CHUCKY – saison 2

Prions pour un carnage

EN DEUX MOTS : Globalement plus fun que complètement nanardesque, le retour de CHUCKY à la télévision se poursuit dans une seconde saison qui s’essouffle déjà. Son fidèle créateur Don Mancini n’en est pas moins impliqué puisqu’il signe quelques épisodes de sa plume et sa mise en scène kitch. Au même titre que la saison précédente.

Et comme toute bonne suite du genre, avec un écart aussi restreint, il tente d’alimenter sa formule. Plus de guests, plus de pistes narratives, et un lieu inédit pour un nouveau carnage. Au terme d’un nouvel épisode introductif sobrement intitulé « Halloween II » cette reprise place géographiquement et mentalement son faible trio de récurrents juvéniles.

2X PLUS NANARDESQUE

Là où son showrunner s’appauvrit c’est dans l’expérimentation de ses faiblesses. Qu’il alimente à contrario de ce ton satirique et ses mises à morts inventives. Du moins majoritairement dans la première partie de saison. L’utilisation vocale de Brad Dourif qui donne son âme à l’irrévérencieux poupée Chucky demeure formidable. Néanmoins, avec une distribution déjà très belliqueuse l’an passé, cette saison 2 réitère l’exercice jusqu’à l’agacement.

Ainsi, malgré une durée toujours calibrée à plus ou moins 45 minutes par épisode, le remplissage n’a jamais été aussi flagrant depuis sa diffusion télévisuelle. On meurt d’ennui durant le déroulement de ses premiers épisodes qui placent donc le trio de tête dans un centre de redressement catholique. Le contexte religieux avait pourtant de très lourds atouts comique mélangé avec le sadisme de la poupée. Hélas, les scénaristes effleurent tout juste ce potentiel.

Parallèlement, Don Mancini tente de développer son univers avec la continuité des histoires de l’excentrique Tiffany (Jennifer Tilly), sa victime amputée Nica (Fiona Dourif) jusqu’au torturé Andy (Alex Vincent). Bien qu’il y incorpore des éléments inédits qui raviront probablement les puristes, le résultat s’avère ronronnant. Notamment durant le 4ème épisode « Death On Denial » qui se veut presque méta. Avec sa présentation genre talk-show, son montage divisé en actes, ou ses guests qui jouent leurs propres rôles.

Le pire dans tout cela demeure sa violence graphique, plus nanardesque qu’auparavant. Et bien moins présente par ailleurs durant les premiers épisodes. Le fun laisse donc la place à l’ennui par le biais de deux outils mal exploités : son attrait pour l’hémoglobine et son irrévérence contagieuse.

LARGEUR ÉTRIQUÉE

Cette saison 2 dispose pourtant d’un outil simple et diaboliquement efficace avec l’utilisation de plusieurs poupées Chucky. Et si cet aspect ne paraît pas suffisamment exploité, il s’avère fun au possible. Notamment par différents profils complètement débiles (Chucky lobotomisé, bodybuildé, cannibale…) a la gestuelle toujours aussi enfantines. Façon marionnette.

Sa fin de saison s’avère ainsi un brin plus réjouissante. Notamment dans une double mise à mort à la tronçonneuse bien dingos. Qui survient dans le final. Néanmoins elle peine cruellement à surprendre. Et malheureusement cet élément demeure crucial pour la suite d’un show au genre parfois si limité. Chose que CHUCKY 2 ne possède pas et dont la formule nous amène quasiment jusqu’à l’écoeurement.

Avec plus de défauts cumulables et moins d’atouts fun, cette suite traîne la patte. Et perd tout réel intérêt. C’est d’autant plus décevant qu’un joli carnage tentaculaire aurait été une idée formidable. La production a décidé de se contenter d’un lieu quasi unique et balisé. Au même titre qu’un développement paresseux autour d’une distribution pourtant bien plus large.

Avec une saison 2 moins enthousiasmante et paresseuse, difficile d’imaginer un réel avenir pour le show. 


CONCLUSION

Les + :

  • La voix lubrique du formidable Brad Dourif
  • Quelques rares moments trash et irrévérencieux

Les – :

  • Une suite peu inventive
  • Une production qui embrasse le nanar jusqu’à l’enlisement
  • Les premiers épisodes très ennuyeux
  • Une distribution plus large mais aux prestations navrantes

MA NOTE : 11/20

CRÉATEUR : Don Mancini

AVEC : Zackary Arthur, Bjorgvin Arnarson, Alyvia Alyn Lind, avec Jennifer Tilly, et la voix de Brad Dourif,

mais aussi : Devon Sawa, Fiona Dourif, Christine Elise, Alex Vincent, Rosemary Dunsmore, Lachlan Watson,

Lara Jean Chorostecki, Bella Higginbotham, Andrea Carter, Ian D. Clark, Barbara Alyn Woods, et Meg Tilly (…)

ÉPISODES : 8 / Durée : 45mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Thriller, Épouvante-horreur CHAÎNE : USA Network

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