THE HANDMAID’S TALE – saison 2

L’oppression s’étiole

EN DEUX MOTS : Série adulé, véritable phénomène sur la condition féminine, The Handmaid’s Tale dépasse cette fois le roman dont-il s’inspire pour se développer, elle et ses personnages, dans une seconde saison complété à 13 épisodes, contre 10 précédemment. Chaque épisode durant presque une heure, ce temps volontairement long pourrait s’avérer utile pour la compréhension du régime fictif de Gillead, et sa position par rapport au monde qui l’entoure.

Cet arc narratif, et les moyens mis en place pour le fonctionnement de ce régime totalitaire, avait été intentionnellement gardés flou afin de maintenir un suspense constant, ainsi qu’un sentiment d’oppression et d’injustice sur le téléspectateur. Un choix efficace, troublant, mais qui se poursuit dans sa seconde saison de manière similaire, pour cette fois un résultat plus mitigé. Sans être ennuyeuse, cette façon de recevoir des informations au compte goutte perd de son charme et de sa force pour laisser place à une certaine lassitude. 

Son créateur (Bruce Miller) entend bien développer avant tout ses principaux personnages, et plus étroitement June/Defred (Elisabeth Moss), qui interprète toujours admirablement à l’écran une héroïne nuancée et crédible. Une héroïne en pleine révolte émotionnelle et qui sera à nouveau confrontée à de lourdes épreuves physiques et morales. 

Pourtant, par delà ce sur intérêt pour sa tête d’affiche, les scénaristes peinent à enrichir le reste du casting crédité. Sans ajouts de personnages marquants et récurrents, et avec le constat que la trame narrative autour de Luke (O-T Fagbenle) et Moira (Samira Wiley) au Canada manque d’intérêt et d’impact, The Handmaid’s Tale additionne les imperfections pour livrer ici sa principale faiblesse : son manque de renouvellement.  

Tout n’est heureusement pas noir dans ce constat puisque une trame courte dans les Colonies (pour ce qui restera un des meilleurs moments de cette suite), avec un regard inédit autour d’Emily (Alexis Bledel), s’effectue au début de la saison pour ensuite la retrouvée en compagnie des autres Servantes. La  »réelle » surprise vient tout de même d’Yvonne Strahovski dans la peau de la rigide Serena Waterford, qui volerait presque la vedette à notre héroïne tant son personnage recèle d’une belle profondeur de possibilités.

Quoiqu’il arrive la série reste un vrai moment de cinéma, admirablement cadré, et à la photographie soignée. Aimant les contrastes, la bande-originale entiché de son pop et moderne est d’une grande efficacité.

Droit comme un I, raide comme une trique, ce thriller S.F ne compte pas s’arrêter là, heureusement, et ainsi développer davantage son univers. Toujours incroyablement riche et crédible. Espérons juste qu’elle ne se perde pas dans des longueurs inutiles dans un futur proche.


MA NOTE : 15/20

CREATEUR(s): Bruce Miller

AVEC: Elisabeth Moss, Joseph Fiennes, Yvonne Strahovski, Madeline Brewer, Max Minghella, O-T Fagbenle, Alexis Bledel, Samira Wiley, Amanda Brugel, Sydney Sweeney, et Ann Dowd (…) 

 EPISODES : 13  / Durée : 52mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2018

GENRE : Drame, Science-fiction       CHAINE DE DIFFUSION: Hulu

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