EN DEUX MOTS : Pour sa nouvelle production du lundi soir (après The Gilded Age et We own this City cette année) HBO présente une nouvelle production écrite et réalisé par le renommé et cinéaste indépendant Olivier Assayas, qui réadapte ici l’un de ses long-métrage en mini-série. Il s’agit d’IRMA VEP une œuvre de 1996 qu’il remet au goût du jour de façon très personnelle puisqu’il navigue ici entre le remake, sous un format différent, mais aussi sous une partie quasi biopic via différents éléments de l’intrigue relatant sa vie personnelle.
SYNOPSIS: Mira (Alicia Vikander) est une star de cinéma désabusée à la fois par sa carrière et sa rupture récente. Elle arrive en France pour incarner Irma Vep dans un remake du classique français du film muet, « Les Vampires ». Au fur et à mesure du tournage, Mira réalise que les frontières entre elle-même et le personnage qu’elle joue commencent à s’estomper et à fusionner. IRMA VEP explore les limites ténues entre la fiction et la réalité, l’artifice et l’authenticité, mais aussi l’art et la vie.
Allociné
Le cinéaste fait de la magnétique actrice suédoise Alicia Vikander sa nouvelle icône dans le rôle-titre. Toutefois au fil du déroulement du récit, le réalisateur & scénariste va nous prouver qu’il n’oubli pas ses seconds rôles et notamment l’excellent Vincent Macaigne dans la peau du réalisateur René Vidal. Un réalisateur atypique et anxieux qui, si physiquement ou en âge, diffère fortement du showrunner suit un parcours semblable dans la réalisation d’un remake d’une de ses œuvres en série. Son parallèle le plus flagrant s’effectue a mi-parcours lorsque celui-ci rêve de son ex-femme, une actrice chinoise qui avait interprétée Irma Vep dans le long métrage en question. C’est également le cas d’Olivier Assayas qui fut marié à Marie Cheung entre 1998 et 2001.
Quoi qu’il en soit IRMA VEP version 2022 est une pure œuvre de cinéma, qui s’invite avec légèreté et naturel dans les coulisses du cinéma. Des caprices d’acteurs aux difficultés techniques rencontrées par l’équipe du show principalement. Sous une mise en scène relativement peu inventive et académique, le réalisateur prend le temps de faire graviter tout son petit monde dans un montage sage et segmenté en huit épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun. Ponctué par des scènes de l’œuvre originel de Feuillade »Les Vampires » de 1915, la série s’avère presque être un film dans un film, dans un film… L’utilité du projet et son portrait d’une industrie du cinéma semé d’embûches s’avère assez peu originale et explique le résultat de critiques tièdes à son égard.
La mini-série dispose toutefois d’un casting (en partie français) assez réjouissant qui peut se permettre de jouer avec un naturel certain. S’il est agréable de découvrir la belle Alicia Vikander sous un différent jour en actrice confuse et un Vincent Macaigne irrésistible, sensible et passionné, d’autres profils types complètent parfaitement l’ensemble.
De Vincent Lacoste (toujours parfait) en acteur imbus et râleur, à Nora Hamzawi en première assistante stressée, Lars Eidinger en acteur camée, jusqu’à Adria Arjona dans le rôle de l’ex vénéneuse, tous remplissent leurs rôles à la perfection. A Paris, en anglais et en français, le récit s’étale sur un rythme toutefois longuet et stagnant. D’autant que le traitement des personnages s’avèrent inégal sur la longueur, tantôt présent, tantôt complètement délaissé.
Et sous sa partie plus dramatique, IRMA VEP manque de passion et d’intensité. Elle s’avère être une production absente d’une certaine magie, à l’instar des incartades fantastiques de nôtre tête d’affiche dans la peau de IRMA VEP. Son format lui sied donc peu et malgré un jolie caméo au début de son final, la mini-série s’achève de façon aussi fade qu’attendue. IRMA VEP version 2022 : une pellicule cinématographique qui tourbillonne souvent sans éclats.
Les + :
- Les coulisses de l’industrie, des petits aux grands effets
- Deux têtes d’affiches (Vikander / Macaigne) très à l’aise dans leurs rôles
Les – :
- Une technique et un rythme linéaire et académique
- Un format inadaptée avare en (bonnes) surprises
MA NOTE : 14/20
CREATEUR : Olivier Assayas
AVEC : Alicia Vikander, Vincent Macaigne, Lars Eidinger, Byron Bowers, Adria Arjona, Tom Sturridge, avec Fala Chen,
mais aussi : Jeanne Balibar, Vincent Lacoste, Hippolyte Girardot, Nora Hamzawi, Carrie Brownstein, Devon Ross, Alex Descas, Pascal Greggory (…)
EPISODES : 8 / Durée : 52mn ANNEE DE DIFFUSION : 2022
GENRE : Drame, Comédie CHAINE DE DIFFUSION : HBO