EN DEUX MOTS : Petite, mais alléchante nouveauté disponible sur nos écrans noirs dès le 31 mai, THE BOOGEYMAN adapte une énième nouvelle du maître de l’horreur Stephen King. Entre le petit et grand écran, les adaptations du prolifique auteur se succèdent. Avec peu de réussite à la clé. Aujourd’hui, avec ce croque-mitaine, on assiste à une copie très honorable de ce large panel, qui ne révolutionne pas le genre, mais qui dispose de beaux frissons.
Le grand amateur d’épouvante-horreur qui sommeil en moi, mais aussi de l’écrivain en question, ne peut que se réjouir de ce constat. Avec sa relative courte durée et la maigre intrigue dévoilée le film dispose de quelques lacunes communes au genre. Pourtant, son réalisateur, loin d’être novice, use de chaque minute pour exploiter son climax d’horreur. THE BOOGEYMAN est une proposition intemporelle et intimiste de la bébête qui se tapit dans l’obscurité.
Sadie Harper, une jeune lycéenne, et sa petite sœur Sawyer sont encore sous le choc de la mort récente de leur mère. Dévasté par sa propre douleur, leur père Will, thérapeute de profession, ne leur prodigue ni le soutien ni l’affection qu’elles tentent de lui réclamer. Lorsqu’un patient désespéré se présente à l’improviste à leur domicile pour demander de l’aide, celui-ci fait entrer avec lui une terrifiante entité s’attaquant aux familles et se nourrissant de leurs plus grandes souffrances.
Allociné
Son introduction dans sa proposition de simplicité d’épouvante est d’ailleurs de bon augure. Une enfant seule qui pleure, une porte qui s’ouvre, une voix rauque et manipulatrice puis une esquisse de monstruosité… Avec sa caméra qui tournoie tranquillement et sournoisement, il n’en fallait pas plus à Rob Savage pour maîtriser son sujet et exploité la peur du noir. Peur infantile, peur de toujours.
ALONE(S) IN THE DARK
Le film débute alors réellement sur la présentation des traumas familiaux. Et d’une famille au cœur du récit, ébranlée par le deuil. La partie dramatique présente des profils éculés, dans un chemin de croix tout aussi poncé. Face à la caméra, heureusement, les trois principaux personnages (et notamment les deux sœurs) demeurent formidables.
Sophie Thatcher, d’abord, bouffe l’écran dans un registre d’expression qui rappelle son rôle iconique dans Yellowjackets. Chris Messina interprète quant à lui à merveille ce profil de père incapable de communiquer avec ses filles. Tandis que la jeune (11 ans depuis le 02 juin) mais déjà rodée, Vivien Lyra Blair dévoile ce qu’il faut de peur et de nonchalance dans le rôle de cette petite-fille confronté à la créature en premier lieu.
Concernant celle-ci, et vu la faible ligne directive que dévoile son trio de scénaristes, THE BOOGEYMAN propose une première moitié de film très efficace malgré l’intronisation rabattus de son contexte familial. Sans réel temps mort malgré un rythme linéaire, Rob Savage parvient à faire subsister la peur et une moindre tension en quelques secondes. Ou quelques plans astucieux.
Pour ce faire, le réalisateur et son équipe technique se concentrent sur des éléments d’ombres et de lumières simples et très efficaces, dans des décors de maison coloniale typique. De plus, ils limitent les jump-scares pour se concentrer sur le profil effrayant de ce croque-mitaine.
La deuxième partie du film, et notamment ses vingt dernières minutes, beigne quant à elle dans la pure tradition du film de monstre. Enquête puis affrontement de la créature. Toujours très sombre dans ses scènes d’épouvante, le film dévoile avec suffisamment de parcimonie le physique de sa créature. Un physique qui me rappelle d’ailleurs les créatures glaçantes du jeu-vidéo Until Dawn. Néanmoins, dans ses tenants et aboutissants, la conclusion demeure convenue. Dans les registres du drame comme de l’épouvante-horreur.
CONCLUSION
Quoi qu’il en soit, THE BOOGEYMAN demeure une belle petite proposition de trouille. Peu original, mais efficace au possible grâce à ses atouts de mise en scène et sa petite brochette d’acteurs.
Néanmoins, ce n’est pas une production à faire pleuvoir les dollars, comme le prouve une moyenne de notes spectateurs assez faibles. (2.7/5 sur AlloCiné, 6.2/10 sur IMDb). Et même si la presse est loin de l’avoir encensé, sa moyenne reste plus élevée. Preuve que tout de même ce Croque-mitaine est une petite œuvre horrifique qui privilégie la technique au cahier des charges typiques d’un genre trop souvent nanardesque.
Les + :
- Une mise en scène et en tension idéales
- Un très chouette trio de têtes
- Un déroulement linéaire, mais aussi efficace que la concision de ses scènes de trouille
Les – :
- Une intrigue éculée
- Une dernière partie de film moins réussie que la précédente
MA NOTE : 14.5/20
RÉALISATION : Rob Savage / SCENARIO : Scott Beck & Bryan Woods et Mark Heyman
AVEC : Sophie Thatcher, Chris Messina, Vivien Lyra Blair, mais aussi : Marin Ireland, David Dastmalchian, Lisa GayHamilton (…)
DURÉE : 1h39 / SORTIE : 31 Mai 2023 (France)