COLOR BOOK (Festival de Deauville 2024)

Prix de la critique

EN DEUX MOTS : autre premier film de la compétition, COLOR BOOK s’inscrit comme un autre projet évident en lice dans le festival. L’histoire poignante d’un père afro-américain et de son fils, un drame pur dans une Amérique rurale mais étendu. Qui plus est, cette aventure tutoie de façon très réaliste le sous-thème du handicap en plaçant un père dans la difficulté monoparentale avec un enfant atteint de trisomie 21.

Après le décès de son épouse, un père dévoué apprend à éle­ver seul son fils atteint de tri­so­mie 21. Tout en s’a­dap­tant à leur nou­velle vie, ils entre­prennent un voyage à tra­vers la ville d’Atlanta pour assis­ter à leur pre­mier match de baseball.

Petit film, petite équipe pour un premier film en ligne droite puisqu’il se déroule sur une journée. En grande partie. L’histoire du lien qui unit un père à son fils, notamment en deuil, et dans un monde qu’il ne comprend qu’en partie.

Malgré son sujet dramatique, tire-larme, même sous-jacente, COLOR BOOK s’illustre par sa simplicité. Et ce, malgré un esthétisme en noir et blanc somptueux et une paire d’acteurs exemplaires. Toutefois, malgré la noblesse de ses intentions et la volonté de son réalisateur, celui-ci s’enlise dans les méandres du drame et de son plus simple effet. À savoir, parfois soporifique.

Dans le cadre du 50ème festival du cinéma américain de Deauville, retour sur quelques films que j'ai eu l'occasion de voir durant l'événement, le mardi 10 septembre 2024. 
Ici, le huitième film en compétition en présence du réalisateur et de l'acteur principal. Lors de la cérémonie de clôture le film a reçu le Prix de la critique.

L’attente des transports en commun.

Atlanta, Géorgie. Plateforme d’un réseau aérien local conséquent, mais surtout d’une mégalopole qui semble s’étendre dans toutes les directions. La preuve aujourd’hui pour ce veuf, joué par Will Catlett, qui va parcourir des kilomètres pour emmener son fils handicapé assisté à son premier match de base-ball. C’est aussi symbolique et personnel que le portrait que dresse le réalisateur de sa communauté et son rapport à Dieu.

COLOR BOOK transpire l’Amérique et ses décors ruraux impersonnels. Maisons de banlieue, dïners comme différents transports interminables remplis majoritairement de gens de couleurs. Sous une lueur qui semble automnale, David Fortune et son directeur de la photographie (Niko­laus Summerer) semblent capter la lumière naturelle à merveille.

C’est pourquoi il est si dommage qu’Atlanta soit aussi anecdotique en finalité dans sa démonstration purement physique. Et pas nécessairement marquante en tant que ville dans son ampleur. Le réalisateur a toutefois le désir de ne pas capter les couleurs ici, mais ses personnages. Qui sont clairement que réellement deux à évoluer devant l’écran durant plus de 90 minutes. Même si quelques profils éphémères viennent ponctuer l’aventure.

Malheureusement durant plus d1h30, COLOR BOOK capte bien trop peu de moments de poésie, de bravoure comme d’alchimie entre son duo et l’aventure qui constitue le film. Outre quelques incartades musicales aussi classique qu’efficace. La limite de sa production semble à l’image des émotions restreinte du long-métrage : présentent, mais enfouit.

CONCLUSION

Demeure le deuil tout en intensité de sa tête d’affiche, Will Catlett que j’ai seulement découvert cette année dans la série oubliée d’Apple TV, Constellation. Celui-ci brille autant par la dureté qu’il impose à son profil que par le naturel de son éducation envers son fils. Probablement l’une des plus belles (et seule, malheureusement) forces du film.


Les + :

  • Un sujet larmoyant est pourtant abordé de manière très réaliste et pragmatique sur le voyage d’un père et de son fils endeuillé.
  • Une magnifique mise en scène en noir et blanc qui capte ses deux personnages principaux à merveille.
  • Le deuil tout en intensité renforcé par le charisme du méconnu Will Catlett.

Les – :

  • Un premier film limité qui souffre de ce manque de moyens.
  • Un rythme lancinant et qui manque de vraie beaux moments poétique.
  • Un voyage qui ne met pas assez en avant la simplicité de ses décors américains.

MA NOTE : 13/20

Les crédits

RÉALISATION & SCÉNARIO : David Fortune

AVEC : Will Catlett & Jeremiah Daniels

DURÉE : 1h38 / DIFFUSION (Festival) : 10 Septembre 2024

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