EN DEUX MOTS : 1er gros projet concret de l’ère Star Wars / Disney +, l’excitant retour du plus emblématique et sympathique Jedi ce fait sur petit écran, bien que le projet ait initialement été pensé pour le grand. Un détail qui va d’ailleurs se faire ressentir sur le contenu de cette saison.
LA RANÇON DU SUCCÈS
La première car oui Disney opérant des changements toujours selon ses succès et le marché actuel (une belle preuve de possible amputation de qualité a mon sens), la fin (et notamment le destin d’un personnage en particulier) du show en question aurait été modifié en cours de route au vu du succès fulgurant de la série sur la plateforme. Suite, il peut aisément y avoir quoi qu’il en soit puisque ici le studio et ses scénaristes se base sur la large time-line qui sépare les deux premières trilogies. Et précisément 10 ans après La Revanche des Sith.
On découvre un OBI-WAN KENOBI légèrement vieilli – tant l’acteur écossais Ewan McGregor rempile avec naturel la robe de chambre plus de quinze ans après – mais surtout abattu par les épreuves passées et la dissolution de l’ordre Jedi. Le projet mêle évidemment exaltation et criantes malgré le retour de sa tête d’affiche, mais le teasing du retour de Dark Vador, antagoniste ultime et inégalé sur plusieurs générations, avait de quoi séduire.
Pour ça l’équipe émérites de scénaristes – allant de Joby Harold (Army of the Dead), Hossein Amihi (Drive), jusqu’à Stuart Beattie (Collateral) – use bien du seigneur Sith pour sa 1ère confrontation avec son ancien maître depuis sa transformation. La production fait même revenir (pour plus de cohérence que d’utilité) le précédent Anakin interprété par Hayden Christensen (à la carrière moins exaltante que son comparse). Le concept trouve sa réussite dans un costume inimitable bien entendu, mais surtout par l’utilisation de la voix mythique de Vador grâce au retour du nonagénaire James Earl Jones en voix off.
Pas tant du fan-service qu’une certaine cohérence, toujours est-il que la série (diffusée depuis le vendredi 27 mai avec deux épisodes, puis les 4 mercredi suivants à raison d’un épisode par semaine) explose les compteurs sur Disney +, qui fantasme déjà.
SANS FOI NI FORCE
Toutefois, cette mini-série de base (ou long film de 3h30) qui se décompose en 6 courts chapitres révèle tout de même quelques surprises.
Alors qu’on pouvait craindre à l’instar de Boba Fett, a une intrigue stagnante sur l’éculé planète désertique Tatooine, la série, dès son 1er épisode, nous présente à contrepied le destin parallèle d’une jeune princesse Leia âgée de 10 ans, kidnappée par de mystérieux ravisseurs. Et c’est donc à l’ancien Jedi qui a perdu la Foi (enfin la Force) qu’on demande de la retrouver.
Ainsi, après une longue introduction qui s’attarde sur la nouvelle vie d’Obi-Wan (un travail à la chaîne et des trajets routiniers, ou celui-ci ne défend même plus les opprimés) qui veille de loin sur un tout aussi jeune Luke Skywalker, nouvelle dynamique et nouveaux antagonistes nous sont présentés.
De terribles inquisiteurs (Rupert Friend et Sung Kang méconnaissables) dont la troisième sœur (Moses Ingram, largement critiqués malgré la force de caractère qu’elle déploie autour de son personnage central) dont le destin sera éclairé en fin de saison. Mais c’est surtout le profil d’une jeune et téméraire Leia incarnée avec malice par la jeune Vivien Lyra Blair qui se révélera être l’atout : mignon, comique, et kid du show.
Ça sera surtout le prétexte à la série de suivre moultes péripéties aux confins de l’espace (d’une ville rempli de chasseurs de primes, a un village sous contrôle ennemie, un vaisseau impérial, jusqu’à de mines rebelles) pour secourir puis re secourir une princesse en détresse et redonner une motivation a un Jedi fatiguée.
Sous la direction unique de la réalisatrice Déborah Chow (réalisatrice série sur notamment The Mandalorian, Better Call Saul, American Gods, ou Mr. Robot) OBI-WAN KENOBI se révèle être une aventure solide, efficace, et parfois montée aussi rapidement qu’un long métrage tant les évènements s’enchaînent. La série ne manque pas de moyens mais bien évidemment d’originalité, sans surprises.
Elle parvient à faire la part belle a de nombreux seconds rôles alliés comme ennemis en seulement quelques épisodes (bien qu’étant incapable de les approfondir) mais là où elle déçoit réellement c’est par là confrontation d’Obi-Wan avec son ancien padawan qui manque de force épique avant le chapitre 6. Et ce malgré une certaine noirceur dans sa mise en œuvre à l’écran avec un Dark Vador sans pitié qui fait un retour fracassant dans le 3ème épisode.
Son final mélange tous les points forts et faibles de sa saison en un épisode condensé de 45 minutes. Malgré une intrigue téléphoné le duel qui oppose Obi-Wan à Dark Vador fait son effet, c’est indéniable, et notamment grâce à la réalisation intimiste de sa metteur en scène. Lisible, puissant, l’affrontement dispose d’une imagerie forte, surtout dans ses derniers instants avec le masque fendu de Vador. Parallèlement, le retour sur Tatooine autour du jeune Luke convainc beaucoup moins. Reste des adieux cute mais efficace entre Obi-Wan et Leia, la plus belle interaction de cette salve d’épisodes à coup sûr.
Avec du fan-service, des caméos (Liam Neeson & Ian McDiarmid dans leurs rôles respectifs) et moultes références à la saga et donc sans grand intérêt scénaristique dans sa finalité si on exempt de chaleureuses retrouvailles, OBI-WAN KENOBI demeure un pur produit de consommation… de qualité c’est indéniable !
MA NOTE : 14.5/20
CREATEUR(s): Joby Harold, Hossein Amini & Stuart Beattie
AVEC : Ewan McGregor, mais aussi : Vivien Lyra Blair, Moses Ingram, Sung Kang, Rupert Friend,
Rya Kihlstedt, Indira Varma, O’Shea Jackson Jr., Kumail Nanjiani,
avec Jimmy Smits, Joel Edgerton, et Hayden Christensen, avec la voix de James Earl Jones (…)
EPISODES: 6 / Durée : 45mn ANNEE DE DIFFUSION: 2022
GENRE : Aventure, Action, Science-fiction CHAINE: Disney +
[…] de surprendre, t’elle THE MANDALORIAN ? Le fan-service et trou scénaristique t’elle OBI-WAN KENOBI ? Ou bien le nanar intersidéral, en manque total de visions, t’elle BOBA FETT ? La réponse […]