THE HANDMAID’S TALE – saison 3

Emancipation avortée

EN DEUX MOTS : Fable engagée et féministe, le succès critique et public : The Handmaid’s Tale ne se présente plus. Pourtant, certains ont tout de même grincé des dents lors du final de la seconde saison lorsque l’héroïne principale, incarnée par Elisabeth Moss, décide de rester dans le régime de Gilead et de ne pas s’enfuir vers le Canada, au côté de son nourrisson.

Une excuse scénaristique visant à sauver sa fille Hannah, toujours ‘’captive’’, par laquelle ont répondu les scénaristes, bien heureux de pouvoir garder leur héroïne dans le feu de l’action.

On retrouve donc June à couteau tirée avec les Waterford, dans une situation explosive désamorcée miraculeusement pour le bien commun des principaux personnages. Si cet excès de réalisme laisse perplexe, l’intrigue continue d’exploiter son trio au maximum de sa capacité scénaristique en faisant définitivement tomber les masques sur leurs motivations, tout en multipliant les dilemmes moraux.

L’ambiguïté n’a plus lieu d’être (c’est parfois bien dommage) et on retrouve une tête d’affiche à la limite de son jeu.

Un profil de révolte féminine largement mis en avant par la mise en scène qui multiplie les gros plans sur l’actrice, jusqu’à l’overdose. C’est principalement ici que se joue l’attrait de cette nouvelle intrigue :  L’insurrection des Servantes, menée donc par une héroïne en pleine possession de ses moyens. De quoi faire immanquablement avancer l’intrigue et son suspense en faisant vaciller les rouages totalitaires de Gilead.

Une vengeance douce amère qui peine tout de même à porter ses fruits, puisque malheureusement cette promesse stagne très rapidement, chose dû au principal ennemi de cette 3ème saison : son rythme.

Ainsi, malgré des qualités narratives, comme techniques évidentes, The Handmaid’s Tale 3 ronronne par son point de vue limité, s’avère souvent trop sage (et trop rare) dans ses rebondissements, et peine par la même occasion à renouveler son casting. Hormis Bradley Whitford qui rejoint les crédités dans un rôle de Commandant marginal ambigus et la magistrale Ann Dowd  (dont le passé est dévoilé dans l’épisode 8) qui gagne en profondeur, le reste du casting tourne en roue libre et leurs implications se révèle trop mineur dans l’histoire.

La fin de saison nous réconcilie tout de même avec les forces de la série en s’attardant sur le sauvetage risqué de plus d’une quatre-vingts enfants par avion. Une belle maîtrise de mise en scène et l’intérêt d’un final de saison spectaculaire qui fonctionne plus par son émotion sincère que par une réelle prise de risque scénaristique.

Reste à savoir dorénavant comment sera gérée la suite de l’intrigue quand on connaît le destin tonitruant des différents personnages. Quoi qu’il en soit, 13 épisodes par saison se révèlent un format probablement excessif pour le show, à savoir si dans sa 4ème saison la série phare d’Hulu sera corrigée cette erreur.


MA NOTE : 14.5/20

CREATEUR(s): Bruce Miller

AVEC: Elisabeth Moss, Joseph Fiennes, Yvonne Strahovski, Samira Wiley, Amanda Brugel, O-T Fagbenle, Max Minghella, Madeline Brewer, Alexis Bledel, avec Bradley Whitford, et Ann Dowd, 

mais aussi : Sam Jaeger, Elizabeth Reaser, et Christopher Meloni (…)  

 EPISODES : 13  / Durée : 48mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2019

GENRE : Drame, Science-fiction       CHAINE DE DIFFUSION: Hulu

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