THE SCHOOL DUEL (Festival de Deauville 2024)

Prix Canal+ (spécial 50e anniversaire)

EN DEUX MOTS : autre film en noir et blanc de la compétition et énième premier film pour son réalisateur également, THE SCHOOL DUEL ressemble fatalement à des œuvres qui ont marqué leurs temps par leurs singularités. Impossible ici de ne pas faire le lien avec l’extrême violence de Battle Royale ou la dystopie de la saga Hunger Games. Celui-ci n’a certes pas l’étoffe et les mêmes moyens que ses grosses productions, mais l’ambition de son metteur en scène est assez conséquente.


Dans un futur proche, l’É­tat indé­pen­dant de Flo­ride a abo­li le contrôle des armes à feu et les fusillades dans les écoles n’ont jamais été aus­si nom­breuses. Sam­my, un jeune gar­çon de 13 ans écor­ché vif à la recherche d’une noto­rié­té mal­saine, décide de par­ti­ci­per à une com­pé­ti­tion mor­telle appe­lée « The School Duel ». 

Après le dystopique CIVIL WAR, tout aussi brillant scénaristiquement, THE SCHOOL DUEL nous renvoie aux grands enjeux géopolitiques américains. Et plus précisément ici aux contrôles des armes sur le territoire. Un sujet récurrent et qui divise le peuple, notamment aujourd’hui à l’approche des élections présidentielles.

Dans le cadre du 50ème festival du cinéma américain de Deauville, retour sur quelques films que j'ai eu l'occasion de voir durant l'événement, le mardi 10 septembre 2024. 
Ici, le sixième film en compétition que j'ai vu en séance différée. Lors de la cérémonie de clôture le film a reçu le Prix Canal+ (spécial 50e anniversaire du festival)

Par le biais d’une imagerie assez remarquable pour un premier film et une certaine légèreté dans son montage ultra fluide (une autre prouesse malgré sa condition), ce film de tout juste 1h30 nous mène très rapidement dans le bain. Ce qui s’avère suffisamment percutant pour convaincre sur la longueur.

Charmante Floride. Mais si parfois extrême.

THE SCHOOL DUEL suit ainsi le parcours d’un jeune garçon de 13 ans (Kue Kellyn Lawrence absolument parfait), dont le profil malmené prête autant à sourire qu’à l’attachement. Si toute son aventure manque peut être d’originalité dans son déroulement, nul doute que le réalisateur (et scénariste) Todd Wiseman Jr. parviens sans mal à ponctuer son cheminement grâce à quelques interactions bien pensés. Et surtout par des étapes aussi fluides et variées que son montage.

De son école aux airs de régime totalitaire non sans louanges évangiles, jusqu’à son camp de la mort au sens du spectacle douteux. THE SCHOOL DUEL est un film choral sans vraiment l’être puisque seulement le jeune Sammy dispose d’un profil éclairé sous toutes les coutures. En revanche, le scénario y fait graviter une dizaine de seconds rôles parfaitement exploités, qui contribuent à enrichir son vaste univers dystopique.

Ainsi, malgré son manque de moyens compréhensible, ce thriller dramatique, teinté d’ironie, dispose d’un traitement aussi vaste que sa durée le lui permet. Ce qui est vraiment un petit exploit vu sa nature. Sa limite est plus amplement graphique, comme le prouve son petit carnage sans intensité et trop peu violent pour choquer. (du moins, de mon point de vue).

L’utilisation du noir et blanc, si elle est limpide comme le prouve sa parenthèse enchantée, restreint également le film à convaincre dans son absence de couleur. Heureusement, la mise en scène de Todd Wiseman Jr. ne manque pas d’ingéniosité et d’idées, ce qui promet un bel avenir pour sa carrière. Un parfait film de festival, et qui plus est, qui transpirent l’Amérique et ses nombreuses failles. Aussi charmantes (et/ou hypnotiques) soient-elles.

CONCLUSION

Les + :

  • Un sujet fatalement passionnant et parfaitement mis en scène. Notamment pour un premier film.
  • Un montage et un rythme d’une fluidité idéal. 90 minutes vaillamment exploitées.
  • L’énergie et le profil juvénile de Sammy sous les traits de Kue Kellyn Lawrence.
  • Une distribution secondaire parfaitement utile et suffisamment large pour étayer son vaste sujet dystopique.

Les – :

  • L’utilisation trop démonstrative d’un noir et blanc qui ne met pas en valeur le film.
  • Avec les moyens d’un premier film, sa violence, pourtant déterminante ici, manque clairement d’impact à l’écran.
  • Un parcours qui manque de quelques surprises même s’il est rondement mené jusqu’à sa conclusion.

MA NOTE : 14.5/20

Les crédits

RÉALISATION & SCÉNARIO : Todd Wiseman Jr.

AVEC: Kue Kellyn Lawrence, Christina Brucato, Oscar Nuñez, Clayton Royal Johnson, Eugenie Bondurant, Thomas Philip O’Neill, Jim Kaplan, Kelsey Darragh, Jamad Mays (…)

DURÉE : 1h30 / DIFFUSION (Festival) : 09 Septembre 2024

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