THE DIPLOMAT – saison 1

EN DEUX MOTS : Modeste nouveauté disponible sur Netflix en cette fin du mois d’avril, THE DIPLOMAT n’a pourtant pas à rougir de certaines qualités. Si aux premiers abords on pourrait presque la comparer à HOUSE OF CARDS (le premier gros HIT, cultissime, de Netflix) ce drame politique se révèle nettement moins amère. Et relativement moins intense.

THE DIPLOMAT jouit néanmoins d’un savoir-faire imputable via sa showrunner Debora Cahn. Scénariste et productrice notamment connue pour son travail sur A la Maison BlancheGrey’s Anatomy, puis Homeland. Le format sérielle, le genre du thriller politique et un concept choral et millimétré sont ainsi des atouts à l’efficacité du show en question. Cerise sur le gâteau, cette première saison dresse le portrait d’une diplomate aux sens affûté, interprétée par la délicieuse Keri Russell.

Pendant une crise internationale, une diplomate de carrière jongle entre son poste d’ambassadrice au Royaume-Uni et son mariage tumultueux avec une star de la politique.

Netflix

EMBRYON POLITIQUE

Malgré son postulat concis, ce drame politique est loin de démarrer sur les chapeaux de roues. Ses deux premiers épisodes sont d’ailleurs les moins aisés à suivre. Par son rythme et son intrigue. Cette première saison dispose pourtant d’un format léger de huit épisodes, d’en moyenne 50 minutes. THE DIPLOMAT se révèle étriqué en termes de point de vue, et c’est ce point qui l’affaiblit au départ.

Cependant une fois le jeu politique mis en place, notamment après un troisième épisode sous forme de huis-clos croustillant, la série décolle. Malgré son contexte trop actuelle. Ici son débit verbal se révèle être un avantage plus qu’un handicap, une fois les tenants et aboutissants éclairés. Chose qui arrive à mi-saison.

THE DIPLOMAT se glorifie principalement via ses personnages. La série dispose d’un court casting de récurrents (au nombre de 6) mais diablement bien interprétés. Chacun y remplit un rôle politique majeur dans l’intrigue. Américain comme Anglais. Principal allié et interlocuteur de notre ambassadrice, Ato Essandoh se révèle idéal et parfaitement dosé dans son utilité face à la tête d’affiche. Celle-ci est sans surprises le plus beau atout de la série. A la fois séduisante sans être trop pulpeuse, et naturellement talentueuse sans être une effigie contemporaine.

Pour compléter ce casting, de façon plus secondaire, l’acteur britannique raffiné David Gyasi (Carnival Row) joue avec aisance le ministre des affaires étrangères et Ali Ahn avec charme la cheffe de station de la C.I.A à Londres. Tandis que le britannique Rory Kinnear joue avec excellence le 1er ministre éculé et offensif en temps de crise. Enfin, le charismatique Rufus Sewell, dans la peau du mari comploteur (un rôle qui lui va à la perfection) se révèle insondable. À la limite déstabilisant même pour le téléspectateur. 

DIPLOMATIE, AU FIGURÉ : Habileté, tact dans la conduite d’une affaire.

Avec son arc narratif secondaire (les difficultés du mariage au centre de l’intrigue), THE DIPLOMAT s’étoffe. Ce faisant, le thriller politique y ajoute une partie dramatique qui épaissit sa composition.

Malgré tout cela, la série, qui ne manque pas de sérieux, demeure légère. Ses traits d’humour sont loin d’être à proprement hilarant subtil. Modérément. Et pour revenir à sa romance centrale, l’ambiguïté de celle-ci est loin d’être comparable à son homologue House of Cards, bien plus retorse humainement. Chose qui démontre sa simplicité, en ligne droite.

Dans cet esprit de simplicité, la série va souvent a l’essentiel. De façon académique souvent, mais avec des moyens conséquents. Par son enveloppe générale, ses grands bâtiments, ses champs contre champs et plans large et une bande son minimaliste on sait parfaitement a quelle type de production on a affaire avec THE DIPLOMAT. Calibrée, rythmée, efficace, si on adhère au genre. Des ossatures et des bâtiments intemporels, mais limités en nombre. Et légèrement en originalité. Mais aussi parfois en situations malgré une structure qui tend à l’anthologie (un épisode, une problématique). 

Sur la durée, ce thriller politique se définit bien par le sens figuré du mot diplomatie : une affaire (série) menée avec tact et habileté. Malgré tout, il lui manque un certain nombre de moments forts. Dont aucun ne marque réellement la rétine. C’est un peu dommage car THE DIPLOMAT dispose réellement de tout pour être une petite réussite. Tête d’affiche, casting, enveloppe, et tournures des dialogues. C’est peut être ce que nous offrira sa suite.


CONCLUSION

Les + :

  • Un court mais superbe casting
  • En son centre Keri Russell
  • Un bon rythme verbal, un format peu excessif
  • Une enveloppe très solide

Les – :

  • Un début de saison peu passionnant
  • Une intrigue conventionnel
  • Parfois trop étriqué, de ses décors jusqu’aux nombres d’intervenants secondaire

MA NOTE : 14/20

CRÉATEUR : Debora Cahn

AVEC : Keri Russell, Ato Essandoh, David Gyasi, Ali Ahn, Rory Kinnear, et Rufus Sewell, mais aussi : Nanna Mensah, Celia Imrie, Michael McKean, Miguel Sandoval (…)

ÉPISODES : 8 / Durée : 50mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller, Politique / CHAÎNE : Netflix

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