CŒURS NOIRS – saison 1

Forces Spéciales réaliste

EN DEUX MOTS : C’est sous la houlette d’Amazon Prime Video qu’une nouvelle et solide production made in France débarque en tout début d’année 2023. CŒURS NOIRS s’inscrit dans le genre balisé et ultra dramatique du récit en temps de guerre. 2 scénaristes et 1 réalisateur pour un résultat peut être pas surprenant mais diablement efficace.

Les Forces Spéciales françaises sont déployées en Irak, à la veille de la bataille de Mossoul, en octobre 2016. Les membres de ce commando ont pour mission de retrouver et exfiltrer la fille et le petit-fils d’un important Emir français de Daech qu’ils ont capturé et qui ne coopérera avec eux qu’à cette condition.

Allociné

Avec un postulat de départ sans chichi, la série de 6 épisodes (pour une durée de plus de 5 heures) ne compte pas développer à l’excès son récit. Mais bel et bien lui donner corps par le biais d’une équipe solide et d’une large mission sous tension.

IMMERSION DE FOND

Pour étoffer son propos la production à pu recevoir l’aide des Forces Spéciales eux-mêmes, qui sont intervenus comme consultants. De rigoureux consultants comme le prouve les gestes et postures des acteurs impliqués, mais pas que. C’est également lors de ses situations de combats, qui, s’ils ne favorisent pas les effusions de sang, que ce travail transpire le plus par son réalisme. Un mot qui régit entièrement la série.

Sous la réalisation unique du Libanais Ziad Doueiri CŒURS NOIRS nous embarque dans une mission à haut risque des Forces Spéciales. Mais aussi lors du quotidien au camp de base. Néanmoins l’équipe de scénaristes privilégie le rythme à l’inaction et étoffe uniquement l’intrigue principal pour en détailler un pan secondaire. (Notamment avec une piste d’espionnage sur un morbide trafic d’organes).

Là où la réalisation du metteur en scène se démarque est bel et bien lors des nombreuses scènes d’action. Des situations variées (une embuscade dans les tunnels, la recherche d’un sniper embusqué, le démantèlement d’un camp militaire pour enfant…) qui prône une fois encore le réalisme avec une caméra souvent embarquée. C’est toute la limite de sa mise en scène qui restreint parfois ses mouvements pour un effet found-footage to much.

Dans ses nombreuses scènes, la distribution s’avère aussi condensé que suffisamment large. Deux têtes d’affiches se démarquent parmi les récurrents dans des rôles (légèrement) approfondis. Le charismatique bad-boy français Nicolas Duvauchelle y interprète un chef de groupe au sens de la camaraderie affûté, tandis que Marie Dompnier une Cdt impliquée. Cette dernière s’avère d’ailleurs absolument parfaite dans son rôle, forte d’un charme et d’un calme naturel.

IMMERSION DE FAÇADE

Agrémenter d’autres récurrents plus secondaires mais pas dénuée de charme (comme une sniper badass (Nina Meurisse)) ou de simplicité avec leurs traumas convenus, la série n’en oublie pas quelques points de vue locaux. Entre un fixeur (Sherwan Haji), la police irakienne jusqu’à une infiltrée (Ahlam Slama) au sein de la police de Daech, CŒURS NOIRS demeure suffisant et concis dans son immersion. 

Toutefois on peut réellement regretter l’absence de traitement hors zone de guerre pour nos personnages. Un élément qui renforce encore un peu plus l’immersion de cette série, mais qui manque parfois de perspectives.

Outre sa réalisation, sa narration et un casting plus vrai que nature, son immersion (toujours) se fait par le biais de décors aussi crédibles que variés. C’est en effet le cas dans ce large choix de lieux de tournages décrépit censés représenter Mossoul et ses environs. Tandis que les prises de vues ont été faites au Maroc.

Avec toutes ses caractéristiques solides à défaut de réellement renversante, il ne restait plus qu’à la mini-série (d’apparence) de convaincre sur la durée. Chose qu’elle fait en deux temps. Et outre la démonstration de force et d’action CŒURS NOIRS sait également se montrer sensible quand son intrigue le demande.

Elle surprend réellement avec son long final (si l’on additionne ses deux derniers épisodes) qui rend hommage à sa palette de personnages (dont se détache cette fois Moussa Maaskri) et ouvre une (large) porte à une suite. Si la qualité de la production demeure (et comme le succès semble au rendez-vous), le résultat va de nouveau être explosif.


CONCLUSION

Les + : 

  • Une immersion 100% réaliste
  • Une distribution et des décors solide
  • Un rythme et un format sans excès
  • Des scènes d’action et de suspense variées

Les – : 

  • Pas de point de vue hors territoire irakien
  • Une mise en scène embarquée à double tranchant
  • Un manque de violence choc malgré des scènes d’actions très bien exécutés 

MA NOTE : 15/20

CRÉATEURS : Corinne Garfin & Duong Dang-Thai 

AVEC : Nicolas Duvauchelle, Marie Dompnier, Nina Meurisse, Tewfik Jallab, Jérémy Nadeau, Victor Pontecorvo, avec Moussa Maaskri, et Thierry Godard, 

mais aussi : Quentin Faure, Sherwan Haji, Louise Orry-Diquéro, Nelson Delapalme, Guillaume Arnault, Nisrin Erradi, Youssef Mzzi, Ahlam Slama (…)

ÉPISODES : 6 / Durée : 52mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Action, Guerre / CHAÎNE : Amazon 

Un commentaire

  1. […] Outre son jeune casting, il faut noter la présence enthousiasmante de l’excellente Emmanuelle Devos en commissaire de la brigade, malgré le classicisme de son rôle. Mais surtout Vincent Elbaz en parrain du crime au dialecte incompréhensible et ironiquement vieilli. A noter la présence de Nina Meurisse dans le rôle de sa fille ambitieuse, un petit coup de cœur pour ma part, après son rôle de sniper dans Cœurs Noirs. […]

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