DEXTER : Résurrection – saison 1

EN DEUX MOTS : Cela fait déjà 3 ans et demi que le sympathique serial killer Dexter Morgan (Michael C. Hall) est revenue sur nos écrans. Avec « New Blood« , la mythique série DEXTER était parvenu à combler une partie des fans bafoués par la fin atroce de la saga d’origine, tout en renouvelant son environnement. Du moins dans un premier temps, puisque son nouveau final (qui nous laissait sur un Dexter abattu par son fils Harrison (Jack Alcott)) n’avait pas fait l’unanimité lui non plus. Loin de là.

Rebelote donc, quelques mois après le spin-off un peu inutile « Original Sin« , DEXTER revient à la vie, comme l’indique son nouvel intitulé d’autant plus décérébré « Résurrection« . Le célèbre personnage revient ainsi au cœur de l’histoire, qui se déroule quelques mois après les événements de New Blood, tandis que l’action prend cette fois place à New York. Un nouveau terrain de jeu conséquent pour la saga, qui sous la supervision de Clyde Phillips, toujours, se révèle comme un bac à sable building rempli de serial killers.

Plongé dans le coma, Dexter se réveille pour découvrir que Harrison a disparu. Déterminé à retrouver son fils et à réparer leurs liens, Dexter le suit jusqu’à New York. Très vite, il réalise que son passé le rattrape, entre le capitaine Angel Batista qui poursuit son enquête et d’anciens fantômes qui rôdent.

Dans la Grosse Pomme, Dexter est mêlé à un redoutable cercle de tueurs, dont Leon Prater – un milliardaire mystérieux -, sa responsable de la sécurité Charley, ainsi que d’autres personnages des plus inquiétants.

Suite de « Dexter: New Blood » (2021-2022).

(Grosse) Pomme pourrie

Si on pouvait émettre, à juste titre, quelques réserves sur cet énième retour du personnage, quelques éléments de son intrigue poussés à la curiosité. En premier lieu, N.Y. et sa palette de sociopathes qui nous sont promis. Si la farce au grand-guignol n’est jamais loin, le choix du casting demeure fort prometteur, c’est certain. Si Uma Thurman et Peter Dinklage sont des visages et des noms récurrents à cette saison, on pouvait également citer les familiers Krysten Ritter, David Dastmalchian ou encore Neil Patrick Harris au casting.

D’ailleurs, la série tente de marquer le coup pour son retour et s’offre même quelques caméos de poids pour se reconnecter avec ses fans d’antan. (en s’offrant également les retours récurrents de David Zayas et James Remar). Toutefois, malgré ses attraits, cette Résurrection divine se montre-t-elle à la hauteur du phénomène qui l’a fait connaître ? Pour ma part, loin de là malheureusement.

Au programme, cette résurrection de Dexter est plus semblable à son aînée du début des années 2000, mais avec l’esprit kitch et bancal qui l’accompagne. Avec notamment une distribution de personnages secondaires trop naïvement caractérisés, une qualité technique perfectible et parfois creuse ou un sens du suspense globalement inexistant. Ils sont autant d’aspects qui colle à la peau de cette version 2025.

Ainsi, si la saga change encore de titre, elle ne change pas pour autant de formules et prend bel et bien moins de risque que son aîné, New Blood. Cela en fait elle une moins bonne saison pour autant ? Pas dans l’absolu, même si hélas son succès ne va pas permettre à la saga de prendre des risques à l’avenir. (si avenir il y a bien, après l’annulation du spin-off Original Sin).

Serial legacy & cie

Toujours est-il que cette saison adopte un format conventionnel, mais qui lui permet de ratisser son sujet de long en large. Et parfois trop, comme le démontrent ses intrigues secondaires.

Pour ne pas totalement perdre en cohérence, cette nouvelle aventure de Dexter tente de raccrocher les wagons. Du moins, ceux qu’elle peut. À coup de caméos d’abord (et le début de saison en recèle), mais aussi au sein de son casting récurrent. Le retour d’Angel Batista est donc loin d’être complètement absurde (même s’il tente, surtout, d’apporter une ligne de suspense et de nostalgie à l’intrigue), tandis que la « conscience » de notre héros est de nouveau interprétée par James Remar. (au détriment de l’intrépide Debra Morgan (Jennifer Carpenter) en saison précédente).

