In Transit (Festival de Deauville 2025)

EN DEUX MOTS : Troisième jour de la Compétition et troisième réalisatrice pour cette 51e édition de Deauville. Si la suite de la compétition va se montrer plus avare en cinéaste féminin, ce 5e film présenté se révèle sous un regard féminin aussi délicat qu’intime.

À l'occasion de la 51e édition du Festival du cinéma Américain de Deauville, retour sur quelques séances et films inédits projetés durant l'événement. 
En l'occurrence ici le : 5e film de la compétition projeté le lundi 08 septembre.(En présence de la réalisatrice Jaclyn Bethany et de la scénariste & comédienne Alex Sarrigeorgiou)

En la présence de l’actrice principale – la jeune Alex Sarrigeorgiou – qui se révèle également scénariste et co-productrice ici, ainsi que sa réalisatrice – Jaclyn Bethany – les deux femmes présentent leur œuvre comme une ode féministe sur l’art et la découverte faite pour les femmes, par les femmes. Un noble projet artistique, non dénué de sensualité, c’est certain. D’autant que la jeune actrice et scénariste donne ici la réplique à la talentueuse Américaine Jennifer Ehle. (Bien loin ici du portrait qu’on a pu découvrir dans The New West, également dans la Compétition).

Dans une petite ville du Maine, une jeune bar­maid sans his­toire accepte de poser pour une peintre en pleine crise exis­ten­tielle venue se res­sour­cer dans le cadre d’une rési­dence d’ar­tiste. Cette ren­contre inat­ten­due va pous­ser les deux femmes à remettre en ques­tion leur vision du bon­heur et de la vie.

Muse sans panache.

Et pourtant, In Transit se révèle un peu creux la présentation du portrait de cette jeune femme en transition. Et à juste titre, on aurait pu espérer plus. La preuve, et même si sa réalisatrice appuie le fait qu’il s’agisse d’un petit film, j’aurais aimé retrouver un œil plus avisé et surtout inspiré pour le film. Puisqu’il s’agit tout de même de la 7e réalisation pour Jaclyn Bethany – bien que cette dernière soit quasiment inconnue en France.

Malgré sa durée peu encombrante de moins de 90 minutes, le drame peine à insuffler une réflexion un tant soit peu bouleversante. Passer d’ailleurs ses premières minutes, il nous plonge rapidement dans le quotidien – morne – de sa tête d’affiche et de sa rencontre avec cette artiste en mal d’inspiration. Sauf que dès lors, In Transit suit un cheminement balisé qui ne laisse aucune place à la surprise et encore moins à une explosion de sentiments.

Son duo d’actrices n’est pourtant pas dénué de charme, même si, à mes yeux, leurs alchimies créatives ne crève pas l’écran. Et au milieu de tout ça, le cinéma de la réalisatrice manque d’étincelle. Outre une belle lumière naturelle qui capture bien l’hiver glacial, mais ensoleillé, du Maine, sa technique manque cruellement de finesse. (un point qu’on peut également relever dans son montage son et ses plans fixes).

Tout ça combiner font de In Transit un film de festival noble, mais vain. Une transition vers des concurrents qui méritent de nous bousculer (un peu au minimum) ou de nous faire voyager. Ou le deux idéalement. Tout ce que ce drame ne parvient pas à accomplir en soit.


MA NOTE : 12/20

Les crédits

De Jaclyn Bethany
Année : 2024
Durée : 84 min
Avec : Alex Sarrigeorgiou, Francois Arnaud, et Jennifer Ehle
Nationalité : U.S.A

Scé­na­rio : Alex Sarrigeorgiou
Direc­teur de la pho­to­gra­phie : Sam Tetro
Musique : Juampa
Mon­tage : Shan­non C. Griffin

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