THE CONTINENTAL : From the World of John Wick

EN DEUX MOTS : Presque 10 ans après le succès insoupçonné de JOHN WICK premier volet, un premier spin-off débarque sur petit écran. Et avant un autre spin-off au féminin prévu au cinéma pour 2024, THE CONTINENTAL se dévoile comme un préquel en 3 parties via la plateforme Peacock. Et en France sur Prime. La saga consolide son univers et plus particulièrement l’une de ses particularités iconique : l’hôtel des assassins qui donne son nom au titre en question. Pour ce faire elle revient sur la jeunesse de son gérant émérite : Winston (Ian McShane dans les films) durant les années 70.

La série en trois parties explore l’origine de l’emblématique hôtel pour assassins, qui est la pièce maîtresse de l’univers de John Wick. La série est vue à travers les yeux du jeune Winston Scott, qui est entraîné dans le New York des années 1970 pour faire face à un passé qu’il pensait avoir laissé derrière lui. Winston trace une route mortelle à travers le mystérieux monde souterrain de l’hôtel dans une tentative déchirante de s’emparer de l’hôtel où il prendra finalement son trône.

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1 grosse tête d’affiche, 2 réalisateurs, 3 principaux scénaristes et de nombreux artisans pour un format finalement assez court. THE CONTINENTAL demeure un objet de curiosité qui interpelle autant qu’il questionne. Si la production semble contraint d’ajouter dans son intitulé  »d’après l’univers de John Wick » pour son postulat de vente, l’absence du héros pèse sur le show. Malgré la mise en avant du buriné Mel Gibson en principal antagoniste, c’est bel et bien le plus méconnu Colin Woodell qui porte le show. Si celui-ci ne manque pas de charme (et diffère de l’inébranlable John Wick), on peut regretter le faible intérêt de l’acteur de Bravenheart.

Néanmoins, son ambiance vintage, son postulat d’actionner urbain, et la côte faramineuse de la saga suffisent-ils à convaincre ? Plus important encore, ce préquel parvient-il à étoffer son univers intelligemment durant les plus de 4 heures qui le compose ? Oui et non, car malgré son enveloppe de carte postale d’époque élégante THE CONTINENTAL se révèle être assez creuse. Une belle récréation pour le genre, mais qui, malgré les nombreux clins d’œil, n’importe que trop peu à sa mythologie.

CHECK IN, CHECK OUT

Son premier aspect mal géré concerne son format atypique. Avec trois épisodes compris entre 1h20 et 1h40 par partie, la mini-série était contrainte de rythmer son ensemble. Après un premier épisode très introductif et plutôt complet (action, protagoniste, et problématique) son second épisode pâtit (déjà) d’un léger ventre mou. Sans surprise, son final s’avère plus explosif. Divertissant et même un brin frustrant tant il s’avère efficace dans son action.

Sous la direction d’Albert Hughes (Le Livre d’Eli) le premier épisode tente lui aussi de nous accrocher avec une introduction musclée de plus de 10 minutes. THE CONTINENTAL use ici d’outils efficaces du genre, mais ne les réinvente jamais. Faux plan séquence, tirs nerveux et meurtres en pagaille à travers le décor sont des visions plaisantes, mais presque éculé. Fatalement, si on la compare aux films, la série fait pâle figure. Notamment vu la qualité atteinte dans le dernier en date. 

Là où la mini-série pouvait se distinguer, c’est par le biais de ces personnages et ensuite sa riche mythologie.

Doté d’une distribution de taille idéale (une petite dizaine de crédité, tout autant de second rôle) relativement charmante, le montage (et le manque d’action du second épisode par exemple) permet à certains de reluire. Succinctement, mais suffisamment comparé au long-métrage. Si la saga n’a jamais manqué de personnage iconique et/ou haut en couleur, la série se veut plus terre-à-terre. Moi grandiloquente et plus plausible. C’est notamment ce qu’on découvre d’un monde plus cohérent et qui ne semble pas uniquement dicté par les assassins.

Néanmoins, dans cet esprit de cohérence THE CONTINENTAL échoue à se montrer inventive. Elle peine même réellement à faire vivre son décor atypique, à savoir son hôtel. Parallèlement, le New York des années 70 semble parfois presque trop caractérisé. Un travail de studio un peu trop léché.

CONCLUSION

Le constat de cette courte mini-série s’avère ainsi mitigé. Malgré son enveloppe agréable, ses personnages bien caractérisés, ou son action efficace, THE CONTINENTAL dispose de lacunes au sein même de ses qualités. La preuve, sa photographie carte postale s’avère trop sombre, ses personnages manque de profondeur, et ses scènes d’actions demeure limités.

Enfin, avec un si court format on peut s’agacer des choix narratifs qui sont fait à l’écran. Notamment avec un final d’1h40 qui abat ses barrières du sérieux et vire au défouloir vitaminé. Mais tandis qu’on passe d’une pièce à une autre lors de sa tuerie, l’impression de rendez-vous manqué subsiste. Et c’est bel et bien le cas, hélas, avec un dénouement facile qui ne rend pas hommage à son univers inédit.


Les + :

  • Un postulat exaltant, qu’il s’agisse de son univers comme du lieu iconique choisi
  • Une retranscription vintage et urbaine de bonne facture
  • Malgré son manque de profondeur, une palette de protagonistes (principaux comme secondaire, et principalement féminin) bien dosée
  • Quelques scènes de bastons (notamment dans son final) assez divertissantes

Les – :

  • Un problème de rythme et de choix d’intrigue un peu agaçant vu le format
  • La faible utilisation (et utilité) de l’hôtel Continental et du monde qui le régit
  • Des limites techniques, notamment dans une photographie trop sombre qui semble cacher le travail de studio
  • Fatalement la comparaison avec la quadrilogie menée tambour battant par Keanu Reeves se fait. Et fait pâle figure malgré ses efforts

MA NOTE : 14/20

CRÉATEUR(s) : Greg Coolidge & Shawn Simmons & Kirk Ward

AVEC : Colin Woodell, Ayomide Adegun, Mishel Prada, Hubert Point-Du Jour, Nhung Kate, Jessica Allain, Ben Robson, Jeremy Bobb, et Mel Gibson,

mais aussi : Adam Shapiro, Katie McGrath, Peter Greene, Ray McKinnon, Zainab Jah, Marina Mazepa, Mark Musashi, Kirk Ward (…)

ÉPISODES : 3 / Durée (moyenne) : 1h30 / DIFFUSION : 2023

GENRE : Thriller, Action / CHAÎNE(s): Peacock / Amazon

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