BETTER CALL SAUL – saison 3

EN DEUX MOTS : Et de trois pour le spin-off de Breaking Bad, qui parvient enfin à nous rapprocher de la réalité apparente telle qu’on perçoit Saul  Goodman (Bob Odenkirk) dans la série d’origine. Si l’opportunisme de l’avocat véreux démontre quant la personne de Jimmy McGill il se trouve en son fort intérieur un être sensible, attaché et incompris, la genèse du personnage et aussi la genèse même d’un univers qui définit la terre aride du Nouveau-Mexique et des gens qui la peuplent encore une fois via un système perfectible. 

Et l’un des points forts du show demeure bien sûr son écriture authentique, et qui plus est autour des personnages dans des situations criantes de réalisme puis abracadabrantes. Cette saison est d’autant plus significative qu’elle (re)présente le tout aussi célèbre que glacial et magnanime Gustavo Fring (Giancarlo Esposito) dans une période où la concurrence de son business est menacée. Et aussi la genèse d’un croustillant, surprenant, partenariat avec le formidable et charismatique septuagénaire Mike (Jonathan Banks) de garde de parking à homme de main efficace.

De son côté, la haine et l’incompréhension voulue par le grand frère de Jimmy, Chuck (Michael McKean) sera le principal moteur de création du fameux Saul Goodman, personnage d’abord fictif et inventé par l’astucieux futur avocat en pleine crise de suspension d’exercice. Les galères s’enchaînent donc pour Jimmy, plus acculé que jamais, et qui parvient même à sévèrement douter, malgré le soutien de l’attachante Kim (Rhea Seehorn).

Outre quelques bons moments de cinéma comme de pur fiction bien ficelé, Better Call Saul accroît son intérêt scénaristique via le développement du personnage de Nacho (Micheal Mando) en deuxième partie de saison grâce à une nouvelle maîtrise du thriller. En effet les trop rares apparitions du récurrent s’étoffe quand celui-ci s’implique dans la chute de Salamanca (Mark Margolis) via une intrigue jouant sur la corde sensible du suspense.

Malgré quelques améliorations narratives Better Call Saul peine toujours à décoller niveau rebondissement. Si on peut aisément reconnaître que l’écriture autour des personnages soit hyper réaliste, au même titre que le traitement réservé à l’univers de la série, l’intrigue, elle, manque de punch.

En soit, le destin incertain des quelques seconds rôles inédits n’importe toujours que trop peu au téléspectateur. Un exemple flagrant qu’on peut constater dans les dernières secondes de la saison, qui laisse imaginer la mort de Chuck lorsque celui-ci, parano et dépressif, met le feu à sa propre maison.

Outre ces quelques rebondissements qui laissent peu à peu entrevoir le dénouement qu’on connait tous autour de Jimmy ‘’Saul Goodman’’ McGill, la série se maintient par son sens de la narration convaincante. Jusqu’à quand !?


MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR(s): Vince Gilligan & Peter Gould

AVEC: Bob Odenkirk, Jonathan Banks,

Rhea Seehorn, Michael Mando,

Michael McKean, Patrick Fabian, et Giancarlo Esposito,

mais aussi : Laura Fraser, Kerry Condon, avec Mark Margolis, et Steven Bauer (…)

EPISODES: 10 / Durée :48mn   ANNÉE DE DIFFUSION: 2017

GENRE : Drame, Thriller   CHAÎNE DE DIFFUSION : AMC / Netflix

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