EN DEUX MOTS : Valeur sûre confirmée pour Six Feet Under, qui, à l’aide d’HBO confirme son statut de série phare en optimisant tous ses atouts les plus simples, de façon droite et concise. Si la première saison avait déjà su apporter une belle profondeur à ses personnages, cette suite s’enquit des caractères distincts de chacun pour les faire interagir dans des situations toujours plus cocasses.
Car il faut remettre cette comédie dramatique dans son contexte du début des années 2000 pour s’apercevoir de son audace salvatrice. Cette audace n’est pas uniquement verbale, mais aussi scénaristique (les infidélités béantes du couple phare du show) ou encore visuelle (une nudité quelquefois cru). Un bon melting-pot varié qui parvient à se renouveler pour ne pas ennuyer son spectateur sur près de 13 heures.
Dans un premier temps les membres de la famille Fisher sont évidemment continuellement mis à l’honneur, avec pour chacun leurs moments de gloire et bien plus de désespoir personnel. Si les personnages de David (Michael C.Hall) et Ruth (Frances Conroy) brillent par leur singularité, cette deuxième saison fait honneur à l’aînée, Nate (Peter Krause) conscient de sa maladie et qui va alors changer d’humeur presque régulièrement. La situation de peur chez le personnage va ainsi déployer un humour toujours plus salvateur, idéalement délivré par l’acteur.
C’est cette subtilité qui tranche avec le drame classique et aborde les situations critiques avec une certaine aisance grinçante. Les exemples se multiplient à l’écran avec les différentes relations amoureuses auxquelles sont confrontés nos héros, toutes plus explosives les unes que les autres.
La meilleure d’entre elles concerne donc Nate et Brenda (Rachel Griffiths), qui, elle-même dans un comportement lunatique, se met à coucher avec nombre d’inconnus dans des fantasmes toujours plus inquiétants. Et alors qu’on apprend que Nate va devenir papa après une nuit d’égarement auprès d’une ex (Lili Taylor), les choses s’enveniment jusqu’à l’explosion. Une ligne narrative surprenante et plaisante dans ses rebondissements et ellipses de temps séparés, qui va alors se conclure par l’entrée au bloc de notre tête d’affiche, fraîchement père.
Enfin, le petit plus qui rend également cette seconde saison encore meilleur que la précédente est le soin apporté à l’écriture des quelques seconds rôles. A commencé par les récurrents, comme le prouve celui de Brenda, mais aussi Frederico (Freddy Rodriguez) et Keith (Mathew St. Patrick), qui évoluent tous deux indépendamment et modérément par rapport aux principaux personnages.
Et si cette saison ne rend pas encore hommage à Claire (Lauren Ambrose), la présentant comme une gamine encore paumée, on imagine bien par la suite une belle évolution de son personnage. Encore trois saisons dont les péripéties de vie donnent envient d’être rapidement découvertes.
MA NOTE : 16/20
CRÉATEUR: Alan Ball
AVEC: Peter Krause, Michael C.Hall, Frances Conroy, Lauren Ambrose, Rachel Griffiths, Freddy Rodriguez,
Mathew St. Patrick, Lili Taylor, Ed O’Ross, Jeremy Sisto, Joanna Cassidy, et Richard Jenkins (…)
ÉPISODES : 13 / Durée : 55mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2002
GENRE : Drame, Comédie CHAINE DE DIFFUSION : HBO