HELLBOUND – saison 1

Dernier train vers la réussite

EN DEUX MOTS : Après le phénomène Squid Game, devenu le plus gros succès de la plate-forme, Netflix rempile niveau série coréenne à succès avec H E L L B O U N D. Adaptation d’un web manga éponyme de Yeon Sang-ho (réalisateur du Dernier Train pour Busan et Peninsula, entres autres) également au scénario et derrière la caméra ici, la série avait la lourde tâche de convaincre à l’écran vu les attentes suscitées par son metteur en scène prodige.

Des attentes à double tranchant quand on voit la réussite (et la qualité) des deux long métrages en question. Et bien que ce nouveau projet soit cette fois sur petit-écran, le format demeure relativement court – 5 heures de contenu.

Ici on découvre une intrigue qui mélange les genres : du thriller pour la présentation de ses 2 sectes l’endoctrinement et la violence qu’elles impliquent, dramatique pour le développement de ses personnages, et Fantastique par l’apparition des 3 figures divines et dévastatrices.

‘’Des créatures venues d’ailleurs condamnent violemment les gens à l’enfer et favorisent l’émergence d’une secte religieuse fondée sur la théorie d’une justice divine’’.

Ainsi, dès les premières minutes HELLBOUND entend démontrer sa force dans une traque effrénée et violente en plein Séoul. 

Si son réalisme par rapport à sa folie et sa violence typiquement coréenne convainc, les CGI et le design des colosses divins beaucoup moins. Contre toute attente la suite de l’intrigue demeure plus psychologique et s’intéresse aux conséquences réalistes d’un tel événement sur la population. La folie qui peut résider dans un groupe d’individus en cas de situations extrêmes étant un thème que le réalisateur chéri.

HELLBOUND va alors manquer un peu de rythme dans ses premiers épisodes, mais pas d’intérêt après un 3ème épisode réellement surprenant. En développant rapidement les conséquences d’un endoctrinement inévitable, la série se découpe ainsi son histoire en deux parties.

Ce faisant elle sépare celle-ci par une ellipse de temps de 4 ans et met sur le devant de la scène deux groupes de récurrents. Parmi les 9 crédités, seule une (Kim Hyun-joo, dans la peau d’une avocate investie) fait entièrement le lien entre les 2 intrigues et s’avère présent sur l’ensemble des épisodes. 

Narrativement parlant, l’idée est audacieuse, elle renouvelle intelligemment son propos tout en développant les conséquences des rebondissements sur son propre univers.

Toutefois H E L L B O U N D souffre des mêmes lacunes d’une partie à une autre. Malgré son nouveau twist les éléments s’enchaînent sans grandes surprises jusqu’au fatidique 6ème  épisode, plus tranchant. Tout au long on subit dans les longueurs la lourdeur de certains dialogues, personnages, bien trop caractérisés entre le  »bien » et le  »mal ». 

Un grand sentiment d’injustice et de folie règne dans la deuxième partie jusqu’à une conclusion efficace mais télécommandée. Demeure l’épilogue, Fantastique jusqu’au cou, qui prolonge l’histoire sur de nouveaux éléments pour une suite qui devrait probablement voir le jour.

H E L L B O U N D saison 1 c’est un peu le meilleur et le pire de son auteur. Des éléments et des idées convaincantes dans son intrigue jusqu’à ses propres limites. Qu’elle soit dans la surenchère narrative à une mise en scène peu inspirée. Bien mais pas renversant comme ça aurait pu l’être.


MA NOTE : 14/20

CREATEUR(s): Yeon Sang-ho & Choi Gyu-seok

AVEC: Yoo Ah-in, Kim Hyun-joo, Park Jeong-min, Won Jin-a, Yang Ik-june, Kim Do-yoon, Kim Shin-rock, Ryu Kyung-soo, Lee Re (…)

 EPISODES : 6  / Durée : 50mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2021

GENRE : Drame, Thriller, Fantastique        CHAINE : Netflix

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