
EN DEUX MOTS : Avant-dernier film de la Compétition à être projeté, Lurker titiller ma curiosité avant tout pour son scénariste et jeune producteur Alex Russell qui a fait ses armes à la télévision. (Et notamment sur les séries plébiscitées The Bear et Acharnées). Sans surprises, il signe ici le scénario, mais il s’agit surtout de sa première réalisation. Une énième parmi tant d’autres au sein de la Compétition, mais non sans surprises.

À l'occasion de la 51e édition du Festival du cinéma Américain de Deauville, retour sur quelques séances et films inédits projetés durant l'événement. En l'occurrence ici le : 12e film de la compétition projeté le jeudi 11 septembre.(En présence du réalisateur Alex Russell et du comédien Théodore Pellerin).
En effet, pour raconter son histoire, le jeune cinéaste fait appel au Français (Québécois) Théodore Pellerin. Forcément une autre petite curiosité très cocorico pour un festival consacré au cinéma américain, surtout quand le jeune sera très prochainement à l’affiche du film français Nino. Les deux hommes viennent en tout cas présenter le film et nous promettent un rêve américain qui semble sans limites.
Et au-delà de sa réflexion final, un drame, mais rempli d’humour. Aussi malaisant et pervers soit-il. Pari réussi ? Absolument, malgré des imperfections presque inévitables.
Un vendeur solitaire infiltre peu à peu le cercle intime d’une pop star en pleine ascension. À mesure qu’il devient un membre indispensable de ce groupe, la frontière ténue entre amitié et proximité se brouille et devient une question existentielle pour le jeune homme.

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Quand on connaît les travaux précédents du réalisateur, les influences et les thèmes abordés dans son 1er film sont évidents. Des rapports humains intenses, parfois pervers ou malsains. Et une route vers le succès qui implique des sacrifices. Ainsi, sous sa mise très indé’, quasiment docu (et ça ne dort pas de nulle part), Alex Russell filme au plus près des visages et s’attarde souvent sur le malaise de ses personnages.
Le film est truffé de ce genre de situations et fait donc rire, jaune. En revanche, si cette ligne malsaine est continue durant ses 100 minutes et entrecroisent passions et ambitions (toxique) ou autre jalousie, Lurker tutoie le réel avec tact. Souvent. On peut donc compter sur le physique du Québécois pour camper à merveille ce reptile (ou rôdeur) qui change de peau, mais aussi de sa pop-star interprétée avec justesse (entre vulnérabilité et égocentrisme) par Archie Madekwe. (découvert dans la série See).
Le reste du casting est plus anecdotique (c’est parfois dommage), mais rempli très bien l’espace tant les rapports de forces paraissent logique à l’écran. Enfin, si l’aventure dispose de son lot de rebondissements, manipulations, ou retournements, sa dernière partie précipite peut-être un peu trop l’aventure pour nous achever comme elle le doit, en bonne et due forme.
De plus, on pourrait regretter un manque d’ampleur plus concret quant à l’univers dans lequel nos personnages évoluent. (d’autant que la question de l’argent n’est jamais abordée). Néanmoins, Lurker décortique avant tout les rouages toxiques entre humains plutôt que son contexte économique. Alors on peut lui pardonner puisqu’il se révèle suffisamment juste pour convaincre. (en plus de se distinguer du reste de la Compétition.)
MA NOTE : 14.5/20

Les crédits
De : Alex Russell
Année : 2025
Durée : 100 min
Avec : Théodore Pellerin, Archie Madekwe, Zack Fox, Havana Rose Liu, Sunny Suljic, Wale Onayemi, Daniel Zolghadri
Nationalité : États-Unis
Scénario : Alex Russell
Directeur de la photographie : Pat Scola
Musique : Kenneth Blume
Montage : David Kashevaroff