EN DEUX MOTS : L’uchronie spatiale d’Apple continue avec sa saison 3 largement teasé. Et ceux dès le plan final de sa précédente et très bonne saison 2. Objectif : MARS (et non plus Lune qu’on apercevra que sommairement cette saison), avec un saut dans le temps à nouveau considérable puisque le (mystérieux) pied posé sur la planète rouge nous indique 1995.
UNE NOUVELLE ÈRE
Pour débuter cette nouvelle et longue aventure d’un format de toujours 10 épisodes d’une heure (à peu de choses près), le récit reprend au tout début des années 90. Avec ses 3 premiers épisodes, elle dresse quelques constats indélébiles sur le développement de son uchronie.
On y retrouve l’intégralité d’un casting vieilli (pour un résultat parfois mitigé) impliqués de près ou de loin dans la course pour Mars. Une nouvelle course composée cette fois de trois opposants, la NASA et l’Union soviétique naturellement, mais aussi Helios. Une boîte indépendante gérée par le philanthropique et charmant Dev (Edi Gathegi, qui est le seul à intégrer le casting des récurrents cette saison).
Un casting qui s’effrite d’ailleurs dès le 3ème épisode avec le renvoi du personnage (et du générique) de Molly (Sonya Walger) devenue aveugle depuis les événements en seconde saison. Heureusement celle-ci disposera d’une très belle scène dans le final après ce renvoi abrupt.
Des personnages principalement opposés, et plus amères, puisque c’est le commandant Ed Baldwin (Joel Kinnaman), plus vieille école que jamais, qui mène la mission d’Hélios et la déterminée Danielle Poole (Krys Marshall) qui dirige celle de la NASA. L’intrigue s’amuse réellement a divisé ses deux camps avec des oppositions de ressentiments, de loyauté, entre les personnages. Pour des problématiques et un résultat parfois ronronnant et en manque d’originalité hélas.
On pense notamment à la relation toxique entre le personnage de Karen Baldwin (Shantel VanSanten, plus mis en avant que précédemment) et la tête à claques impétueuse Danny Stevens (Casey W. Johnson) au cœur de pas mal de moments agaçants durant cette saison.
(DÉ)COMPOSITION
Là où cette saison se démarque vraiment c’est par l’exploitation de son récit qui diffère de plus en plus de notre réalité. Clairement avec la réussite de la conquête spatiale, des années auparavant. Ainsi, le début des années 90 est ici marqué par des avancées technologiques parfois bien supérieures à notre époque actuelle. (il suffit de voir la station »Polaris » du 1er épisode qui lui donne son titre).
De plus, en termes politique et sociale on y découvre le personnage d’Ellen (Jodi Balfour) devenue présidente des États-Unis, ou encore le fameux nouveau venu qui dévoile un profil beaucoup moins bucolique qui ne veut le montrer.
Mécaniquement la saison se découpe ainsi avec 3 premiers épisodes introductif et narratif, tandis que les deux suivants s’attardent sur le voyage (la course) des trois vaisseaux vers Mars. Un moment de presque deux heures cumulées, aussi réussi que ponctué par un incident cocasse qui va inévitablement renverser l’équilibre et le résultat de cette course. Au terme de l’épisode 5 »Seven Minutes of Terror » les équipages foulent donc Mars pour y établir une (deux) base(s) dès l’épisode suivant »New Eden ».
Ici la dynamique se révèle plus laborieuse. Alternant bonnes et mauvaises idées, à l’exécution parfois encore plus laborieuse. FOR ALL MANKIND semble perdre en gamme là où elle développe quelques intrigues secondaires malmenées et parfois mal interprétés. Le déroulement des péripéties sur Mars, mais aussi de celle sur Terre, demeure plus linéaire et dévoile davantage de failles de fond et sur les moyens mis en place à l’écran (on pense au danger teasé sur l’affiche principal) tantôt réussi, tantôt un peu nanardesque.
CONCLUSION
Et pourtant après les derniers épisodes, la saison progresse à nouveau sur quelque chose de bien plus maîtrisé et satisfaisant. Le résultat de Mars demeure un fiasco aux premiers abords et le casting essuie quelques échecs bien sentis qui l’éloigne du classique happy-end.
Mais la série dans toute son ambition parvient à nous surprendre pour le meilleur via quelques rebondissements et moments palpitants tout en s’avérant meurtrier avec son casting principal. A noter que malgré des interprétations secondaires pas toujours réussi, celui-ci parvient réellement à exister durant cette saison et compose parfaitement son univers.
Cette nouvelle aventure s’avère donc en dent de scie complète et alterne bons et mauvais effets. Dommage car elle aurait pu se peaufiner comme son aînée et atteindre une nouvelle gamme assez excitante. Apple TV+ a quoi qu’il en soit renouvelé son show uchronique et il pourrait clair que cela reste enthousiasmant de découvrir le résultat vu son ambition toujours plus grandissante avec un nouveau teasing à la clé.
Les + :
- Une intrigue ambitieuse qui ose se renouveler.
- Une uchronie parfaitement développer sur le temps par ses différences.
Les – :
- Un casting physiquement moins raccords avec ses sauts dans le temps.
- Quelques ficelles scénaristiques pas très originales et parfois mal tournées.
MA NOTE : 15/20
CRÉATEUR(s): Ronald D. Moore, Ben Nedivi, Matt Wolpert
AVEC: Joel Kinnaman, Shantel VanSanten, Jodi Balfour, Krys Marshall, Edi Gathegi, Cynthy Wu, Casey W. Johnson, Coral Peña, et Wrenn Schmidt,
mais aussi : Noah Harpster, Nate Corddry, David Chandler, Piotr Adamczyk, Alexander Sokovikov, Lev Gorn, Robert Bailey Jr., Vera Cherny, C.S. Lee, et Sonya Walger (…)
ÉPISODES: 10 / Durée (moyenne) : 1h / DIFFUSION: 2022
GENRE : Drame, Aventure, Science-fiction / CHAÎNE : Apple TV +
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