LISEY’S STORY

Un King bien mou

EN DEUX MOTS : Avec un catalogue offensif en 2021 – année la plus pauvre depuis au moins 10 ans – Apple tv + avait un gros coup à jouer avant l’été, grâce à Lisey’s Story. Prestigieuse mini-série avec Julianne Moore en tête d’affiche, le réalisateur Pablo Larraín comme unique metteur en scène, et surtout à sa barre Stephen King lui-même.

Scénariste des 8 épisodes, l’auteur à succès adapte ici son propre roman – son préféré et le plus personnel selon ses dires :

‘’Deux ans après le décès de son époux, Lisey, à la suite d’une série d’événements, doit faire face à certaines réalités de son mari qu’elle avait occultées’’.

Un projet singulier, mené par une vision, une seule, réjouissante, et dont la plate-forme semble donner carte blanche. Ce que saisissent naturellement réalisateur et scénariste à cœur joie pour conter cette histoire fantastique aux confins du réel. La chute n’en est que plus haute lors de sa diffusion, début Juin avec 2 épisodes.

Une désillusion totale, pour un projet fort dévoré par son ambition. Malgré ses points forts, non négligeables, Lisey’s Story s’engouffre dans un montage agaçant et ne parvient pas à captiver.  

Dès son 1er épisode, le show ne cesse de présenter ses faiblesses narratives, qui multiplient les unités de temps et embrouille le téléspectateur. Même une fois le brouillard dissipé, elle ne parvient pas à nous transporter dans son monde imaginaire : Na’ya Lune.

Un thriller dramatique teinté de fantastique qui traite autant du deuil, de l’imagination, de la différence, que des liens familiaux, et qui mélange ses caractéristiques en permanence, qu’elles soient forces ou faiblesses. Elles opposent d’un côté un casting en or et une plastique incroyable contre une histoire peu convaincante au rythme saccadé.

Et même si la série réunis des crédités exemplaires : d’un défunt mari hypnotique (Clive Owen), à une sororité intéressante (Jennifer Jason Leigh & Joan Allenjusqu’à un fan dérangé (Dane DeHaan) elle procure à ses acteurs des rôles qui leurs collent à la peau (le flegme de Jennifer Jason Leigh, l’étrangeté de Dane DeHaan). Demeure la sublime interprétation de Julianne Moore – belle et intemporelle malgré ses 60 ans.

La mise en scène du Chilien (réalisateur du biopic insipide Jackie) est solide, mais insuffisante, tout comme ses interprètes, qui pataugent dans un montage comprenant au moins deux épisodes de trop. Cela coupe l’émotion de sa partie dramatique, tandis que l’aspect thriller n’est pas assez frontal, ou bien trop maigre, malgré ses éléments forts (la mutilation de Lisey par son agresseur, puis sa vengeance…). 

Quant au fantastique, primordial, aussi magnifique soit son illustration, il parait aussi inconsistant que crédible. Lisey’s Story s’avère donc un fiasco au vu de sa fiche technique et l’une des plus grandes déceptions de cette année charnière, pour Apple tv +, mais aussi pour les ‘’sérivores’’, en mal de contenu. 


MA NOTE : 12/20

CRÉATEUR: Stephen King

AVEC: Julianne Moore, Clive Owen, Jennifer Jason Leigh, Joan Allen, Dane DeHaan, 

mais aussi: Ron Cephas Jones, Michael Pitt, Sung Kang, Omar Metwally, Sebastian Eugene Hansen, Clark Furlong (…) 

 EPISODES: 8 / Durée : 48mn    ANNÉE DE DIFFUSION: 2021

GENRE : Drame, Thriller, Fantastique     CHAINE: Apple TV +

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *