EN DEUX MOTS : L’épopée horrifique sous forme d’outsider se poursuit sur MGM+ (et Paramount + en France) dans une troisième aventure un peu plus concrète. Avec son concept salvateur et une certaine gestion de la frousse, FROM se voyait principalement freiné par un montage en manque de moyens. C’est ce qu’on pouvait découvrir déjà avec 20 épisodes qui traînaient trop souvent en longueur, malgré leurs potentiels.
Probablement plus fort grâce à un succès modéré, cette troisième saison avait donc l’obligation de musclé son jeu et de désépaissir le brouillard qui entourait ses nombreux mystères. En nous laissant sur quelques pistes exploitable (dont une en-dehors de sa bourgade maudite) cette saison 3 débute doucement, mais sûrement. Pour mieux nous prendre aux tripes en cas d’escalade horrifique.
L’évasion devient possible à mesure que la véritable nature de la ville se révèle et que ses habitants s’attaquent aux horreurs qui les entourent.
Allociné
C’est précisément comme cela que FROM ouvre sa saison et va ensuite répartir ses moments d’horreur avec parcimonie. Mais cela est-il suffisant sur la longueur ? À titre de comparaison égal, ses révélations sont elles suffisamment consistante pour faire durer son suspense et alimenter sa mythologie horrifique ? Et le récit parvient-il à gérer plus intelligemment ses nombreux destins à l’écran ? Aux trois questions, je répondrais oui. Mais un tout petit oui.
Promenons-nous dans les bois. Pendant que l’entité n’y est pas. Si l’entité y était, Elle nous mangerait.
« Par les producteurs de LOST« . Au-delà de ce postulat de vente, FROM à, en effet, quelques caractéristiques avec la série culte. Son lieu inhospitalier, sa large distribution, ses nombreux mystères… Si la série manque encore de corps pour s’affirmer pleinement, cette saison ne s’essouffle pas tant.
De plus, là où LOST savait développer intelligemment ses multiples personnages, force est de constater que FROM finit par rendre les siens attachants. Son écriture demeure un brin platonique, mais leurs calvaires tant tellement sur la longueur que cet enfermement finit par porter ses fruits. Du moins, à mon égard. Cette saison s’avère également (enfin) plus meurtrière et s’agrémente aujourd’hui de deux nouveaux récurrents. (Robert Joy dans la peau du père de Victor (Scott McCord) et la belle Samantha Brown en flic confuse).
Marqués par quelques caractéristiques typiques au genre de l’épouvante horreur teintée de mythologie fantastique, il fallait tout de même à cette troisième fournée de sincèrement se démarquer des deux précédentes.
Par exemple, accentuer ses moments d’épouvante-horreur pour basculer dans quelque chose de plus malsain, plus marquant, pour durer. Où encore agrémenter son esthétisme par quelques atouts supplémentaires. (De ses décors mornes à quelques maquillages (ou effets spéciaux) plus fins). Et enfin des révélations conséquentes pour convaincre de son intérêt scénaristique. Sur ses différents points, FROM ne remplit que partiellement son contrat.
Maine pas peur.
Pour ses instants d’horreur, elle dispose de quelques idées qui se mêlent à l’épouvante psychologique. (la torture des créatures, une grossesse inquiétante…). De quoi continuer à nous inspirer de la peur concernant ses effrayantes entités, dont le dessein se dessine, mais dont les apparitions sont assez rares. Quoi qu’il en soit, leurs visions continuent de convaincre malgré le peu de moment de suspense.
Physiquement, en revanche, le show conserve son enveloppe de petite production. Et bien qu’elle multiplie les effets spéciaux (pour l’esthétisme des créatures) le résultat ne s’avère pas toujours convaincant. De plus, en montrant plus frontalement ses créatures en action, FROM perd naturellement en angoisse. Ce que sa partie horreur ne comble donc pas suffisamment malheureusement, mais que sa mythologie explore un peu plus.
Concernant ses éclaircissements tant attendus, cette saison s’avère en demi-teinte. On appréciera, malgré leurs rythment moins intense, les incartades dans « notre » monde (enfin… le Maine) au côté de la charmante Tabitha (Catalina Sandino Moreno), même si ceux-là tournent court. Ses deux derniers épisodes, intitulés très sobrement « révélations, chapitre 1 & 2 » sont à la fois très frustrant et agréablement surprenant.
Le premier chapitre est d’ailleurs assez agaçant et révèle encore toutes les limites de rythme qui font partie intégrante du show. Notamment à ce moment déterminant de la saison. Le second, en revanche, malgré c’est une heure, compose tous les atouts de sa saison (avec ce qu’il faut d’hémoglobine) et nous éclaire sur sa mythologie, tout en ouvrant d’autres pistes prometteuses au passage. Avec, qui plus est, un cliffhanger tranchant pour conclure sa saison.
Conclusion
Ainsi, via toutes les caractéristiques qui distinguent le show, cette saison 3 vise une continuité logique grâce à la plume assidue de son showrunner, John Griffin. Avec son succès grandissant, espérons que sa prochaine saison (confirmée) continuera à peaufiner son univers. Et qui plus est, à renouveler quelque peu sa dynamique d’action. Affaire à suivre et potentiel indéniable.
Les + :
- Un univers horrifique et mystérieux toujours aussi intriguant et qui se dévoile (enfin) un peu plus.
- Une horreur plus crue et plus inventive que par le passé et une saison plus meurtrière.
- Une dynamique imparfaite, mais agrémenter de bons moments pour rythmer sa saison.
- Une distribution qui finit par être plus attachante avec le temps.
- Une fin de saison plus tranchante et intrigante que les deux précédentes.
Les – :
- Un sens du suspense qui s’étiole, la faute à des incartades horrifiques trop rares. (au moins, celles-ci font leurs effets malgré quelques CGI grossiers).
- Une enveloppe et des décors qui s’essoufflent.
- Un nombre d’épisodes et un format encore un brin mal-exploité, avec de nombreuses petites longueurs, comme le prouve l’abord de son final.
MA NOTE : 14.5/20
Les crédits
CRÉATEUR : John Griffin
AVEC : Harold Perrineau, Catalina Sandino Moreno, Eion Bailey, Elizabeth Saunders, David Alpay, Scott McCord, Ricky He, Pegah Ghafoori,
Chloe Van Landschoot, Corteon Moore, Avery Conrad, Simon Webster, Hannah Cheramy, A.J. Simmons, Kaelen Ohm, Robert Joy,
Nathan D. Simmons, Samantha Brown, Deborah Grover, Angela Moore, mais aussi : Shaun Majumder, Elizabeth Moy (…)
ÉPISODES : 10 / Durée moyenne : 52mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : MGM +