taylor Kitsch en fidèle compagnon d’arme et surtout la charmante Riley Keough dans le rôle de la femme forte de notre »héros », ceux-ci paraissent bien trop peu exploités dans l’intrigue. Constance Wu et Jeanne Tripplehorn incarnent quant à elles des figures trop classiques pour convaincre pleinement.
C’est donc par un sentiment qui mêle le »déjà consommé » à »relativement efficace » que se place le show qui paraît quand même un poil longuet pour son résultat final. Moins bon que le déjà semi-réussi Jack Ryan et beaucoup moins malin que Reacher, également disponible sur la plateforme.
Les + :
- Des scènes d’actions de bonne facture
- Une enveloppe classique mais solide
- Chris Pratt taciturne
Les – :
- Une conspiration cousue de fil blanc
- Un manque de personnages exploités
- Une psychologie de comptoir
- Chris Pratt
MA NOTE : 13.5/20
CREATEUR : David DiGilio
AVEC : Chris Pratt, Constance Wu, Taylor Kitsch, JD Pardo, avec Riley Keough, et Jeanne Tripplehorn,
mais aussi : Arlo Mertz, Nick Chinlund, LaMonica Garrett, Christina Vidal, Tyner Rushing, Matthew Rauch, et Jai Courtney (…)