EN DEUX MOTS : Fargo accouche d’une suite sous forme de spin-off*, une anthologie, se déroulant dans le Minnesota de 1979. Si la 1ère saison était déjà une très belle surprise, cette seconde histoire est un véritable petit bijou de renouvellement, aussi vintage que respirant le cinéma duquel il s’inspire !
Au même titre que la précédente saison, l’intrigue suit un couple ‘’ordinaire’’ cette fois, Peggy & Ed Blomquist (une coiffeuse mythomane (Kirsten Dunst) / un boucher idéaliste (Jesse Plemons)) confrontaient à une situation qui les dépassent totalement. Centré sur de nombreux protagonistes, les différents destins qui composent cette nouvelle intrigue vont entrer en collision lorsque Peggy va accidentellement percuté le benjamin – Rye (Kieran Culkin) de la famille mafieuse locale – les Gerhardt. Une famille dont l’empire est menacée par une proposition de rachat offensive par la mafia de Kansas City.
Tout ce petit monde va alors s’entrecroiser et mener une danse meurtrière entre le Minnesota, le Dakota du Nord, puis du Sud. La jubilation d’assister à un acte de violence isolé créant une série d’événements funeste – une ‘’véritable’’ histoire aussi ironique que noire, puisque affublé une fois encore du mythique slogan des frères Coen ‘’True story’’, dont la série rend, à nouveau, plus qu’hommage !
L’histoire suit également le destin du flic Lou* (Keith Carradine (saison 1) / Patrick Wilson (saison 2)), évoluant dans un monde incompréhensible, post guerre le dépassant peu à peu. Outre cette référence à un personnage de 1ère saison, et différents points communs entre les saisons – qui permettent à Fargo de s’approprier sa propre identité – cette suite fait preuve d’un réel sens du renouvellement.
Le thème musical, (cette fois 70’s) rétro, ou instrumental est une vraie mine d’or et donne vie, autant que ses somptueux cadrages – interposés en écrans scindés – à l’ambiance de ce thriller aux allures de western.
Parmi les plus gros points forts de Fargo 2.0 : la caractérisation des nombreux personnages, principaux ou secondaires (Ö joie, autour d’une vingtaine !) – un réel plaisir à découvrir. Ils sont aussi variés que différents, aux caractères distincts, et s’entrecroisent dans l’intrigue – qui met en péril à chaque instant l’intégralité des personnages.
C’est cette liberté, qui dans l’univers de la série, est un atout majeur à l’histoire, et dont cette saison 2 use avec soin, puisqu’elle élimine la bonne moitié de ses personnages. La palette de personnage la plus emblématique de l’année, qui voit une doyenne mafieuse charismatique (Jean Smart), une jeune mère malade (Cristin Milioti), un ours humain à la voix grave (Angus Sampson), un avocat atypique (Nick Offerman), ou encore un homme de main indien psychopathe (Zahn McClarnon) – ce dernier, insondable, étant la plus belle surprise de cette saison.
A nouveau Noah Hawley dresse le portrait maussade d’une Amérique qui décapite son cher ‘’American dream’’ par le biais d’une violence, et d’un racisme excessif (mais aussi par une intrigue SF mineure). L’exemple le plus impressionnant s’effectue lors du 9ème épisode ‘’The Castle’’ – dans le massacre de Sioux Falls, où le déluge d’une violence palpitante, tandis que son final s’avère aussi doux qu’amère !
Un exercice de style qui dépasse la force du grand-écran. Pour conclure, cette saison plus proche cette fois du chef d’œuvre des Coen : No Country for Old Men, est un plaisir entier, qui à l’atout d’être authentique et unique à lui-même. Un coup de cœur !
MA NOTE : 17/20
CREATEUR: Noah Hawley
AVEC: Kirsten Dunst, Patrick Wilson, Jesse Plemons, Jean Smart, Ted Danson, Cristin Milioti, Jeffrey Donovan, Bokeem Woodbine, Zahn McClarnon, Elizabeth Marvel,
Angus Sampson, Rachel Keller, Nick Offerman, Keir O’Donnell, Michael Hogan, Ryan O’Nan, Brad Garrett, Mike Bradecich, Kieran Culkin, et Bruce Campbell (…)
EPISODES : 10 / Durée : 52mn ANNEE DE DIFFUSION : 2015
GENRE : Drame, Thriller, Policier CHAINE DE DIFFUSION : FX