THE MIDNIGHT CLUB

Père Flanagan raconte-moi une histoire

EN DEUX MOTS : Pour sa 4ème production made in Netflix l’un des nouveaux maîtres de l’horreur, Mike Flanagan propose un nouveau récit inspiré. Prolifique et relativement engagé dans ses projets, l’astucieux metteur en scène (et scénariste) s’associe cette fois avec la méconnue Leah Fong, qui officié comme scénariste sur sa précédente production The Haunting of Bly Manor.

Avec THE MIDNIGHT CLUB les deux showrunners se rapprochent plus de la production en question avec douceur et mélancolie. Et l’inévitable sens de la sensibilité typique de Flanagan. Contre un aspect bien plus gothique de Hill House jusqu’au vampirique Midnight Mass l’année dernière. Il s’agit cependant (et heureusement) toujours d’un conte horrifique aujourd’hui non dénué d’épouvante.

LES CONTES DE L’HOSPICE

Toutefois, cette nouvelle mini-série se démarque des autres par son aspect semi-anthologique. Explications avec son synopsis : 

 »Dans un manoir à l’histoire mystérieuse, huit membres du Midnight Club se retrouvent tous les soirs à minuit pour raconter des histoires sinistres et rechercher des signes surnaturels venus d’outre-tombe. »

Avec simplicité et concision, THE MIDNIGHT CLUB s’avère être un récit dans le récit. L’excuse parfaite pour conter et surtout mettre en scène des histoires d’horreurs aux tonalités toutes bien différentes. La preuve d’ailleurs avec son premier épisode qui multiplie les jumpscares lors d’une scène. (Et qui décroche d’ailleurs un record étonnant dans le Guinness). De quoi déconstruire à outrance les genres multiples de l’horreur dans des codes que maîtrisent les showrunners. 

En revanche, son concept et synopsis aux allures moribonds et très légèrement dépressifs (on parle de jeunes en phase terminale…) sont agréablement assouplis. Sans bercer dans la comédie, la mini-série ne joue pas (trop) la carte de la complaisance et l’auto flagellation malgré des profils évidemment hétéroclites. Et atteint de saloperies telles que cancer de thyroïdes, sida, leucémie ou autres. En plus d’une caractérisation atténuer c’est le talent de ses jeunes interprètes qui fonctionnent indéniablement à l’écran.

Et si niveau casting Mike Flanagan use de têtes d’affiches méconnues comme toujours, une partie de son casting est familier à son travail. Sans compter quelques petits caméos. On retrouve ainsi 5 interprètes de sa précédente production parmi les 12 crédités. Parmi eux on remarquera Iman Benson, Chris Sumpter ou encore Annarah Cymone, plein de charmes.

PASSEZ MINUIT, ENDORMEZ-VOUS

Outre le fil rouge de l’intrigue central – les secrets de l’hospice à proximité de Seattle – l’ensemble de cette relativement longue saison est ponctuée de petites histoires. Ce qui commence comme de bonnes adaptations aux genres de l’horreur se transforme toutefois en quelques choses de plus dramatique et surtout plus platonique. Et qui effleure d’autres genres tel que le film noir ou la science-fiction. THE MIDNIGHT CLUB peine cruellement à insuffler une âme et une tension a son récit. Elle se rallonge ainsi de dialogues parfois longuet qui nous font décrocher des mystères qui entourent l’intrigue.

Avec un format de 10 épisodes pas si loin des une heure chacun, la mini-série paraît presque interminable vu ce qu’elle semble offrir dans sa finalité. De plus, à la façon d’une bonne production vintage, elle a la fâcheuse habitude de terminer ses épisodes sur un cliffhanger. Fâcheuse car elle les désamorce en quelques secondes dès l’épisode suivant. Cela retranscrit parfaitement le ressenti de cette nouvelle production made in Flanagan : pleines de promesses qui s’évanouissent rapidement.

Malgré de grands thèmes dramatiques, encore, sur l’acceptation, la mortalité, ou la croyance, THE MIDNIGHT CLUB demeure une déception. Surtout après un final qui joue la carte de la fin ouverte. Trop peu effrayante, moins poétique et sensible, et sans réelle noirceur comparé à ses travaux précédents. Dommage car tous les éléments étaient réunis pour en faire un nouveau rendez-vous incontournable et annuel au moment d’Halloween. 


CONCLUSION

Les + :

  • Un chouette casting de jeunes adultes
  • Son concept semi-antholigique

Les – :

  • Un rythme qui se perd dans le drama sur la longueur
  • Des histoires d’horreurs qui perdent vite leurs auras d’épouvante. Et leur intérêt
  • La faible puissance de l’intrigue principale

MA NOTE : 13/20

CREATEUR(s) : Mike Flanagan & Leah Fong

AVEC : Iman Benson, Igby Rigney, Ruth Codd, Annarah Cymone, Chris Sumpter, Adia, Aya Furukawa, Sauriya Sapkota,

mais aussi : Samantha Sloyan, Matt Biedel, avec Zach Gilford, et Heather Langenkamp (…)

ÉPISODES : 10 / Durée : 55mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Drame, Épouvante-horreur, Fantastique CHAÎNE : Netflix

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *