EN DEUX MOTS : La claque de 2015, et accessoirement, la petite bombe qui m’a fait découvrir la chaîne méconnue USA Network, revient cet été, de façon toujours plus ambitieuse. La première saison nous avait étonnés par sa richesse d’écriture psycho et sa mise en scène indé’, posée et travaillée qui favorise les travellings.
Elle traitait, dans un rythme parfois en dent de scie, de la psychologie à double personnalité comme personne grâce à un twist renversant.
Cette suite directe pose à nouveau mille et une questions aux risques de décrocher plus d’un téléspectateur par sa rigueur. Et pourtant non, car elle subjugue et corrige le tire par un rythme effréné ainsi qu’un traitement des rebondissements addictif. Tel un thriller purement moderne.
Introduisant de nouvelles têtes et icônisant les anciens, cette saison 2.0 prend même le risque de la redite par une grosse manipulation du téléspectateur. À mi-saison, après une maîtrise du suspense exemplaire dans son genre, on découvre qu’Elliot (Rami Malek) s’est imaginé un monde cocon, le coupant de la réalité.
Ce qui l’annexe de sa réelle condition : l’emprisonnement. Un détour scénaristique plus tard en jouant d’une ironie et d’une erreur de la société fulgurante, il est tout de même de nouveau libre de ses mouvements. Sauf que le monde autour de lui est toujours aussi instable économiquement, au même titre que les apparitions de Mr. Robot (Christian Slater), toujours plus dévastatrice sur son inconscient.
Diablement écrit et réalisé en intégralité cette fois par Sam Esmail, son créateur n’hésite plus à imposer le suspense de façon quotidienne auprès de son public. Pour ce faire, les principaux protagonistes sont parfois absents le temps d’un épisode ou deux, dans une tension souvent palpable. On a la concrétisation de se trouver devant un matériau abouti. Qui a su largement conserver l’ensemble de ses atouts techniques, dont certains apparaissent dorénavant comme grandiose (de son ambiance parano à sa bande-son tout aussi dingue). En délivrant un hymne politique sur la mondialisation et la manipulation des richesses toujours très fort et endiablé.
Les têtes d’affiches font forcément beaucoup dans cet ensemble cadré avec soins et permettent d’assister à une grande diversité de caractères bluffant de mystères. Portia Doubelday et Stephanie Corneliussen le confirment aisément dans leurs rôles de femmes fortes, mais la révélation de cette saison vient avant tout de Grace Gummer (fille de Meryl Streep) en agent du F.B.I insomniaque.
En soi, Mr. Robot s’inscrit parmi les meilleurs, sans nul doute.
MA NOTE : 16.5/20
CRÉATEUR: Sam Esmail
AVEC: Rami Malek, Carly Chaikin, Christian Slater, Portia Doubleday,
Michael Cristofer, Grace Gummer, Stephanie Corneliussen, B.D Wong,
mais aussi : Omar Metwally, Michael Drayer, Azhar Khan, Sunita Mani,
avec Gloria Reuben, Graig Robinson, et Martin Wallström (…)
EPISODES: 12 / Durée : 48mn ANNÉE DE DIFFUSION: 2016
GENRE : Drame, Thriller CHAÎNE DE DIFFUSION : USA Network