EN DEUX MOTS : dernier film à être présenté, DADDIO dénote un peu du reste de la compétition. Trop rare film mis en scène par une femme, celui-ci se distingue toutefois par sa forme en huis-clos qui met en scène deux stars du grand-écran. D’un côté, la révélation Dakota Johnson, et de l’autre, le vétéran Sean Penn dans un registre épuré qui lui sied à merveille.
À l’aéroport JFK de New York, un soir, une jeune femme monte à l’arrière d’un taxi. Tandis que le chauffeur démarre sa voiture en direction de Manhattan, ces deux êtres que rien ne destinait à se rencontrer entament une conversation des plus inattendues…
Le film s’éloigne également des autres concurrents en étant une production Metropolitan (même s’il n’est pas le seul cette année) au coût plus important. Chose logique après l’énumération de ses deux stars à l’affiche. Quoiqu’il en soit, pour son premier film, de l’aveu même de sa réalisatrice, DADDIO est une lettre d’amour à New York.
Et avant toute chose un drame, non dénué d’humour noir, qui fait la lumière sur la connexion de deux profils que tout oppose. Tel le fin fil que Christy Hall mentionne entre humour et drame, son premier film peut toutefois s’avérer maigre sur quelques aspects de son histoire.
Dans le cadre du 50ème festival du cinéma américain de Deauville, retour sur quelques films que j'ai eu l'occasion de voir durant l'événement. Cette fois, le vendredi 13 septembre 2024.
Ici, le quatorzième (et dernier) film de la compétition, en la présence de la réalisatrice.
Conversation en connexion collatéral
« Une conversation inattendue ». S’il ne faut pas s’attendre un à twist malgré son synopsis racoleur, DADDIO fait preuve d’une alchimie non feinte entre deux êtres qui évoluent dans des univers bien distincts. Très honnêtement, j’ai plutôt était surpris par les caractères des deux personnages dévoilés. Et finalement, compte tenue dans la présentation légère (et de la carrière naissante de la réalisatrice), pas tellement.
DADDIO est un huis clos efficace (dans son genre de niche : le drame contre le thriller) qui fonctionne par sa superposition de contrechamp classique, mais élégant. Et bien évidemment pour l’intensité des deux caractères qui y évolue. La belle Dakota Johnson est un profil aussi moderne que délicate. Une New-Yorkaise expatriée au caractère solide. Pour cela, l’actrice délivre ici son meilleur rôle d’après 50 nuances de Grey dans une romance troublée.
Face à elle, Sean Penn semble s’amuser à merveille en chauffeur de la vieille école et psychanalyste du dimanche. À savoir le degré d’authenticité que tente d’insuffler et réalisatrice/scénariste dans son récit. Toujours est-il que même si celui-ci demeure imparfait dans sa plus simple composition (sans grand impact) il s’avère suffisamment fluide pour convaincre. Notamment durant ses 100 minutes.
CONCLUSION
Dans un trajet et une connexion en temps réel, DADDIO fait son œuvre. Pas plus, pas moins. En revanche, dans les sujets qu’ils abordent et l’impact de cette rencontre fortuite, il échoue à nous bousculer. En tant que dernier film de cette compétition, DADDIO est donc une friandise avec un bel emballage, mais dont la saveur s’estompe vite.
Les + :
- Malgré son concept en huis clos casse-gueule, le film est suffisamment fluide et élégant pour convaincre durant 1h40, top chrono.
- Deux têtes d’affiche très à l’aise dans leurs rôles et dont l’alchimie fonctionne bien à l’écran.
Les – :
- Jamais bouleversant, renversant ou larmoyant, le film manque d’impact concret.
MA NOTE : 13.5/20
Les crédits
RÉALISATION & SCÉNARIO : Christy Hall
AVEC : Dakota Johnson & Sean Penn
DURÉE : 1h40 / DIFFUSION (Festival) : 13 septembre 2024