EN DEUX MOTS : Série phénomène de fin 2017, et succès à l’international malgré une production 100% allemande, Dark a su s’imposer en une saison comme un solide Drame Fantastique. Elle n’a d’ailleurs rien à envier aux grosses productions Hollywoodiennes. Un an et demi plus tard, elle revient dans une saison 2 de 8 épisodes (contre 10 dans la 1ère), d’une durée de quasiment une heure cette fois.
Dans une veine similaire à la première saison, l’histoire dévoile peu à peu de nouveaux secrets. Mais surtout une compréhension générale sur les conséquences du voyage dans le temps. Ainsi, après nous avoir laissé sur un suspense lancinant au terme de son final, on retrouve le jeune Jonas (Louis Hoffman, dont le rôle s’apparente à la figure centrale du récit), 6 mois après sa disparition. Dans une trame temporelle inédite : 2052.
Sous ses airs de futur post-apocalyptique, de nouvelles questions fusent alors dans la tête embrumée du spectateur. Pour tout public attentif, cela reste un petit challenge de se remémorer le rôle de chacun, selon la time-line présentée à l’écran (1954, 1987, 2020). D’autant qu’apparaissent, sommairement certes, quelques nouvelles têtes sur les périodes inédites de 1921 et 2052, et les trois précédentes.
Comme durant sa 1ère saison, la série use de quelques stratagèmes pour ne pas rendre complètement chèvre le spectateur. Superposition d’un personnage d’un plan à un autre. Nom et situations régulièrement répétées à l’écran. Réduction du nombre de protagonistes « importants », etc. Le résultat s’avère efficace même si un sentiment désagréable persiste tant on a l’impression de passer à côté de nombreux détails de l’intrigue.
Toutefois, ce n’est pas là la principale faiblesse de cette suite. Qui, indéniablement, perd un peu de son charme une fois le mystère de la mécanique du voyage dans le temps comprise. Sans être cousu de fil blanc, la narration nous le démontre à maintes reprises. Au fil des épisodes, les actions des nombreux personnages qui tentent d’altérer le passé pour changer le futur ne fait qu’en fait qu’influencer le présent tel qu’il est.
Un mécanisme de boucle infini, de cycle éternel et dont certains éléments restent trop brumeux pour la compréhension. En découle une légère frustration pour un show qui se veut un peu trop grave. (Comme le prouve son ultra-répétitif bande-originale). Une petite déception pour cette suite qui est tout de même largement sauvée par l’efficacité de son rythme. Mais aussi du montage de l’intrigue, et par quelques aspects secondaires réussis (bande-son new have entraînante, interprétation béton, photographie léchée…).
En soi, si globalement cette suite s’avère en deçà de sa saison mère, elle se dévore sans crier gare. Sur la forme (car le fond reste nébuleux) Dark use de twists pas si surprenant (comme la révélation de l’identité du mystérieux Adam (Dietrich Hollinderbäumer) qui s’avère être Jonas vieilli de 66 ans).
Ainsi, quand on sait que cette 2ème saison est une passerelle vers une conclusion (épique ou peut être complètement ratée) dans une 3ème et ultime saison, la série perd de son engouement. Le spectateur moyen reste conquis et la série fait un carton, tant mieux. À savoir si cela sera positif, ou non, pour la qualité de son final, rien n’est moins sûr.
MA NOTE : 14.5/20
CRÉATEUR(s) : Baran bo Odar & Jantje Friese
AVEC: Louis Hofmann, Karoline Eichhorn, Lisa Vicari, Maja Schöne, Jördis Triebel, Stephan Kampwirth, Deborah Kaufmann, Moritz Jahn, Andreas Pietschmann,
Sylvester Groth, Gina Alice Stiebitz, Paul Lux, Julika Jenkins, Dietrich Hollinderbäumer, Mark Waschke, Lisa Kreuser, Christian Pätzold,
Sandra Borgmann, Oliver Masucci, Daan L. Liebrenz, Peter Benedict, Carlotta von Falkenhayn, Leopold Hornung, Antje Traue, Winfried Glatzeder,
Christian Steyer, Sebastian Hülk, Anne Ratte-Polle, Peter Schneider, Max Schimmelpfennig, Luise Heyer, Tom Philipp (…)
ÉPISODES : 8 / Durée : 55mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2019
GENRE : Drame, Policier, Fantastique, Science-fiction CHAÎNE : Netflix