BIG LITTLE LIES – saison 2 (finale)

Big mensonges 2.0

EN DEUX MOTS : pensée et vendue comme une mini-série par HBO au début de 2017, la suite de la série à succès : BIG LITTLE LIES est en partie dû au désir de ses actrices principales de retravailler ensemble. Ainsi, quelques mois après sa diffusion, la chaîne annonce qu’une suite est en préparation. Liane Moriarty, à l’origine du roman adapté en 1ère saison collabore avec David E. Kelley pour l’écriture d’une histoire originale qui servira de fil conducteur à cette seconde saison. Le second, se charge de rédiger les scripts, à l’instar de la saison précédente.

Le casting star se réunit donc au complet, avec l’arrivée d’un ajout majeur : celui de Meryl Streep. La star de 70 ans (dont les apparitions sur petit écran sont extrêmement rares) sera l’élément moteur de cette suite. Dans le rôle de la mère de Perry (Alexander Skarsgård, toujours crédités au générique grâce à de fugaces apparitions sous forme de flashbacks), l’actrice a les atouts nécessaires pour secouer le club des cinq.

Mary Louise Wright, belle-mère de Céleste, se rend à Monterey, en Californie, après la mort de son fils, Perry. La grand-mère est inquiète pour ses petits-enfants et semble en vouloir à la jeune veuve…

Allociné

Si la fin de saison dernière laissée la porte ouverte à une suite potentielle, cette suite s’alimente assez logiquement de deux problématiques distinctes qui s’entremêlent par : la suspicion du meurtre déguisé en accident, et le développement de l’effet de culpabilité qu’entraîne ce mensonge sur nos 5 héroïnes dans le secret.

On retrouve ainsi les 5 actrices au top de leurs jeux, tandis que l’intrigue peaufine bien plus les personnages secondaires de Renata (Laura Dern) et de Bonnie (Zoë Kravitz). Le trio de tête regorge à nouveau de beaux moments, mais place cette fois Nicole Kidman au centre de l’intrigue. Notamment dans son combat contre sa belle-mère pour garder ses fils. BIG LITTLE LIES 2 demeure une suite de qualité, malgré ses défauts, et surtout résolument féministe.

Dans la continuité d'un re-visionnage de la première saison, celui de cette seconde saison boucle (définitivement ?) l'aventure BIG LITTLE LIES. Une suite moins marquante, mais qui avait su susciter l'envie de retrouver son casting de choix avec beaucoup d'enthousiasme.

« L’amitié, c’est le mensonge ».

« Secrets always surface ». Avec son crédo aussi simple que limpide, la série surfe sur un potentiel non exploité, mais également avec ses limites. En plaçant son intrigue plusieurs mois après son formidable final, la série explore de nouvelles pistes dans le parcours de ses personnages, mais n’exclut pas des trames non abouties par le passé. L’ombre du limier en charge de l’enquête (Merrin Dungey) plane ainsi sur la sororité, même si la réelle problématique se trouve ailleurs.

Comme le dévoilé succinctement son synopsis, l’antagoniste de cette saison est cette fois féminin. Mais porte un visage inédit. Mary-Louise, sous les traits sage mais nuancés de Meryl Streep, est probablement le meilleur élément de cette suite. De plus, elle prend la forme du réel limier contre le club des cinq et compense le manque de point de vue policier.

Ses principales interactions et son inflexibilité sont bien souvent dirigées vers Celeste, dans des échanges cinglants tout juste camouflés dans leurs véracités. En revanche, face aux autres membres de Monterey, cette cruauté nuancée est d’autant plus jouissive. Notamment Madeline. C’est également ce qui assure son rythme dans une intrigue fatalement moins percutante.

Ainsi, la merveilleuse Reese Witherspoon brille de nouveau, malgré son rôle amoindri. Tout comme la jeune Shailene Woodley dans son rôle de femme qui tente de se rouvrir à l’amour.

À leurs côtés, les co-stars Laura Dern et Zoë Kravitz disposent de partitions bien plus approfondis que par le passé. La première explore de nouvelles facettes exubérantes de son profil fantasque, mais naturellement plus attachant durant cette saison. L’idée de sa faillite personnelle s’avère aussi jouissive que son émancipation va nous amener à découvrir la limite des profils masculins.

Jeffrey Nordling et James Tupper en font ainsi les frais dans des caractérisations à la fois plus pathétiques et platoniques. Dommage.

Tombé, poussé. Ou la culpabilité contre la vérité.

