AMERICAN CRIME STORY : The People v. O.J. Simpson – saison 1 (anthologie)

Un système coupable

EN DEUX MOTS : Les créateurs d’American Horror Story lancent une nouvelle série anthologique avec FX, mais bien différentes de leur petit bébé horrifique. Puisqu’on a affaire ici à un drame judiciaire, tiré de faits réels (et fort médiatique). Et pas seulement inspiré, mais littéralement puisé, car il décortique l’histoire du procès le plus médiatisé aux États-Unis qui fut jamais prononcé. Celui de O.J. Simpson (Cuba Gooding Jr.), une légende du football américain, accusé d’avoir sauvagement poignardé son ex-femme, ainsi que le petit ami de celle-ci.

Si le procès du siècle ne nous est moins parlant, à nous Européens, pour les Américains, c’était avant-tout un pur enjeu racial. À l’époque (1994-1995), Los Angeles ressortait tout juste d’émeutes causées par des violences policières envers les afro-américains. Et O.J. justement était une star noire, ayant grandi dans un quartier pauvre, pour ensuite devenir une superstar largement appréciée par la population…

À côté de l’image parfaite, on nous présente habilement un homme aux antécédents violents avec sa femme, presque bipolaire, connus dans son entourage pour ses sautes d’humeurs. Au procès, l’accusation l’accable par des preuves scientifiques irréfutables, le plaçant comme l’assassin à coup sûr. La défense, elle, joue la carte du racisme, et d’une conspiration policière falsifiant l’affaire.

S’engage alors un long procès, retranscrit au public américain, avare de toutes informations. Nous, spectateurs, ne disposons de guère plus, ou seulement de points de vue extérieurs. D’emblée, on reconnaît la patte Ryan Murphy & Bryan Felchuck. Ils ne sont ici que producteurs et metteurs en scène, pourtant l’ambiance angoissante déborde dans les premiers épisodes.

L’histoire est, elle, authentique. Et s’inspire du roman « The run of His Life (…) ». Il n’est pas question en revanche de connaître la culpabilité de O.J. Simpson. Dont, lui seul connaît la vérité. Il s’agit d’appréhender l’ampleur d’une telle affaire sur la population. Sur ce point, cette mini-série est assez remarquable, et dispose de rebondissements authentiques glaçants (les enregistrements du flic raciste / la réaction du public lors du verdict, etc.).

Si les éléments ne sont pas toujours distribués dans un rythme effréné (il y a un ventre mou à mi-saison), un autre avantage vient vite le faire oublier. Ce sont les points de vue profondément humains de ses nombreux personnages. En effet, en opposant les regards de chacun (environ 6 protagonistes), on en oublie presque l’accusé.

Une distribution en or, où brille surtout : Sarah Paulson, David Schwimmer, Sterling K. Brown ou encore John Travolta ! Si l’œuvre aurait pu, par de nombreux détails, être un véritable bijou, elle n’en reste pas moins une très bonne leçon d’histoire, effrayante, sur l’homme et ses principes moraux.


MA NOTE : 15/20

CREATEUR(s): Larry Karaszewski & Scott Alexander

AVEC: Cuba Gooding Jr., Sarah Paulson, David Schwimmer, John Travolta, Courtney B. Vance, Sterling K. Brown, Nathan Lane, Kenneth Choi, Christian Clemenson, Steven Pasquale, Chris Bauer,  Joseph Siravo, Connie Britton, Rob Morrow, et Bruce Greenwood (…)

 EPISODES: 10  / Durée : 48mn   ANNEE DE DIFFUSION: 2016

GENRE : Drame, Biopic, Judiciaire     CHAINE DE DIFFUSION : FX

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