THE LOOMING TOWER

La genèse d’une catastrophe

EN DEUX MOTS : Déjà relaté sur grand écran sous divers point de vue, l’attentat du 11 Septembre fut toujours présenté sous le regard des victimes et héros direct des attaques sur les deux Tours, ou des avions détournés ce jour-là. Inspiré par un roman à l’optique radicalement différente, The Looming Tower est une mini-série qui s’apparente clairement au genre du Thriller d’espionnage, et qui décortique les relations houleuses qu’entretiennent (à l’époque) le F.B.I et la C.I.A, dans la communication d’informations d’un ennemi commun : Al-Qaida. 

En débutant son intrigue de 1998 jusqu’au 11/09 elle y présente une dizaine de personnages récurrents, dont certains ont réellement existés. Parmi eux, le célèbre Jeff Daniels porte ses traits à une grande gueule du F.B.I, John O’Neill, chargé de désamorcer sur le terrain la menace grandissante qu’expose Oussama Ben Laden à l’Amérique. Se dressant comme son principal rival, et opérant uniquement sur le partage d’informations, Peter Sarsgaard, lui, dirige la section de l’Alec Station à la C.I.A.

Le parti pris des scénaristes est cependant très favorable aux méthodes des agents fédéraux, et notamment car il s’attarde à l’humanisation des personnages concernées tout au long de la saison (comme le démontre les personnages d’O’Neill, Ali Soufan (Tahar Rahim), ou du plus bourru Chesney (extraordinaire Bill Camp).     

De façon plus radicale et moins sympathique, le credo de la C.I.A est clairement d’éliminer la menace, quitte à en faire un martyr, et à faire de nombreuses victimes collatérales, non Américaines. Délocalisant son action sur différents continents, et même parfois sous le regard de sympathisants au réseau terroriste, les showrunners ne cessent de pointer du doigt l’origine des nombreuses fautes qui ont conduit involontairement à cette tragédie. 

Si en termes d’intrigue et d’enjeux dramatiques la mini-série est irréprochable, son traitement manque parfois de pertinence. Le rythme n’étant pas en cause, c’est parfois sur son fond qu’elle convainc moins, puisqu’elle énumère essentiellement des faits et non des motivations aux événements décrits (pour les rivalités des deux agences). S’appuyant trop sur la sympathie de ses agents, un certain manque d’ambiguïtés se fait ressentir.  

D’autant que parfois les timelines sont difficiles à distinguer au fur à mesure que cette large conspiration politique se tisse. Ceci-dit The Looming Tower fait honneur à son genre et parvient sans mal à jouer la carte de l’addiction, bien que l’émotion peine à pointer le bout de son nez. 

Dotée d’une belle distribution générale (à laquelle on peut rajouter Wrenn Schmidt et Michael Stuhlbarg à citer), ce drame impressionne par sa reconstitution fidèle de l’époque, en lieux et en décors. Plus mental que frontal, la série interroge et se penche sur les répercussions, plutôt qu’au suspense. Une réussite quoi qu’on en dise.    


MA NOTE : 14.5/20

CREATEUR(s): Dan Futterman, Alex Gibney & Lawrence Wright (…)

AVEC: Jeff Daniels, Tahar Rahim, Wrenn Schmidt, Bill Camp, Louis Cancelmi, Virginia Kull, Ella Rae Peck, Sullivan Jones, avec Michael Stuhlbarg, Alec Baldwin, et Peter Sarsgaard (…)     

 ÉPISODES : 10  / Durée : 50mn    ANNÉE DE DIFFUSION : 2018

GENRE : Drame, Thriller, Espionnage   CHAÎNE DE DIFFUSION : Hulu

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