EN DEUX MOTS : Clap de fin pour le thriller ‘’familial’’ culte The Sopranos qui, même après tant d’années (en 2021, aujourd’hui lors de mon écriture, soit 20 ans depuis son commencement) demeure authentique et puissant dans le déroulement de son récit. Une ultime salve d’épisodes plus courts encore puisque la 2ème partie de cette saison ne comporte que 9 épisodes et clos cette 6ème saison à 21 épisodes.
Le rythme demeure inchangé : un beau démarrage, une accalmie, une fin de saison sous tension. Toutefois, l’équilibre dévie dans cette dernière partie puisque celle-ci s’avère plus courte et donc plus intense – fin de série oblige.
Comme à l’accoutumé une ellipse de temps vient séparer l’épisode de reprise à la saison précédente. De Noël 2006 à l’été 2007 pour une reprise intime chez les Sopranos qui s’intéresse au quatuor : Tony (James Gandolfini) / Carmela (Edie Falco) – Janice (Aida Turturro) / Bobby (Steve Schirripa), réunis pour fêter les 47 ans du boss du New Jersey. Un bel exemple de relation toxique de Tony envers ses proches – celui-ci étant rongé par la dépression et les doutes sur sa/ses famille(s), le F.B.I – un thème crucial dans ces derniers épisodes.
Car pour clore son histoire, David Chase – le showrunner plus présent au scénario – et ses deux scénaristes phares – Terence Winter (Broadwalk Empire) & Matthew Weiner (Mad Men) – font la part belle à l’aspect psychologique de son (anti)héros, plus antipathique et parano que jamais. Sous une pression constante, aussi bien familiale que professionnelle, l’homme doute des gens qui l’entourent, et notamment de ses fidèles Capo.
Autour du son récit, les scénaristes continuent de peaufiner des visages familiers avec rigueur et rapidités – Paulie (Tony Sirico), Hesh (Jerry Adler), ou le vieil Oncle Junior (Dominic Chianese) interné et abandonné à son sort. La mort s’invite forcément à ce dernier rodéo, dès le 14ème épisode ‘’Stage 5’’ (ou 2ème de la seconde partie) avec le trépas de Johnny Sack (Vincent Curatola), incarcéré et atteint d’un cancer en phase terminale.
Vient celle plus marquante de Christopher (Michael Imperioli), au début du 18ème épisode ‘’Kennedy and Heidi’’, qui suite à un accident de voiture au côté de Tony meurt étouffé de son sang par ce dernier… Un geste aussi spontané que choquant de la part de notre tête d’affiche, bien qu’il résume la tension omniprésente de la relation entre les deux hommes.
De quoi approfondir de manière glaçante la psyché de Tony, tentant médiocrement de justifier ensuite son geste pour déculpabiliser. Son comportement sera à l’origine du point de rupture avec le Dr. Melfi (Lorraine Bracco) en fin de saison, et sera traitée dans un effet miroir (les mauvais gènes…) avec son fils A.J (Robert Iler), plus capricieux que dépressif. C’est toute la réussite du show qui fait le choix d’achever son récit par ce ressenti amère, mais sincère et réaliste, vis-à-vis de Tony Soprano – portrait moderne d’un criminel old school.
Pour sa partie thriller les tensions avec N.Y débouche sur un affrontement sanglant avec les exécutions de Sil (Steven Van Zandt, inexploité jusqu’au bout) et de l’attachant Bobby, puis enfin de Phil (Frank Vincent) amenant à d’ultimes négociations.
Cela nous amène à une fin calme et ambiguë, lorsque la famille Sopranos (les 4 principaux membres) se retrouve dans un »dîner » mais qu’une potentielle menace plane sur Tony… Clap de fin – ouverte – intrigante et aux nombreuses significations. La fin d’une série éminemment culte.
MA NOTE : 16.5/20
CRÉATEUR: David Chase
AVEC: James Gandolfini, Edie Falco, Michael Imperioli, Tony Sirico,
Lorraine Bracco, Steven Van Zandt, Robert Iler, Jamie-Lynn Sigler,
Dominic Chianese, Steve Schirripa, Aida Turturro, Frank Vincent,
Dan Grimaldi, Ray Abruzzo, Sharon Angela, Arthur J. Nascarela,
John Ventimiglia, avec Jerry Adler, et Vincent Curatola (…)
EPISODES : 9 / Durée: 52mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2007
GENRE : Drame, Thriller CHAÎNE DE DIFFUSION : HBO