TOKYO VICE – saison 1

Un américain chez les Yakuzas

EN DEUX MOTS : Voilà 7 ans qu’on n’avait plus vu le célèbre réalisateur de polar Michael Mann. Depuis l’échec de son film Hacker, précisément. Le retour du metteur en scène de Heat, Collateral ou encore Miami Vice se fait donc sur petit écran dans une nouvelle série  »max original » : TOKYO VICE.

Un registre que le quasi octogénaire maîtrise parfaitement et bien qu’il ne réalise que le pilote suscite la curiosité. D’autant qu’en tête d’affiche on découvre l’étoile montante Ansel Elgort, qui incarne le jeune et ambitieux américain Jake Adelstein, dont l’histoire est tirée de ses récentes mémoires. 

 »À Tokyo, en 1999, le reporter américain Jake Adelstein, âgé de 24 ans, intègre le service police et justice du « Yomiuri Shimbun », le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il est contacté par la mafia. Il devient un interlocuteur des yakusas tout en continuant d’être un informateur de la police. Mais cette position ambivalente n’est pas sans danger. »

C’est dans ce contexte électrisant que ce polar urbain se dévoile via 8 épisodes généreux (de 55mn à 1h05) doté d’une carrure suffisante pour convaincre.

Plus secondairement le jeune acteur est épaulé par la star nippone Ken Watanabe. Qui s’est notamment illustré chez Nolan et qui incarne un mélange de flic mentor, père de substitution, et enquêteur émérite. On retrouve par ailleurs 8 crédités au total dont l’envoûtante américaine Rachel Keller (Légion, Fargo), la française Ellen Rumpf ou la japonaise Runki Kikuchi. Toutefois c’est le jeune Shô Kasamatsu en jeune Yakuza qui convainc le plus dans le récit secondaire.

SOLEIL DESCENDANT

Concernant l’écriture, TOKYO VICE demeure un polar qui se rythme plus aux genres du drame et policier qu’au thriller pur. Bien que quelques fulgurances de violence viennent ponctuer le récit (sans verser dans l’hémoglobine pure).

Sur son découpage total, le récit est donc rythmé avec soin en accordant une place aux personnages secondaires, comme les chefs Yakuzas (Shun Sugata / Ayumi Tanida) qui s’opposent.

La mise en scène réaliste et presque intimiste de Michael Mann, qui sera plus académique et impersonnelle par la suite, s’adapte tout à fait à la découverte de la capitale du Japon. Et des beautés de culture qu’elle renferme. Son milieu criminel est évidemment essentiel ici et bien développé, tandis que son aspect politique est mis de côté pour une vision plus romancée et fictionnelle.

Pour un récit occidental à l’étranger, TOKYO VICE fait preuve d’un grand respect non cliché du pays du soleil levant et accorde (heureusement) une grande place à la langue japonaise au sein du dialogue en général. Le tout avec cohérence. Sans être une claque dans son registre, ce show max original demeure un polar solide. Qui vaut notamment pour sa distribution et son ambiance nippone charmante. 

CONCLUSION

Concernant la suite, la fin de saison donne tout à fait le ton à ne pas clore son histoire en laissant un suspense flotter sur divers problématiques autour de nos personnages. Avec notamment la motivation qui anime notre duo en tête d’affiche.

De plus, la saison débute sur un flashforward qui se place deux ans après les événements de sa 1ère saison, et donc qui laisse encore une marge de manœuvre au drame pour se développer. Avec TOKYO VICEHBOmax – via ses productions originales – se diversifie agréablement en 2022. 


MA NOTE : 15/20

Les crédits

CRÉATEUR: J.T. Rogers

AVEC: Ansel Elgort, Rachel Keller, Ken Watanabe, Shô Kasamatsu, Hideaki Itô, Ella Rumpf, avec Rinko Kikuchi, et Tomohisa Yamashita,

mais aussi : Shun Sugata, Takaki Uda, Kosuke Tanaka, Masato Hagiwara, Masayoshi Haneda, Kosuke Toyohara, Ayumi Ito, et Ayumi Tanida (…)

ÉPISODES: 8 / Durée : 1h / DIFFUSION: 2022 / CHAÎNE : HBOmax

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