En revanche, et à l’image de sa saison précédente, le profil de Bonnie m’a tout d’abord déplu avant son baroud d’honneur. Mais pour des raisons bien différentes cette fois, et qui surviennent bien plus tôt, heureusement. Au côté de Nicole Kidman, il s’agit peut-être du personnage le plus approfondi et révèle de nouveaux traumas. Des éléments bienvenus, mais encore une fois, moins percutants qu’en saison dernière.

Toutefois, malgré toutes ses prestations féminines réussies, c’est le rôle de Meryl Streep qui surprend le plus par sa force et sa radicalité. Un rôle sur mesure, nécessaire, et qui précipite l’intrigue dans un tourbillon d’événements plus rythmé. Une seconde saison qui s’avère d’ailleurs globalement plus courte, féministe, nerveuse, et frontale que sa 1ère saison, qui fonctionnait sur un montage en puzzle toutefois plus entraînant. Sans être meilleures, les impressions que donne cette suite sont toutefois positives alors que la question d’une suite était sujet à débat.

Durant les 7 nouveaux épisodes réalisés cette fois intégralement par Andrea Arnold, l’aspect global de la 1ère saison a été conservé. Chose compréhensible lorsqu’on apprend, après la diffusion de son final, que Jean-Marc Vallée lui-même (réalisateur de la 1ère saison) a été réembauché par la chaîne pour effectuer nombreuses coupes au montage et quelques reshoots.

De quoi dénaturer le travail de la réalisatrice et cassé légèrement l’aspect féministe du projet. Quoi qu’il en soit, la série se révèle entraînante dans sa découverte (mais un peu moins dans sa redécouverte…). Néanmoins, et malgré ses qualités évidentes, le manque de rupture de ton se révèle être un choix un peu désuet dans sa finalité…

CONCLUSION

BIG LITTLE LIES 2 ne déçoit pas (mais ne surprend pas) dans son final en privilégiant l’union inconditionnelle et la force d’amitié du club des 5. Et ce, malgré les épreuves qu’elles subissent chacune personnellement et une dernière partie de saison plus judiciaire (que son scénariste maîtrise parfaitement). Une touche positive qui laisse une fois encore la porte ouverte à une suite envisageable, bien que difficilement réalisable.

 5 ans après, les bruits sur la réalisation d'une suite cours toujours...

Les + :

  • Difficile de cacher son enthousiasme face au retour du club des 5 et du casting formidable qui le compose. (et l’accompagne).
  • Meryl Streep. L’immense star compose une chimère loin des stéréotypes habituels de la belle-mère envahissante. Son personnage donne le ton et le rythme à cette seconde aventure grâce à ses tirades cinglantes.
  • Une intrigue et un rythme peu envahissant (un peu plus de 5 heures). Durant la saison, elle approfondit à la fois, d’anciennes et des nouvelles problématiques autour de sa sororité.
  • Une nouvelle fin de saison très efficace. Moins marquante, c’est certain, mais très logique dans la voie qu’elle à emprunter.

Les – :

  • Sa problématique policière passée presque son silence malgré son potentiel.
  • Outre une sororité bien exploitée (en grande partie) le casting secondaire fait pâle figure. Notamment masculin. Adam Scott est peut-être le seul à tirer son épingle du jeu en mari cocu, a contrario de ses homologues.
  • La re-créditation d’Alexander Skarsgård, aux scènes bien trop fugaces et sous-exploité. De plus, ceux de Kathryn Newton et Iain Armitage se révèlent inutile vu leurs implications restreintes.
  • Une suite globalement moins percutante et qui surfe un peu trop sur sa formule passée. Dans ce sens, la réalisation et le montage avorté d’Andrea Arnold s’avèrent décevants.

MA NOTE : 15.5/20

Les crédits

CRÉATEUR(s): David E. Kelley & Liane Moriarty

AVEC: Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Zoë Kravitz, Laura Dern, Jeffrey Nordling,

Adam Scott, Kathryn Newton, James Tupper, Iain Armitage, et Meryl Streep, spécial guest star : Alexander Skarsgård (…)

mais aussi : Darby Camp, Nicholas Crovetti, Cameron Crovetti, Douglas Smith, Merrin Dungey, Crystal Fox, P.J. Byrne, Martin Donovan, Robin Weigert (…)

ÉPISODES : 7 / Durée (moyenne) : 45mn / DIFFUSION : 2019 / CHAÎNE : HBO

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