OZARK – saison 1

Blanchiment chez les ploucs

EN DEUX MOTS : Entre les nombreuses nouveautés Netflix il est devenu difficile d’y trouver un genre mal exploité. Ainsi, pour 2017, tandis que la série Bloodline s’achève, Ozark débute. Leur point commun ? Un genre infaillible, le thriller dramatique. Développant au cours de sa saison les thèmes chéries du thriller noir (la névrose familial, l’engrenage de l’argent sale, les conséquences d’une violence à effet boule de neige…), la série se révèle être la relève parfaite du genre, et même plus.

Tandis que Bloodline (sur Netflix aussi) s’enlise dans un rythme décadent et qui exploité bien trop la longueur de ses épisodes (identique ici, sur un format plus court de 10 épisodes), Ozark fait preuve d’un début remarquable, intense, et bien maîtrisé.

Détaillant la descente en enfer d’un conseiller financier (Jason Bateman, à contre-emploi) doué dans le blanchiment d’argent, et prit à la gorge par le substitut d’un baron d’un puissant Cartel de la drogue (Esai Morales) (suite à la trahison de son ancien coéquipier), l’intrigue débute à Chicago pour se dérouler ensuite intégralement à Ozark, une station balnéaire, dans le Missouri.

Une intrigue commune et efficace pour le genre, qui s’étoffe petit à petit par son écriture rigoureuse qui l’éloigne des classiques habituels dans nombre de ses situations. Le plus satisfaisant dans cela sont ses dialogues et les réactions naturelles de ses acteurs qui peuvent interpréter librement la noirceur réaliste de leurs personnages.

Ainsi, Marty n’est pas représenté comme simple victime ou homme d’inaction ne maîtrisant pas les conséquences de ses actes. Ce doux père de famille se révèle assez surprenant dans sa sobriété et excelle, malgré son style sage, dans le blanchiment. Il en va de même pour la distribution secondaire, variée et qui est toujours un peu plus que ce qu’elle semble être. Hormis le talent dont fait preuve Laura Linney comme seconde tête d’affiche du show, la plus belle surprise vient de la jeune et talentueuse Julia Garner dans la peau d’une récidiviste formidablement ambitieuse malgré sa condition.

Accordant une belle importance à l’univers poisseux qu’impose l’Etat du Missouri, Ozark mélange intelligemment le contraste : station balnéaire et petite ville de redneck, composée de petits magouilleurs véreux et alcooliques. 

Enfin, après une saison sans défauts majeurs, la série s’achève par deux épisodes finaux irréprochables. Le show démontre une force contenue sous tension, un montage détaillé, ainsi qu’une écriture exemplaire. Dans une violence frontale, elle élimine même le charismatique Del, qui subit l’impulsivité des effrayants péquenauds du coin (Lisa Emery & Peter Mullan).

Avec un minimum de recul et devant le constat indéniable de ses nombreuses qualités, techniques comme narratives, Ozark s’impose parmi les meilleurs Thriller vu sur petit écran ces dernières années. Espérons que Netflix, et le public, saura lui rendre justice pour livrer une suite cohérente. 


MA NOTE : 16/20

CREATEUR(s): Bill Dubuque & Mark Williams

AVEC: Jason Bateman, Laura Linney, Sofia Hublitz, Skylar Gaertner, Julia Garner, Jordana Spiro, Lisa Emery, Jason Butler Harner,

Peter Mullan, Charlie Tahan, Marc Menchaca, Christopher J. Baker, Michael Mosley, McKinley Belcher III, avec Esai Morales, et Harris Yulin (…)

EPISODES: 10 / Durée : 58mn ANNEE DE DIFFUSION: 2017

GENRE : Drame, Thriller CHAINE DE DIFFUSION: Netflix

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