EN DEUX MOTS : Plus de trois ans après sa diffusion en fin d’année 2016, l’irrévérencieuse et magnifique fable de Paolo Sorrentino : The YOUNG Pope se voit offerte d’une suite, toujours menée par le célèbre réalisateur Italien.
Le metteur en scène, qui prouve à nouveau tout son talent en réalisant adroitement les 9 épisodes qui composent cette suite, est également co-scénariste sur la saison. Une saison 2 qui s’offre tous les luxes, comme notamment celui de changer de titre en s’intitulant cette fois : The NEW Pope !
Se déroulant quelques mois après la crise cardiaque de Pie XIII (Jude Law), tandis que le jeune Pape dans le coma rejette sa 4ème transplantation, le doute envahit le Vatican qui lance alors une élection afin d’en élire un nouveau. The New Pope prend le parti pris audacieux d’écarter Jude Law de la tête d’affiche (bien qu’il apparaisse de façon restreinte sur chaque épisode) pour faire la lumière sur le nouveau Pape : Sir John Brannox (John Malkovich), ou Jean-Paul III, un aristocrate Anglais excentrique et un peu mystérieux.
Co-produite par la chaîne italienne référence Sky Atlantic, le leader français Canal +, et le géant Américain HBO, encore une fois, son créateur se paye également le luxe de faire la série comme il l’entend. Assurément dramatique, et magnifiquement douce par moment (la bande-son est captivante par son mélange pop-électro et classique), cette nouvelle saison se veut tout de même beaucoup plus burlesque et comique dans ses situations.
Ainsi, son 1er épisode d’une heure (la durée allant de 50 à 58mn par épisode) joue énormément sur l’ironie et le grotesque des enjeux politiques, avec l’élection d’un nouveau Pape par le conclave. Brannox n’étant introduit qu’à partir du second épisode, et sa fonction ne débutant que dans le 3ème, les scénaristes n’oublient pas de peaufiner ses seconds rôles (Silvio Orlando & Cécile de France fortement en tête).
Pour les autres, qu’ils soient anciens (Javier Camara, Ludivine Sagnier, et Maurizio Lombardi – crédité au générique cette saison après ses apparitions sur cinq épisodes précédents), ou qu’ils soient nouveaux (Henry Goodman, Massimo Ghini, Mark Ivanir, et Ulrich Thomsen) l’intrigue trouve toujours un moment (bien qu’il soit souvent maigre) pour les exploiter habilement.
Car le talent de Paolo Sorrentino c’est bel et bien la transposition de son ambiance et de son écriture à l’écran. Qu’elle force si bien sur la douceur, la gravité, et la légèreté. D’une scène à une autre, l’auteur fourmille d’idées, même parfois par quelques longueurs et contemplations inutiles.
Car malheureusement cette suite laisse un léger goût amer en bouche. Principalement car le réveil de Pie XIII, puis la confrontation des deux Papes se veut si tardives (ép.7 puis l’épisode final). Et si les derniers épisodes font la place belle au charisme et l’irrévérence de Jude Law, sa rencontre avec Malkovich manque de punch et s’attarde sur un sous-propos (le terrorisme) plus traité par acquis de conscience que par volonté propre.
Ainsi, bien que cette suite ait une certaine audace et un sens du renouvellement incontestable, difficile de se prononcer sur l’effet qu’elle dégage après son final, et si une nouvelle suite devrait voir le jour. Toutefois sa fin demeure très réussie et globalement The New Pope s’avère délicieuse à suivre jusqu’au plan final. Juste moins percutante qu’il y a trois ans.
MA NOTE : 15.5/20
CRÉATEUR: Paolo Sorrentino
AVEC: Jude Law & John Malkovich,
Cécile de France, Silvio Orlando, Ludivine Sagnier, Javier Camara,
Maurizio Lombardi, Henry Goodman, Massimo Ghini, Ulrich Thomsen, Antonio Petrocelli, Mark Ivanir (…)
EPISODES : 9 / Durée : 52mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2020
GENRE : Drame CHAÎNE(S) DE DIFFUSION: Sky / Canal + / HBO