EN DEUX MOTS : Puisque sa première saison était une bonne surprise et que sa suite s’est tout de même fait un peu désirée, retour (rapide) sur la saison 2 de Cœurs Noirs. La plus frenchy et solide production du catalogue actuel d’Amazon. 2 ans et 3 mois quasiment jour pour jour après sa première salve de 6 épisodes, cette suite réitère l’exercice sous un format identique et dans la continuité pure de sa saison introductive. Et une différence près (non-négligeable) : un changement de direction.
Ainsi, c’est la romancière et scénariste Virginie Brac qui s’occupe cette fois de l’écriture. Tandis que Frédéric Jardin succède à Ziad Doueiri pour la réalisation de l’ensemble des épisodes. Une nouvelle direction qui a tout de même l’avantage de relever beaucoup de cohérence dans son ensemble. D’autant que le cœur de Cœurs Noirs demeure et que le casting répond présent pour cette suite. Une suite qui vise le suspense et n’occulte évidemment pas son parti-pris réaliste.
Suite à l’enlèvement de Sab, tout le Groupe 45 est plus que jamais mobilisé pour libérer la snipeuse. Mais l’arrivée d’un agent de la DGSE et les négociations houleuses avec Zaïd, maintenant dans la nature, vont fortement perturber cette mission à très haut risque. Entre conflits intérieurs et situations explosives sur le terrain, le commando devra rester soudé pour surmonter les nombreux obstacles qui se dresseront sur son chemin, afin de sauver leur coéquipière.
Pour autant, et de façon brève, cette seconde aventure s’est révélée quelque peu décevante. Et moins soutenue et intense que la précédente. Si elle n’était pas exempte de défaut, sa première saison m’avait laissé un souvenir plus net, là où celle-ci demeure plus convenue. La formule et sa directive semblent pourtant similaires, mais toujours est-il que l’aventure de Cœurs Noirs saison 2 déçoit un peu.
Il faut sauver le soldat Sab
Après des obsèques en grande pompe, qui rende hommage à un camarade disparu, la série française ne perd pas de temps pour embrayer la seconde. Le temps de dire au revoir à un autre visage familier de son équipe (Tewfik Jallab, entretemps à l’affiche de la production Canal : Paris Has Fallen), puis d’accueillir quelques nouvelles têtes au sein du groupe 45. Cette saison 2 accueille la masse Louis Séguier (Kevlar) et le plus doux Hugo Palomba (Bijou) comme nouveaux membres, ainsi que Patrick Mille comme le profil plus encombrant de la DGSE.
Des ajouts légèrement de façade et qui manquent un peu d’originalité, mais qui permettent une dynamique remaniée. (avec un sniper remplaçant ou un chien dans l’équipe). Ce faisant, Cœurs Noirs 2 reste très fidèle à ce qui avait fait le sel de sa première aventure, tout en lui apportant une nouvelle directive. Cette ligne de suspense, c’est la captivité de Sab, interprétée par la géniale Nina Meurisse.
Toutefois, durant les 5 heures qui composent ce nouveau récit, la série échoue à se montrer réellement percutante. Ironiquement, cette saison dispose d’un contenu qui fonctionne sur deux tempos : la rapidité et la situation statique. Un parallèle qui se compose de très nombreux petits riens, tandis qu’inlassablement, son fil rouge stagne. Et si cette saison 2 se compose d’un format forcément plaisant (ses 6 épisodes sont vite avalés), elle se montre moins percutante que son aîné.
Cette suite se révèle ainsi moins bourrine, ou du moins variés dans ses scènes d’actions, tandis que la série privilégie le suspense. Sauf que celui-ci manque de surprise et d’intensité. Sans spoilers, son intrigue se révèle avare en rebondissements meurtriers et son déroulé nous amène sans surprises jusqu’à sa conclusion.
Conclusion
Ici, Cœurs Noirs 2 est à l’image de sa saison : efficace, mais globalement convenue. Et même si, encore une fois, sa mise en scène prône l’authenticité, elle se révèle bien sage. C’est probablement cet ensemble qui fait défaut à cette seconde aventure, dépourvue de scènes chocs. Néanmoins, condamner la série française serait injuste et notamment puisqu’elle brille par son sens du réalisme et son casting impliqué.
(Nicolas Duvauchelle, Marie Dompnier ou Moussa Maaskri le prouvent encore.)
Cependant, en plus de ses tranches de vie personnelle très convenue (qui dressent les portraits de soldats engagés, mais parfois traumatisés ou qui peine de s’impliquer dans une vie de famille stable), la production n’est pas parvenue à délivrer de grandes scènes d’action à l’instar de son aventure introductive. Un point dommageable, qui, malgré une possible continuité, encore, rend cette suite bien plus oubliable. Encore une fois, condamner la série serait injuste, mais parviendra-t-elle à faire mieux si avenir il y a ?
Les + :
- Une deuxième saison dans la continuité pure de son aîné, écrit et réalisé avec cohérence par deux nouveaux artisans.
- Un sens du réalisme qui régit le show dans ses plus simples détails.
- Une distribution plutôt idéal. Anciennes comme nouvelles têtes.
Les – :
- Malgré une nouvelle dynamique plus accès sur le suspense que l’action, cette saison peine a révélé de l’intensité sur son ensemble.
- Si son format se consomme sans modération, la série se compose de nombreux petits riens et manque de rebondissements.
- Malgré son casting réussi, quelques profils qui manquent de nuances.
MA NOTE : 14/20
Les crédits
CRÉATRICE : Virginie Brac
AVEC: Nicolas Duvauchelle, Marie Dompnier, Nina Meurisse, Victor Pontecorvo, Jérémy Nadeau, Patrick Mille, Louis Séguier, Hugo Palomba,
avec Moussa Maaskri, et Thierry Godard, mais aussi : Radouan Leflahi, Bilal El Atreby, Déa Liane, et Tewfik Jallab (…)
ÉPISODES : 6 / Durée moyenne : 50mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : Amazon