
EN DEUX MOTS : Presque 6 ans après son commencement en Juin 2019, la saga humoristique de Danny McBride s’achève sur HBO. Au terme de sa 4e aventure déjanté. The Righteous Gemstones se dévoile ainsi dans une nouvelle saison de 9 épisodes bien calibrés, concluant sa saga à 36 épisodes. Avoisinant plus régulièrement sur la quarantaine de minutes que la classique demi-heure, la comédie grasse du comédien, scénariste, producteur et réalisateur (toujours fidèlement accompagné) dresse le portrait final et dysfonctionnel de cette famille de télévangélistes vénal.
Vous retrouverez ici les critiques des précédentes saisons de la saga :
. SAISON 1
. SAISON 2
. SAISON 3
Les frères et sœurs Gemstone, Jesse, Kelvin et Judy découvrent que reprendre l’empire télévangélique de leur père est plus difficile qu’ils ne l’auraient jamais imaginé.
Si son ultime synopsis est aussi maigre que peu révélateur sur ses événements à venir, cette quatrième saison s’inscrit réellement comme le dernier grand chapitre de son histoire. Avec son lot de secrets, de révélations, de trahisons ou de complots qui l’accompagne. Et pour les mettent en scène, les showrunners poussent le curseur toujours plus haut avec des moments d’envergures pour la série comique. Avec un goût prononcés pour l’action comme pour le spectacle.
Show télévisé à coup de jet-pack ou sur la jeunesse de Jésus jusqu’à une grande réunion familiale, The Righteous Gemstones surfe toujours sur cet aspect satirique et bling-bling qui lui va comme un gant. Est-ce suffisant pour conclure cette grande aventure ? Ou le show manque t’il d’un réel moment explosif pour se conclure en apothéose ? Presque. Et oui. Mais à la toute fin de sa saison…
Pourri jusqu’à l’os
Assez curieusement, mais intelligemment, cette dernière saison débute pour un épisode « prélude » flash-back ambitieux, qui revient sur la genèse de la famille Gemstone. Ou du moins, son fondateur.
Et pour l’interpréter, c’est le bien connu Bradley Cooper qui lui prête ses traits. Un choix assez logique vu le tempo comique de l’acteur, dont le visage espiègle colle parfaitement à ce profil de rapace qui usurpe l’identité d’un prête. Avant d’avoir une révélation divine, en pleine Guerre de Sécession…
En plus de démontrer la largeur d’exécution de sa production (qui n’occulte rien en sang comme en sexe à l’écran), la série s’appuie sur le simple fait que même à l’origine, cette dynastie avait quelque chose de pourri. Et c’est donc via ses profils qu’on aime détester que l’aventure se poursuit dès son second épisode. Néanmoins, et malgré de beaux moments cocasses et salvateurs, cette ultime saison peine un peu à démarrer. Qu’il s’agisse de sa réelle problématique – le péril de l’empire de Gemstone – jusqu’à la révélation de ses principales chimères.
Bien évidemment, son trio de tête (à claque) (McBride, Patterson, et Devine) demeure aussi poilant qu’intéressé. Et son tempo comique jouit d’une loufoquerie à toute épreuve. Le cultissime et profilé Baby Billy (Walton Goggins, magistral) demeurant son guest le plus représentatif de cette vénalité.
Péripéties numéro 2002.
The Righteous Gemstones s’appuie encore beaucoup sur son casting, et cette dernière saison remet en scène l’ensemble de sa distribution, avec cohérence pour son univers. Et sans exclure la présence centrale du patriarche, Elijah Gemstone (John Goodman, affublé de cheveux longs à la Jésus). C’est par ailleurs via sa romance torride avec Lori (Megan Mullally), l’ancienne meilleure amie de sa femme décédée (Jennifer Nettles), que cette saison va asseoir sa problématique.
Cette situation nous amène également à quelques formidables moments comiques avec les enfants Gemstones (la scène du 69, hilarante). Et plus tardivement qu’à l’accoutumée, son fidèle « Interlude« , numéro IV pour le coup, lève le voile sur un événement fondateur du passé de la famille. Une fois n’est pas coutume, la série s’entoure d’un visage de choix : Michael Rooker (aussi tardif soit-il), pour révéler son antagoniste.
Ainsi, entre ses différents protagonistes qui se tirent la bourre (parmi lesquels on peut ajouter l’évangile Stephen Dorff de retour ou le nouveau venu un peu fadasse interprété par Sean William Scott), The Righteous Gemstones 4 se montre ambitieuse, mais semble pourtant à court d’idées. (enfin presque). Un fait qu’on peut remarquer dans sa succession de péripéties moins divertissantes que ses précédentes aventures.
De là donc à bouder cette saison finale ? Certainement pas. Pour preuve, il y a tout de même quelques éléments à l’humour décalé réellement salvateur. (petit coup de cœur avec l’utilisation de Dr. Watsons, un petit macaque absolument poilant en compagnie d’un Tim Baltz handicapé).
Conclusion
Arrivé au moment de son final d’un peu moins d’une heure, la saga comique se conclut vaillamment. Si The Righteous Gemstones 4 a manquer d’intensité elle ne manque pas de cohérence. Et pour preuve elle donne un réel sens aux parcours de ses personnages et parvient à livrer un dernier moment d’action qui mélange tous ses ingrédients comiques.
C’est parfaitement efficace, délirant et sanglant. Et lors de son mariage gay, efficient au possible, la saga apporte juste ce qu’il faut à son portrait familial. Aussi déglingué soit-il. Comme quoi on peut garder la Foi concernant le travail de Danny McBride et sa clique.
Les + :
- Une ultime aventure d’envergure loufoque et cohérente à son univers.
- Un premier épisode ambitieux, sanglant et qui met en scène Bradley Cooper dans la peau du fondateur de la dynastie Gemstone.
- Une débilité ambiante et toujours poilante entre ses principaux membres. Les trois enfants pourris gâtés largement en tête. (Sans oublier le culte baby Billy (Walton Goggins)).
- Un humour ravageur et qui révèlent peu, mais d’excellentes surprises. (Dr. Watsons largement en tête).
- Une conclusion très efficace.
Les – :
- Différentes péripéties qui s’essoufflent malgré leur largeur, via une formule qui atteint ses limites.
- De nouveaux guests stars dont les personnages se révèlent un peu fades.
MA NOTE : 14.5/20

Les crédits
CRÉATEUR : Danny McBride
AVEC : Danny McBride, Edi Patterson, Adam Devine, Cassidy Freeman, Tim Baltz, Skyler Gisondo, Tony Cavalero, Gregory A. Williams, et John Goodman,
mais aussi : Valyn Hall, Stephen Dorff, Sean William Scott, Michael Rooker, Arden Myrin, avec Walton Goggins, Megan Mullally, Jennifer Nettles, et Bradley Cooper (…)
ÉPISODES : 9 / Durée moyenne : 38mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : HBO