EN DEUX MOTS : La claque faussement teenage d’HBO : EUPHORIA revient enfin après une longue absence d’un an depuis ses deux épisodes spéciaux et intimistes, et deux ans et demi depuis sa 1ère saison en juin 2019…
LA FIÈVRE DU SAMEDI SOIR
Pour ce retour tonitruant, Sam Levinson frappe fort en divisant son épisode 1 en trois parties. Son intro fait la lumière sur l’enfance du dealer de Rue (Zendaya) – Fez (Angus Cloud), puis nous emmène à un deal anxiogène et rempli d’individus qui marque la rétine. Un savoir-faire du réalisateur, scénariste et producteur du show qui concentrera la grande partie du restant de l’épisode sur une fête du nouvel an qui rassemblera l’ensemble de nos jeunes protagonistes.
Entre interactions inédites – de Cassie (Sydney Sweeney) à Nate (Jacob Elordi) jusqu’à Lexi (Maude Apatow) et Fez – l’euphorie de l’instant alterne beauté des plans à tension (dont un face-à-face magnifique mêlant ombres et lumières entre Rue et Jules (Hunter Schafer)) et s’achève par un tabassage en bonne et due forme de l’antipathique Nate par Fezco – héros définitif de cette suite..
La suite de cette 2ème saison repartira sur une forme plus ‘’classique’’ au montage toujours aussi fou, rythmé et ravageur. Un autre savoir-faire de son showrunner qui parvient à accorder en quelques scènes (brillantes) beaucoup de lumières à ses nombreux protagonistes récurrents, comme éphémère.
L’humour et l’ironie demeurent très présents ici, à contre-courant d’une intrigue qui s’assombrie où le scénariste parvient à rendre ses problèmes ‘’infantile’’ pas si futile. Ainsi, malgré ses multiples intrigues secondaires passionnantes*, la torturée Rue – à nouveau narratrice du récit – demeure au centre de tout et EUPHORIA 2 se base sur un principe simple et salvateur : sa rechute.
*Des lubies de certains aux origins story d’autres (il suffit de voir celle (de 13mn) sur la jeunesse de Cal (Eric Dane, toujours excellent et atypique) au début du 4ème épisode) Sam Levinson démontre qu’il est en pleine possession de ses moyens en maitrisant son récit par ses moments mêlant drame et thriller. Un poète de l’image, du montage, et à la direction folle qui distille le tout avec beaucoup de poésie et toujours sous une musique (de Labrinth) qui enivre.
L’ÉCHAPPÉE BELLE
La mi-saison est à nouveau marquée par un épisode sous adrénaline avec son 5ème ép. ‘’Stand Still Like the Hummingbird’’ où l’on suit une Rue en manque, échappant à sa famille, ses amies, la police, puis à d’inquiétants dealers. Outre la tension magnifiée par la mise en scène de son showrunner c’est la démonstration de la descente en enfer de notre jeune héroïne qui marque les esprits ici.
Par la suite, et ce, jusqu’au final (divisé en deux formidables parties), si l’extraordinaire Zendaya est mise de côté (pour la grande colère de certain) Sam Levinson n’en oublie pas ses personnages secondaires, encore une fois, et enchaîne les moments brillants, esthétique comme émotionnel grâce à une maitrise de son cinéma. Un pouvoir de la tension qui nous brise le cœur (et nous frustre) lors de la descente chez Fezco qui se conclura par une balle perdue, une histoire avortée et la mort du charismatique mais inexploité Ash (Javon Walton)…
EUPHORIA accuse d’un succès jamais vu à la télévision sur une chaîne câblée depuis mai 2019, et sa 3ème saison est d’ores et déjà dans les tuyaux. Si elle se bonifie comme cette suite, l’euphorie n’en sera que plus grande !
CONCLUSION
Les + :
- Une force de cinéma dingue
- Une émotion jaillissante renforcé par une b.o hors-norme
- Une mise en scène inventive et inspirée
Les – :
- Un contexte teenage malgré tout
MA NOTE : 17/20
CREATEUR: Sam Levinson
AVEC: Zendaya, Hunter Schafer, Jacob Elordi, Alexa Demie, Angus Cloud, Sydney Sweeney, Maude Apatow, Barbie Ferreira,
Dominic Fike, Storm Reid, Javon ‘’Wanna’’ Walton, Austin Abrams, avec Eric Dane, et Nika King, mais aussi : Alanna Ubach, et Colman Domingo (…)
EPISODES: 8 / Durée : 58mn ANNEE DE DIFFUSION: 2022
GENRE: Drame CHAINE DE DIFFUSION : HBO