QUARRY

Déchéance humaine

EN DEUX MOTS : Deuxième nouveauté de taille cette année pour Cinemax. Après avoir donné un bon coup de balais au genre de l’épouvante-horreur avec Outcast, la chaîne (en filiation avec HBO) livre pour l’automne l’étonnant et discret thriller : QUARRY.

Adapté d’une série de nouvelles, on sent clairement la rigueur de la narration et la description des personnages comme inspirée d’une écriture de choix. L’idée, elle, s’apparente davantage à celle d’un long métrage âpre et intense, mais s’applique avec le recul à merveille au huit heures de cette première saison. L’histoire donc de Mac Conway (Logan Marshall-Green), vétéran du Vietnam, qui en 1972, après deux missions difficile rentrer définitivement chez lui à Memphis sur les rives du Mississippi.

Ce n’est malheureusement pas en héros que celui-ci est accueilli mais comme un criminel de guerre (pour avoir participé au massacre d’un village de pêcheurs), blanchi par son Gouvernement mais pas par le peuple Américain. Ce contexte de tension est aisément palpable à l’écran de façon intelligente, d’autant que jusqu’au final, la situation sur la culpabilité de Mac demeure un mystère.

C’est donc peu après son retour qu’un homme mystérieux se faisant appeler ‘’l’Agent’’ (Peter Mullan) fait son apparition, afin de lui proposer le job très lucratif de tueur à gages. Il faut relativement peu de temps pour comprendre la spirale infernale qui va alors s’abattre sur notre héros, grignoté peu à peu par ses démons.                                                     

Plusieurs points, banales sur le papier, font de QUARRY un thriller rarement vu aussi marquant à la télévision. En premier lieu sa tête d’affiche. Meurtries, réaliste, à la fois effrayant et impressionnant d’intensité, l’acteur livre une performance bien au-delà du rôle écrit à sa base. Certes cela laisse peu d’espace pour la distribution secondaire, mais la richesse d’écriture permet aux récurrents d’effectuer un sans-fautes (Damon Herriman, Edoardo Ballerini…). 

La belle surprise du casting vient cependant du rôle balisé de la femme du héros, Joni (Jodi Balfour) qui fait preuve d’un naturel et d’une repartis de réelle femme moderne. Son kidnapping et l’absence de la double-vie qu’évite le couple avant la mi-saison est donc une réussite scénaristique pour son genre, trop souvent abordé dans un scénario similaire (ex : Breaking Bad).

Enfin, après la surprise de la distribution, la qualité du scénario, c’est l’esthétisme de la série qui fait mouche ici. Outre le style 70’s toujours indémodable à l’écran, ce thriller délivre quelques scènes d’une violence inouïe !

Et c’est clairement dans ce genre de rigueur que QUARRY puise sa force et sa différence. Comme la preuve d’un récit profond et naturel qui nous retournerait l’estomac par son réalisme. Des choses concrètes et qu’on voit que trop rarement sur petit et grand écran. Bref, une qualité qui pèse lourd dans la balance.     



MA NOTE : 16/20

CREATEUR(s): Graham Gordy & Michael D. Fuller

AVEC: Logan Marshall-Green, Jodi Balfour, Peter Mullan, Damon Herriman, 

Edoardo Ballerini, Nikki Amuka-Bird, Mustafa Shakir, Josh Randall, 

Ann Dowd, Happy Anderson, Skipp Sudduth, Kurt Yaeger, 

Tom Nooman, Aoibhinn McGinnity, et Jamie Hector (…) 

 EPISODES : 8  / Durée : 58mn  ANNÉE DE DIFFUSION : 2016

GENRE : Drame, Thriller   CHAÎNE DE DIFFUSION : Cinemax

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