Enfin, si l’intrigue se passe d’une quelconque réapparition pour l’ancienne créditée Julia Jones, c’est bel et bien Harrison Morgan qui reprend une place centrale dans le récit. Hélas. Car le sens de la famille demeurant cohérent dans la saga DEXTER, hormis cette continuité censé, Résurrection manque d’intensité à l’égard de ses protagonistes tierce. Son découpage alterné va largement le prouver, puisque le cheminement d’Harrison va constamment ralentir le rythme de la série.

Outre un charisme quasi-inexistant, le parcours du jeune Morgan se relève assez linéaire malgré un début de saison un tant soit peu fracassant. Preuve de la linéarité du protagoniste et de son manque d’alchimie avec un certain paternel. Face à lui, au contraire, Michael C. Hall reprend son rôle avec un enthousiasme non feint et surtout avec plus de malice. Notamment, lorsqu’il doit jongler avec différentes facettes de son personnage. Car c’est bel et bien sous cet aspect fondateur de la saga que la série tire son intérêt. Aussi moindre soit-il.

Nouveaux personnages, vieilles habitudes.

Après un début de saison assez pénible, Résurrection lève enfin le voile sur l’un de ses plus gros atouts. À savoir son regroupement de serial killer. Ici, sans trop en dévoiler, la série s’amuse avec ses jouets de luxe, même si elle ne peut pas s’empêcher de rapidement les casser. Faute de coup ? C’est en tout cas l’occasion de redécouvrir l’exquis Peter Dinklage sur petit écran et dans un rôle de philanthrope nuancé. Ou du moins atypique et farfelu comme la saga les aiment.

Comme l’ensemble de son casting celui-ci atteint rapidement ses limites, mais s’en sort avec les honneurs. À ses côtés, toutefois, la présence d’Uma Thurman vaut davantage pour son nom que pour son développement. (même quand l’intrigue tente péniblement de lui accorder une facette différente que celle de body-guard multitâche).

Énième preuve d’une narration plus laborieuse qu’inventive et ses deux inspecteurs du N.Y.P.D. (Kadia Saraf / Dominic Fumusa) ne seront pas là pour nous contredire. (notamment la première dans son rôle d’excentrique peu convaincant).

Arrivé en fin de saison, cette suite ne table pas sur une conclusion très originale et prouve toute l’absence de suspense au sein de cette saison. Certes, cela reflète une saga qui a toujours manqué de souffle à ce sujet, mais pour sa résurrection annoncée, j’aurais aimé que ses vielles habitudes ne prennent pas le pas sur le reste. Et sur c’est quelques bonnes idées.

Conclusion

Entre un montage parfois un peu incisif ou au contraire qui tire en longueur et ses nombreux aspects kitch (de ses décors jusqu’à ses caractérisations de personnages), difficile de ne pas comparer ou seulement de voir en Résurrection un show ringard fatalement ringard.

D’autant qu’à aucun moment, cette suite se révèle vraiment indispensable. Et pourtant, les fans l’ont encensé tout au long de sa diffusion. Américain tout du moins. Un succès pas forcément bénéfique et foutrement pas original, pour une énième saga qui refuse de mourir. (D’où ma notation assez sévère).


Les + :

  • Le retour de l’éternel serial killer sous les traits d’un Michael C. Hall très en forme. Et qui plus est, dans un terrain de jeu inédit et iconique.
  • Le petit club de Prater, philanthrope excentrique qui se démarque tout de même grâce à l’interprétation du génial Peter Dinklage.
  • Un casting de guest (anciens comme nouveaux) plutôt conséquent.
  • Une petite nostalgie bien présente.

Les – :

  • Des rafistolages et de petites aberrations scénaristiques qui tutoient régulièrement le nanar.
  • Le parcours secondaire d’Harrison, aussi inintéressant que paralysant pour l’intrigue.
  • Un sens du suspense et de la mise en scène proche de zéro.
  • Des nouveaux personnages en grande partie sous exploités et/ou mal caractérisés.
  • Un déroulement globalement sans surprises qui mène à une conclusion expédiée.

MA NOTE : 12/20

Les crédits

CRÉATEUR : Clyde Phillips

AVEC : Michael C. Hall…., Jack Alcott…., Uma Thurman, Ntare Guma Mbaho Mwine, David Zayas, Kadia Saraf, Dominic Fumusa, Emilia Suarez, avec Peter Dinklage, et James Remar,

mais aussi: Eric Stonestreet, Emily Kimball, David Dastmalchian, Marc Menchaca, avec Krysten Ritter, et Neil Patrick Harris (…)

ÉPISODES : 10 / Durée moyenne : 52mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : Paramount +

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *