SEE – saison 3 (finale)

A l’aveugle sur un chemin définis

EN DEUX MOTS : La première série d’action d’Apple TV+ débute et s’achève avec la star Jason Momoa en tête d’affiche. Ceux malgré un univers potentiellement riche à peine effleuré. SEE comptabilise ainsi 24 épisodes dans son épopée S.F. Ce dernier chapitre se rapproche alors davantage du second que du premier supervisé par Steven Knight.

Sous la supervision du cinéaste d’actionner Jonathan Tropper, cette 3ème saison vise la continuité avec 1 an (a un jour près) qui sépare celle-ci de la précédente. (Celle-ci a débuté le 27 août l’année dernière). Avec en prime une ellipse de temps moindre mais significative dans le récit. Un nouvel équilibre rapidement relancé dans l’intrigue qui replace (et remplace pour les autres) les principaux personnages dans cette problématique finale.

Quand MOMOA est là tout va

ON VOIT MAL LA DIFFERENCE

SEE conserve une partie de ses qualités, mais aussi l’intégralité de ses défauts. Esthétiquement très convaincantes (pour une production de son ampleur), des décors, à la pyrotechnie jusqu’aux chorégraphies. Le bât blesse dans le déroulement de sa narration à l’écran. Classique dans ses rebondissements et dans ses enjeux, cet aspect a également le défaut de rabaisser le niveau d’interprétations. D’un casting pourtant plein de charme.

Car la série peine à insuffler une dimension épique à son ultime saison pour différentes raisons. D’abord avec la créditation du très mauvais David Hewlett dans le rôle de Tormada, déjà aperçu en saison précédente. Agaçant et stéréotypé, celui-ci (à l’origine de la dernière menace) s’efface heureusement en dernière partie avec le véritable retour de Sibeth (Sylvia Hoeks), comme antagoniste majeure. Cela prouve toutefois toute la pauvreté linéaire du déroulement du récit, pourtant court de 8 épisodes.

8 épisodes durant lesquels tous les éléments secondaires de l’intrigue – politique, clans, savoirs des voyants, etc. – seront vite balayés. Un empressement logique mais amère dans l’intérêt d’une conclusion expéditive qui s’oriente sur les aventures de ses personnages. De l’aventure et de l’action SEE n’en est pas avare, là où ses rebondissements s’avèrent sans surprises. Et tout aussi fade que ses raccourcis narratifs.

Ainsi, avant même sa mi-saison, et même si quelques petits remplissages subsistent (le calvaire de Sibeth dans la forêt l’est tout autant pour nous) la série joue la course contre la montre avant la dernière attaque. Elle incorpore un certain nombre de scènes d’actions et de situations, dont les chorégraphies s’essoufflent en redites, pourtant pas radin en mise à mort sous hémoglobines. On reconnaît typiquement le travail de Jonathan Tropper, efficace mais vite limité. 

LA DERNIERE BATAILLE

Avant les quasi deux heures qui concluent la série, peu d’événements méritent l’attention. Notamment meurtrier après l’évincement du repenti Harlan (Tom Mison) dans une fin pas très subtile. Sauf qu’arrivé à la conclusion tant attendue les choses ne s’améliorent pas. A commencer par un septième épisode très décevant et mou après ses premières minutes destructrices. Celui-ci s’attarde notamment sur la relation naissante des deux amants héros pour renforcer le sacrifice de Baba dans le final.

Arrive celui-ci, dernière démonstration à ciel ouvert d’exécutions sanglantes ou s’illustrent nos héros. Le mastodonte Jason Momoa tout d’abord dans son armure nippone attractive, accompagné du dernier récurrent en date Michael Raymond-James. Un ami-allié du passé tout juste efficace dans son utilisation. Et ressort humoristique éculé. Sans surprises les deux antagonistes succombent face à leurs chimères tandis que nôtre tête d’affiche se sacrifie dans un acte héroïque au possible. 

Ainsi après une demi-heure d’action qui parfaitement définissent les deux dernières saisons, son long épilogue bouclent son univers. Une autre demi-heure qui amène douceur et compromis parmi les nombreux survivants. D’un aveuglément voulu pour Kofun (Archie Madekwe) jusqu’à la découverte d’une communauté voyante pour le couple Haniwa (Nesta Cooper) / Wrenn (Eden Epstein). Des composés aussi feignants que peu originaux toutefois. 

Quoi qu’il en soit on retiendra la réalisation unique d’Anders Engström qui met en scène tous les épisodes. Mais aussi le sentiment d’une saga d’action qui a trop vite changé de cap (et s’est amoindri) malgré un certain potentiel.


CONCLUSION

Les + :

  • Même s’il n’étoffe pas son jeu bestial, Jason Momoa épate par sa présence
  • Un esthétisme général plutôt réussi et crédible

Les – :

  • Un déroulement narratif sans charmes et sans surprises
  • Des raccourcis dans la conclusion d’un univers potentiellement riche
  • Un, puis une, antagoniste(s) caricaturale au possible
  • Des combats qui perdent même en efficacité

MA NOTE : 12.5/20

CREATEUR : Steven Knight

AVEC : Jason Momoa, Hera Hilmar, Sylvia Hoeks, Christian Camargo, Nesta Cooper, Archie Madekwe, Eden Epstein, Olivia Cheng, Tom Mison, David Hewlett, Michael Raymond-James,

mais aussi : Dean Jagger, Trieste Kelly Dunn, Tamara Tunie (…)

EPISODES: 8  / Durée : 52mn   ANNÉE DE DIFFUSION: 2022

GENRE : Drame, Action, Science-fiction      CHAINE : Apple TV +

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