EN DEUX MOTS : Enième adaptation sur petit-écran d’une œuvre de Stephen King : CHAPELWAITE est une mini-série de 8h30 s’inspirant pourtant d’une nouvelle – ‘’Jerusalem’s Lot’’ ou ‘’Celui qui garde le ver’’ en v.f – d’à peine 50 pages. Publié en 1978, sous forme de recueil de lettre par son héros, nul doute que le show d’EPIX (puis distribué par Prime Vidéo en Europe) allait développer autant que moderniser l’intrigue du show d’Epouvante-horreur :
‘’1850, Le capitaine Charles Boone (Adrien Brody) emménage avec ses trois enfants (Jennifer Ens, Sirena Gulamgaus, Ian Ho) dans un manoir dont il a hérité dans une petite ville du Maine, après le décès de sa femme. Bientôt, des bruits mystérieux apparaissent. Charles va devoir affronter des secrets de famille terribles afin de mettre un terme à une malédiction qui touche les Boone depuis des générations.’’
En effet le show fait l’un et l’autre en dévoilant d’abord, lentement, le fond (l’origine du mal qui accable les Boone) et la forme de son histoire (la rage qui anime son village voisin) sur 10 épisodes (tournant autour des 50mn chacun). Ensuite pour peaufiner sa tête d’affiche et accentuer la tension dramatique autour de l’intrigue, les showrunners (les anecdotiques frères Filardi) incorporent 3 enfants au père endeuillé, tout en les métissant pour renforcer le contexte racial de l’époque.
Chapelwaite est une série typique du genre et peu surprenante tant elle s’appuie sur une formule éculée ces dernières années. Tout d’abord car elle se repose quasi exclusivement sur sa charismatique et connue tête d’affiche, bien qu’elle dévoile un casting secondaire aussi large qu’anecdotique, faisant traîner en longueur l’intrigue. Toutefois, on constate une volonté et un soin particulier de proposer une vision cauchemardesque à ses décors et son univers gothique.
Un entre deux agaçant qui permet une semi immersion dans cette dimension tout aussi typique du maître de l’horreur, à base de malédiction familial et de vampirisme.
Ainsi, le show met un certain temps (4 épisodes) pour rentrer dans le vif du sujet, avant de dévoiler ses mystères dans la 2ème partie de saison et de basculer dans une horreur plus viscérale. Chapelwaite assume toutefois ses choix de se réinventer pour le meilleur et pour le pire. Sa force réside en effet dans son univers – peu surprenant mais diablement efficace – ainsi que dans l’implication d’Adrien Brody, taiseux et ténébreux au possible. Face à lui, l’habitué des rôles d’icône malveillante (après Van Helsing et THEM) : Christopher Heyerdahl incarne Jakub (ou Nosferatu) idéal figure d’horreur du genre.
Ses faiblessessont plus nombreuses et parfois excusables notamment sa distribution secondaire récurrente bien qu’invisible, et une mise en scène peu inspirée (chose qui fait défaut à l’épisode 8 ‘’Hold the Night’’, lors de l’attaque sur Chapelwaite).
Enfin, ses deux derniers épisodes révèlent un problème de rythme handicapant sur l’ensemble de la saison, tout en s’avérant peu convaincant dans l’action, mais à le mérited’aller au bout de son idée gothique et poétique. Finalement CHAPELWAITE s’avère bien plus convaincant que son destin l’annoncer.
MA NOTE : 14.5/20
CRÉATEUR(s): Jason Filardi & Peter Filardi
AVEC: Adrien Brody, Emily Hampshire, Christopher Heyerdahl, Jennifer Ens, Sirena Gulamgaus, Ian Ho, mais aussi: Gord Rand, Devante Senior, Hugh Thompson, Jennie Raymond, Eric Peterson, Steven McCarthy, Julian Richings, Allegra Fulton, Gabrielle Rose (…)
EPISODES: 10 / Durée : 50mn ANNÉE DE DIFFUSION: 2021
GENRE : Drame, Epouvante-horreur CHAÎNE(S): Epix / Prime Video