RESIDENT EVIL – saison 1

L’horreur de l’adaptation Netflix

EN DEUX MOTS : Franchise d’abord vidéoludique qui s’est offert une seconde jeunesse ces dernières années et qui cumule plus de dix opus, une longue saga de films aussi catastrophique que divertissant, un reboot sur grand écran en total série Z l’année dernière, ET quelques adaptations animés…

RESIDENT EVIL est un phénomène datant de 1996. Aujourd’hui, la licence s’ouvre réellement au format série en live-action sous la houlette du géant Netflix avec cette saison 1.

La saga prend ici un tout nouveau départ et ne tente pas le reboot, en mettant au goût du jour son récit par deux intrigues distinctes. C’est dans un tourbillon de références à la franchise avec une bonne dose de modernité que la série se dévoile via une première saison de 8 épisodes totalisant les 7 heures de visionnage. Le résultat s’avère parfois aussi divertissant que la saga de Milla Jovovich et respire le plus souvent le nanar de 2021 tant la série demeure impersonnelle que casse-gueule techniquement.

Elle part d’un postulat concis et évolue donc de façon linéaire sur ses deux intrigues entre 2022 et 2036. Ici, on retrouve le célèbre antagoniste Albert Wesker interprété par le monolithe Lance Reddick qui s’avère être aux antipodes physiques (et plus nuancé psychologiquement) que la version originale.

Plus étonnant encore, celui-ci a la morale naturellement douteuse, est transformé en laborantin de génie plutôt qu’en homme d’action et se voit doter de deux filles. Des jumelles du même père, mais pas la même mère (merci la science…) – adolescente de 14 ans (Tamara Smart / Siena Agudong) en 2022 et aux caractères opposés qui vont vite se retrouver au cœur des conspirations d’Umbrella Corporation.

La série télévisée s’essaye donc à quelque chose de complètement inédit, dans les coulisses de la célèbre organisation pharmaceutique qu’elle remet au goût du jour. Elle plante même son intrigue dans un monde contemporain qui ne cesse de nommer des entreprises réelles et fait de sa PDG – interprétée par Poala Nunez – une antagoniste manipulatrice et sans moral.

Lance Reddick & Poala Nunez

Et si les différences drastiques pour un remaniement de scénario ne semblent pas si farfelues, c’est dans sa transposition à l’écran que le bât blesse. Clichés et sans aucunes idées originales, le new Racoon City est ainsi présentée de façon austère, clinique, et totalement moderne sous des couleurs blanches ou grises. Le pire s’effectue dans l’intrigue post-apocalyptique de 2036, soit 14 ans après la mystérieuse catastrophe qui a ravagé l’humanité.

Ici, la mise en scène peu inspirée enchaîne les clichés et les fausses tensions fasse à des morts-vivants vivaces, mais souvent mal représentés. Les figurants qui composent son univers sont une succession de clichés du genre en manque total de naturel. De plus, l’action qui se concentre intégralement sur une Jade adulte (Ella Balinska) peine sérieusement à passionner. Très vite, le show se présente donc comme un sympathique nanar.

Ella Balinska

Hélas, le récit aussi suit cette mouvance dans la caractérisation de ses personnages (de seulement 6 récurrents, dont 4 sont les deux sœurs Wesker à 14 et 28 ans), dans ses différents mystères et lorsqu’elle distille un suspense nul autour de ses rebondissements d’actions. Cela fait un bon nombre de défauts et peu de qualité et pourtant ce qui sauve du naufrage total ce RESIDENT EVIL made in Netflix, c’est sa volonté à transposer une ambiance un tant soit peu fidèle à sa mythologie. Et aussi, car toutes ces adaptations précédentes croulent sous la niaiserie. 

Par défaut, la saga vidéo ludique demeure culte non pas par son sens de la narration, mais par son immersion dans l’horreur. À ce niveau, la version 2022 manque d’hémoglobine, de moment gore assumé et surtout de terreur, mais impose une envie de vouloir convaincre dans son bestiaire divers et variés. Hélas, plus la série avance au cours de sa saison, plus elle berce dans la niaiserie.

D’un côté, l’intrigue de 2022 s’avère plus solide, mais ses errances teenage finissent de la plomber, tandis que l’intrigue de 2036 centré sur Jade verse certes dans l’action, mais dévoile des moments d’horreur télécommandés sous quelques effets de plus en plus ringards.

Adeline Rudolph

L’arrivée tardive d’une Billie adulte (Adeline Rudolph) bien trop peu exploité et caricatural, des zones d’ombres sans utilités, des maquillages hideux pour les zombies, jusqu’à des moments de cinéma aux ascendants léger, ringard et pop ont raison d’une envie de fan qui s’étiole notamment en deuxième partie de saison.

RESIDENT EVIL atteint un niveau nanardesque dans le nanar même. Un exploit télévisuel très rarement effleuré et qui démontre une fois encore le talent de Netflix dans l’exploitation de franchise culte.


Les + :

  • Une certaine volonté de s’approprier l’univers horrifique

Les – :

  • Un enchaînement de clichés de situations
  • Un scénario original et rapidement sans originalités de genre
  • Une adaptation en série B en mode nanar total

MA NOTE : 9/20

CRÉATEUR : Andrew Dabb

AVEC : Ella Balinska, Tamara Smart, Siena Agudong, Adeline Rudolph, avec Lance Reddick, et Paola Nunez (…)

ÉPISODES : 8 / Durée : 52mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Thriller, Action, Epouvante-horreur, Science-fiction CHAINE : Netflix

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