SEVEN SECONDS

Fiction plus vraie que nature

EN DEUX MOTS : Davantage drama social que réelle fable policière, Seven Seconds débarque sur Netflix dans le froid glacial de Février avec son contexte similaire, dans un Jersey City déchiré par le crime racial. Aux commandes on retrouve la créatrice d’un show policier adulé (The Killing), pour une intrigue sociale intemporelle et glaçante.

L’histoire débute lorsqu’un jeune officier des Stups (Beau Knapp) percute accidentellement un afro-américain de quinze ans, avant de le laisser pour mort en maquillant son crime avec l’aide des trois collègues de sa brigade (David Lyons, Raùl Castillo, Patrick Murney). Dans un déroulement réaliste, le garçon est seulement trouvé douze heures après l’accident et ne périra à l’hôpital qu’au terme du 2ème épisode sous les yeux impuissants des deux parents (Regina King, Russell Hornsby), catholique et plein d’espoirs vains. En charge du dossier, on retrouve la jeune et belle anglaise Clare-Hope Ashitey, faisant office de tête d’affiche et qui incarnera à l’écran un personnage alcoolique et complexe en proie à de nombreux doutes dans une affaire délicate.

C’est donc dans ce contexte sous tensions que la série traite, de manière crédible, du sujet sulfureux de meurtre racial et de préjugés facile. Habilement montré sous l’aspect des victimes, des accusés, ou des suspects, l’ambiguïté règne autour des personnages jusqu’à rendre le dénouement juste et injuste selon le parti concerné. C’est par ailleurs la plus grande force de Seven Seconds, qui à bien des regards ressemble à la bombe The Night Of, sortie un an et demie auparavant sur HBO.         

Tout en resserrant l’objectif uniquement sur ses nombreux protagonistes, la série prend même le parti pris du hors champ pour tout ce qui concerne la violence, quitte à laisser la tension de côté. La série fonctionne toutefois grâce à ce réalisme habile, qui renforce toujours plus le profil des personnages, ni tout blanc, ni tout noir.                                         

Sous des aspects plus techniques la mise en scène se veut académique, classique, mais d’une efficacité redoutable. En équivalence à cette sobriété qui reflète si bien le traitement du show, la bande-son, et le rythme demeure sage. Malgré des qualités indiscutables, le bing-watching que prône Netflix pour ses séries se révèle parfois inadapté ici tant les ellipses temporelles sont difficilement perceptible dans l’intrigue.

Le show s’achève sur une dernière partie plus judiciaire, et meilleure sous bien des aspects. Des sentiments contradictoires s’enchaînent alors que l’injustice pour les victimes du drame est dévoilée et on constate que pourtant l’émotion peine à jaillir à l’écran. A trop être austère, la série s’enlise à délivrer une palette d’émotions difficilement perceptible. C’est tout de même avec un sentiment positif qu’on ressort de cette histoire, plus vraie que nature. 


MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR: Veena Sud

AVEC: Clare-Hope Ashitey, Beau Knapp, Regina King, Michael Mosley, David Lyons, Russell Hornsby, Zachary Momoh, Raùl Castillo, Patrick Murney, Michelle Veintimilla, Nadia Alexander, Corey Champagne, Coley Speaks, avec David Zayas, et Gretchen Mol (…)

 ÉPISODES: 10  / Durée : 58mn   ANNÉE DE DIFFUSION: 2018

GENRE : Drame, Policier    CHAÎNE DE DIFFUSION : Netflix

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