LIAISON

Grandes têtes d’affiches, petite affaire d’espionnage

EN DEUX MOTS : Avec un catalogue qui s’étoffe petit à petit Apple TV+ dévoile en ce début 2023 sa toute première série française. En co-production avec l’Angleterre. Pour ce faire, elle conjugue un casting de renom, sous une direction plus modérée mais aguerrie. La série est en effet dirigée par la française Virginie Brac (Engrenages) à l’écriture, tandis que l’australien Stephen Hopkins (24 heures chrono) réalise l’intégralité de la saison, soit 6 épisodes.

« Liaison » est un thriller contemporain qui montre comment les erreurs du passé peuvent détruire l’avenir. Il mêle l’action à une intrigue captivante dans laquelle l’espionnage et les machinations politiques s’opposent à une histoire d’amour passionnée et tenace.

Apple tv +

Si son pitch semi érotique n’est pas son plus grand argument de vente ses deux têtes d’affiches suffisent pour exciter nos sens. La gueule de cinéma Vincent Cassel donne en effet la réplique à la vénéneuse Eva Green. Les deux charismatique artistes interprètes deux anciens amants emmêlés dans une vaste affaire d’espionnage mêlant cyber attaques et politique. Entre autres. Il n’en fallait pas plus pour s’immiscer dans le monde global de LIAISON.

JASON BURNE

Un thriller de notre époque qui a donc de l’ambition et n’hésite pas à se montrer aussi dynamique que large dès son épisode d’ouverture. Elle s’appuie sur un mélange des genres qui a tout pour plaire puisqu’elle allie de l’action dans sa partie espionnage et une intrigue politique avec divers jeux de manipulations. Jusqu’à sa vieille romance ravivée. Hélas, malgré toute sa bonne volonté LIAISON démontre vite ses failles. Notamment car elle ne s’avère convaincante ni dans l’un, ni dans l’autre.

Et c’est précisément par deux éléments techniques majeurs – scénario & réalisation – que la série s’essouffle de façon très précoce. Le premier tente inlassablement de jouer sur tous les tableaux dans une vaste intrigue qui s’étiole sur chacun des thèmes abordés. Avec en son centre un casting (principal comme secondaire) coincé dans des rôles mécaniques. Sa mise en scène nerveuse ne fait que souligner de façon bancale cet enchaînement de situations rocambolesque. Dans un montage souvent trop raide.

C’est aussi ce que tente de prouver ses moyens techniques mis en œuvre à l’écran. Avec de vaste plans sur des infrastructures majoritairement urbaines (on pense au barrage de la Tamise de son pilote). Ou encore sa bande-son dynamique dans ses séquences d’actions ou la présentation de ses grandes capitales au centre des divers événements du récit (Londres, Paris, Bruxelles…).

En soit LIAISON tente de jouer dans la cour des grands sans y parvenir. Qui n’est pas Jason Bourne qui veut. Son format demeure suffisamment large pourtant, mais se retrouve noyé par ses nombreux arcs narratifs dont aucun n’arrive à dépasser son enveloppe conventionnelle.

PIEDS D’AFFICHES

Son handicap narratif et sa mise en scène perfectible ne sont hélas pas sauver par son casting de renom. Pourtant suffisamment large pour convaincre lui aussi. En son centre, le duo peine à exister. Principalement en raison des quasi inexistantes (ou trop tardives et bancales) révélations de leurs passés communs.

Outre nos deux stars (qui manque clairement de sex-appeal à l’écran), le casting secondaire dispose de quelques noms et visages pourtant alléchants.

Du côté français le vétéran Gérard Lanvin incarne la figure mystérieuse du donneur de contrat qui joue sur les deux tableaux. Tout comme Stanislas Merhar et Irène Jacob se livre une petite guéguerre insignifiante entre le secteur privé des renseignements et la DGSE. A noter la présence de Thierry Frémont en président français insipide.

De l’autre côté de la Manche on peut principalement citer l’écossais Peter Mullan. Excellent dans différents registres et qui incarne ici un ministre de la vieille école. Ainsi, parmi ses protagonistes français comme anglais ou un casting secondaire qui pioche aussi au Moyen-Orient LIAISON ne procure aucune empathie. Et failli donc sur sa force du suspense.

À partir de la, peu de choses sont à sauver dans la série qui manque cruellement d’inventivité. Et de talent dans sa démonstration. Sa longue course-poursuite en seconde partie de saison, puis son final qui n’en pas vraiment un ne font qu’accentuer ce sentiment d’exécution sommaire. Peu inspiré. Ainsi LIAISON est le reflet bien fade d’une production française décevante de bout en bout.

CONCLUSION

Les + :

  • Un casting aux premiers abord s exaltant
  • Un mélange des genres bien sentis

Les – :

  • Un casting clairement sous exploités et peu inventif
  • Une narration et une ambition télécommandé
  • Une mise en scène et en suspense fade
  • Le manque cruel de sex-appeal du duo star
  • Un final abrupt et inachevé

MA NOTE : 11/20

CRÉATEUR(s) : Virginie Brac & Oliver Butcher

AVEC : Vincent Cassel & Eva Green, Gérard Lanvin, Peter Mullan, Daniel Francis, Stanislas Merhar, Irène Jacob, Laëtitia Eïdo,

mais aussi : Olivia Popica, Patrick Kennedy, Bukky Bakray, Eriq Ebouaney, Aziz Dyab, Lyna Dubarry, avec Patrick Malahide, Tchéky Karyo, et Thierry Frémont (…)

ÉPISODES : 6 / Durée : 52mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller, Espionnage / CHAÎNE : Apple TV+

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